
cle de Franconie, 8c dans l’évêché de Wirtzbourg.
C’eh le chef-lieu d’un baillage , & l’un de ceux
de cet évêché catholique où le luthéranifme avoit
fait le plus de progrès dans le XVIe fièele , & qui
fouffrit par conféquent le plus d’opprehion. (R . )
FLANDRE : antérieurement à la naiflance de
la république de Hollande, on défignoit, fous le
nom de Flandre , la généralité des dix-fept provinces
des Pays - Bas ; leurs habitans lé connoif-
foient fous le nom commun de Flamands ; l’étendue
de pays qu’ils habitoient fe nommoit en latin
Germania inferior. Depuis la fciffion de ces provinces
, le nom de Flandre a été rehreint à la partie
qui en relia à la maifon d’Autriche, & qu’on
nomma Pays-Bas Autrichiens, ou Pays-Bas Catholiques
, pour la diftinguer des Pays-Bas Hollaii-
dois, ou Pays - Bas Protehans qui formèrent les
Provinces-Unies.
La Flandre, dans cette acception, ayant fouf-
fert un nouveau démembrement, par la conquête
que ht la France de l’Artois, & de partie des comtes
de Flandre & Hainault; alors commencèrent
les dénominations de Flandre Autrichienne , 8c
de Flandre Françoife. Sous cette dernière acception,
& fous celle de Pays-Bas François, on n’a
cependant coutume d’entendre que la partie des
comtés de Flandre & de Hainault, avec le Cain-
brefis , dont la France eh en pofFeflïon, quoique
l’Artois en falTe également partie, ainli que quelques
dihriçis du comté de Namur 8c de l’évêche
de Liège.
Il y a une troîfième acception du nom de Flandre
, c’eh lorfqu’il eh appliqué à défigner le comté
de Flandre , l’une des provinces dès Pays - Bas
catholiques. Des dix-fept provinces des Pays-Bas,
c’en eh la plus confidérable , & c’eh pour cela
qu’originairement fon nom avoit paiTé à la géné-
néraîité des Pays-Bas, & que depuis encore il fut
employé pour défigner la totalité des Pays-Bas catholiques.
L g Flandre, prife pour l’enfemble des Pays-
Bas catholiques, contient neuf des dix-fept provinces
; favoir , le marquifat d’Anvers, ou du Saint-
Empire, la feigneurie deMalines , le Brabant, le
comté de Flandre, l’Artois, le Hainault, le comté
de Namur, le duché de Luxembourg 8c le duché
de Limbourg ; prife pour la partie des Pays - Ras,
pofledée par la mai.fo.n d’Autriche, elle contient Xé
marquifat d’Anvers, la feigneurie.de Malin es., le
Brabant, le Gomté de Flandre pour la plus grande
partie, la moitié du comté de Hainault, ou le Hafi
jiault Autrichien, le comté de Namur & les duchés
de Luxembourg & de Limbourg ; il faut en
excepter une libère du duché de Luxembourg où
fe trouvent Thionville 8c Montmedi, qui apppar-
tient à la France, une partie de celui de Limbourg,
qui appartient aux Hollandois , & où fe trouvent
Jçs yilles de Falkembourg^oii'FaqqÙed1^ ? ^ paiera
; enfin la partie feptentrionale , tant du comfë
de Flandre , que du duché de Brabant, qui appartiennent
aux Hodandois, 8c dont nous parlerons
fous le nom de P a y s de Là généralité. A l’article des
P a y s - B a s nous traiterons des révolutions de la
Flandre , ou Pays-Bas catholiques, 8c de fes chan-
gemens fuccehifs de domination. Le terroir y produit
en général beaucoup de bled & de légumes ;
il abonde en excellens pâturages. On y recüeille
quantité de lin & de chanvre *