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trois départemens de la marine royale. Il y a un ;
gouverneur particulier & un lieutenant de r o i, une
amirauté, une juftice municipale, une intendance,
une académie de marine, une fénéchauffée, 8cc. 8c c.
O n y compte plufieurs églifes & paroifles, un très-
beau fèminaire , dont les Jéfuites .avoient la direction
, & environ , tant dans la ville que dans le faux-
bourg, vingt-fix à vingt-fept mille âmes, fans y
comprendre le nombre prodigieux d’ouvriers, de
foldats, de marins 8c de matelots qu’on y trouve en
tems de guerre. La ville proprement dite n’eft com-
pofée que d’un petit nombre de rues étrpites, tor-
tueufes & en pente,àcaufe de la colline fur laquelle
elle eft affife, & qui ne lui permet pas de
s’étendre du côté de la mer. Le fauxbourg au contraire
(qu’on nomme Fauxbourg de la Recouvrance),
eft fort bien bâti, 8c les rues bien percées. Il eft
féparé de la ville par un bras de mer fur lequel eft
le port. On admire fur-tout les deux quais, qui
font entourés de logemens pour lesJbrçats, 8c de
magasins immenfes , pourvus de tout ce qui eft
néceftaire pour lesarmemens. Le château, conftruit
fur un rocher efearpé près de la mer, avec une
tour du côté oppofé, eft hérifle de canons du premier
calibre,avec plufteurs batteries à barbettes.
La rade eft magnifique, 8c pourrôit contenir cinq
cents vaifteaux de guerre ; mais l’entrée en eft
étroite 8c très-difficile, à caufe des rochers qui s’y
trouvent cachés lous l’eau. Les Anglois tentèrent
en, vain de s’emparer de ce port en 1694. Breft eft
à 12 lieues f. o. de Morlaix, 12 n. o. de Quimper,
48, o. de Rennes, 130 o. de Paris. Long. 13 ,^9,
10 ; lat. 48 , 22 , <5.
BRE TAGNE (grande). Voye^ A ngleterre.
B r e t a g n e , grande province de France, avec
litre de duché , réunie à la couronne par François
1er, en 1532. Elle forme_une péninfiile : du côté
des terres , elle eft bornée par le Poitou , l’A n jou ,
le Maine, 8c une partie de la Normandie. Elle peut
avoir ernquante-fept lieues de longueur moyenne ,
fur trente-trois de largeur ; .ce qui peut être évalué
à dix-neuf cents lieues quarrées. On lui donne plus
de cent cinquante lieues de côtes , remplies d’un
très^grand nombre de baies , & de bons ports. De
toutes les rivières qui l’arrofent, il n’y en a aucune
de navigable, que la Loire, la Vilaine, qu’on fe pro-
pofe de joindre à la Drance, au moyen d’un canal
entre Rennes & Dijon. Les autrescomme l’A rd re,
f’ï f le , le M en, te Bonneau, la C la y e , l’A d en , qui
ont toutes leur embouchure dans l’Océan, ne portent
bateaux que jufqu’où remonte le flux. Le climat
de cette province eft affez tempéré , fi; ce n’eft au
voifinage de la mer où l’air eft un peu gras 8c humide
: ion fol eft , en général, mêlé de plaines 8c
de hauteurs ; on y voit plufieurs belles forets;, telles
que celleSrdeChanveauXjde Coubian,de la Guerche,
de Quintin, de Pavée, de Juigné., 8cc prefque toutes
compofées de hêtres , de chênes , de châtaigniers,
& de bois blanc ; & par-tout où la terre eft; cultivée,
çfte produit au dçlà de çe qu’il f?ut pour, la confom-
BRE
mation des habitans. On y trouve auffi d’exceîîetts
pâturages qui fervent à nourrir un bétail nombreux.
Les pays Nantois & de Rhays donnent des vifls de
médiocre qualité, dont on fait en partie des eaux de
vie. Le cidre eft la boiflbn ordinaire des habitans.
Le gibier eft très-abondant, 8c les rivières très-
poiflonneufes : on y pêche fur - tout beaucoup de
fardines 8c de faumons. Il y a des eaux minérales à
Lan io n , V itre y , Fougères , Dinan, &c. 8cc. &
parmi les curiofités de la province ,|on remarque le
champ d’Aimant, fitué dans la paroifle de Saint-
Nazaire , ainfi nommé, parce que tous les cailloux,
de fa furface font des pierres-a aimant ; un puits ,
creufé dans la cour de l'hôtellerie de Plongaftel,
entre Breft & Landernau, dont l’eau monte , quand
la m e r , qui en eft fort proche , defeend, & def-
cend au contraire quand la mer monte ; phér*
nomène dont l’académie des fciences a rendu
compte dans fes mémoires, année 17 17. Le caractère
des Bretons eft brufque, colère ; mais ils font
braves , bon foldats , 8c ceux qui s’adonnent à la
navigation, deviennent prefque toujours d’excel-
l.e.ns hommes de mer.
L e commerce de cette province eft confidérable ;
il fe fait desfels dans les marais de Bourgneuf, •&
dans le territoire de Guerande .8c du Croiffic. Il
vient des beurres de l’évêché de Nantes, des grains
de Vannes , des chanvres & des fins des évêchés
de Rennes , de Treguier, & de Lé on, où l’on fabrique
auffi des toiles. 11 y en a qui fervent à faire
des voiles de vaifteaux, &c. Les toiles de Quintin
font toutes de lin , & ne le cèdent guère en finefte
aux batiftes. Gn fait avec les plus fines des manr
chettes, des rabats, des coënurës, 8cc. avec les
groffes, des mouchoirs & des chemifes. Les toiles à
tamis bleuâtres viennent de la même province. Les
toiles de Pontivy ne diflerent pas de celles de
Quintin. Il y a auffi en Bretagne de la bonneterie
8c des mines de charbons de terre , de fer 8c de
plomb. On fait la pêche de la fardine 8c du ma»-
quereau au Port-Louis, à Bêtifie , à Cancarnau ,
8cc. Il fe fabrique , dans la plupart des villes , de
petites étoffes de1 laine , comme étamines , dro-
guets , ferges , -molletons , > crêpons, 8c c. Voilà à
peu près quelles font les marçhrndifes du crû de
cette province. On peut mettre au nombre de celui
du dehors la morue, dont la pêche, fe. fait par les
Malouins & les Nantois. Quant aux retours des îles
Françoifes de l’Amérique , ils confident en fiacres
bruts, qui fe rafinent à Angers, Saumur, & O r léans
, en gingembre, indigo, rocou, écaille,
cuirs, bois de teinture. Il y arrive d’Angleterre,
de Hambourg., & Hollande * des planches, des
mâts, des chanvres, du goudron , du fromage, & c.
Pour le gouvernement eceléfiaftique , on y
compte neufiévêchés: fa v o ir ,D o l, Nantes, Quim-
per-Corentin, Rennes, Saint-Brieux, Saint-Malo ,
Saint-Paul de L é o n , Tréguier & Vannes, tous
fuffragans de la métropole de Tours , 8c un. grand
njoinbteriid’égl'ifes collégiales , d’abbayes & de
B R E ,
prieurés. Comme la Bretagne n’éto'it pas encore
réunie à la couronne de France lors du concordat
entre le pape Léon X 8c François I , le roi n y
nomme aux bénéfices confiftoriaux,. qu en vertu
d’un induit : 8c par une bulle de Benoit X IV , les
évêques 8c le faint-fiège ont alternativement la nomination
des curés , cnacun fix mois de 1 année.
Pour le civil 8c l’adminiftration de la juftice, il
y a un parlement rendu fédentairë à Rennes, en
1560, par Charles IX. Il eft compofé d’une gfand’-
chambre., d’une chambre de la tournelle,. d’une
chambre des enqüêtes, des requêtes, 8cc. &c. ;.une
autre jurifdiâion concernant les aides 8c gabelles,
à laquelle reflortiflênt les autres fièges de la pro-
yincej une chambre des comptes établie à Nantes ;
fept fièges d’amirauté ; favoir, à Saint-Malo, Nantes
, Saint-Brieux, Morlaix, Breft, Vannes, 8c
Quimper-Corentm ; huit maîtrifes particulières des
eaux & forêts ; trois jurifdiâions confulaires à Nantes
, Morlaix, Saint-Malo ; deux hôtels des mon-
noies à Rennes 8c à Nantes. La juftice y eft rendue
félon Ja coutume de Bretagne.
Cette province a auffi fes états particuliers, çom-
pofés dii cle rgé, de la nobleffe 8c du tiers-état :
c’eft dans ces affemblées que fe règlent toutes les
dépenfes de la province , 8c le don gratuit accorde
à Sa Majefté. Elles fe tiennent tous les deux
ans.
Enfin , pour le militaire, la Bretagne a un gouverneur
général, qui eft en même tems amiral de
la province , deux lieutenans-généraux , l’un pour
la haute 8c, bafle - Bretagne, -l’autre pour le feul
comté Nantois ; irois lieutenans de r o i , quinze
fieutenans des maréchaux de France , 8c quatre tribunaux
de maréchauflee, 8cc. 8cc. (Af. Z). Af.)
Bretagne ( Nouvelle ) , p a y s , 8c prefqu’île de
^Amérique feptentrionale, au Canada , au nord
du fleuve Saint-Laurent.
C e pays peut avoir environ quatre-vingts lieues
de iong. L ’air y eft très-froid & le terroir ftérile.
Les Anglois en tirent des peaux de caftor. C ’eft
la partie la plus orientale de la terre de Labrador.
C e font les François de la province de Bretagne
qui ont découvert ce pay s , 8c qui lui ont donné
ion nom.
BRE TCHEN , ou BRE TCHEM, fortereffe 8c
petite ville de la Prufle occidentale, dans le territoire
de Culm, entre- Strasbourg & Ofterode.
HB
RETEUIL, petite ville de France dans la haute-
Normandie, avec titre de comté, fur la rivière
d’Iton. Cette ville fait un grand commerce de fer.
Elle eft à 6 lieues f. o. d’E vreux, 26 o. de Paris.
Breteuil, bourg de France dans le Beauvoifis,
avec une abbaye de Bénédiélins , qui vaut 11000
lîv. ( R .) H
Breteuil - Herbaut. F o y e ç : Baeuil - Her-
üaut.
BRETHEIM , 011 BRETTEN, petite ville d’A l lemagne
dans le bas-Palatinat, fur les frontières du
r B R E ,
duché de Wirtemberg, fur la rivière de Saltz.
BRETIGNI, village du gouvernement d’Orléa-
nois, dans la Beauce, près de Chartres, fameux
par le traité qui rendit la liberté à Jean-le-Bon. Il y
a deux opinions fur le lieu où fut figné le traité
deBretigni, le 8 mai 1360; Finie que c’eft Breti*
grii près de Châtres ; Vautre» que c’eft Bretigni près
de Chartres* .
La première opinion avancée par Baudrand ,
8c adoptée par la Martinière, puis par y o fg ien ,
eft foutenue dans plufieurs mémoires imprimés dans,
les Mercures de 17 3 7 , janvier 8c mars, 8c 1746*
novembre.
La queftion fe trouve encore traitée dans le journal
de Trévoux, décembre 1 7 0 6 ,8c mercure de
173 5, mai. On peut les confulter.
11 eft probable que l’opinion des trois géographes
qu’on vient de nomrfter, s’eft accréditée * parce
qq’on ignproit qu’il exiftoit un lieu du 'nom de
Bretigni, dans le voifinage de Chartres; tandis
qu’on en connoifloit un dans le Hurepoix près de
Châtres. La reffemblance des deux noms paraît
avoir été une des fources de l’erreur où l’on eft:
tombé: mais il n’eft pas douteux qu’il exifte un lieu
nommé Bretigni , près de Chartres , comme l’a
remarqué l’éditeur de YHiflaire du P. Daniel, fousr
l’année 1360.
Et ce qui prouve invinciblement que le traité
fut figné à ce Bretigni près de Chartres ,. c’eft ,
i°. qu’un mémorial de la chambre des comptes,
cité par le P. Griffet, éditeur de l’Hiftoire du P*
Daniel, le dit expreffément; 20. que plufieurs pièces
relatives à ce traité , que M. de Brequigni a
copiées à Londres fur les originaux , furent fi-
gnées dé la part d’Edouard à Sours, lieu fitué à
une. lieue ou environ de Chartres, 8c de la part
du roi de France à Bretigni-lès-Chartres;^°. les
Chroniques de Saint - Denis , rédigées par un contemporain
, 8c tous les Manufcrits de Froiffart ,
quiont'été confultés, portent uniformément, Bretigni
près Chartres. Et c’eft l’opinion qu’on ne peut
fe difpenfer de fuivre.
Quant à la queftion concernant l’entrée de Phl-
lippe-le-Bel dans Féglife de Chartres, elle eft am*
plement difeutée dans le livre intitulée, Voyage fait
i à Munjler, 8cc. par M. J o ly ,P a r is , 1670, inr -12*
B R E T T A , petite ville deSuede, dans la province
de W eftrogothie.
B R E T T E N , petite ville du royaume de Suède ,
dans la Da lie, fur le lac Waner.
Bretten. Vôye^ Bretheim.
B K E T T IN , petite ville de l’éleélorat de Saxe,
fur FElbe.
BREUBERG , petit pays 8c château , dans la.
Franconiç, fiir le Meyn : cette contrée peut avoir
; cinq lieues de long iur deux de large. Elle appar-
• tient aux maifons de Loewenftein 8c d’Erbach.
{R-\ .
BREUIL-BENOIST , abbaye de Bernardins,
S f ij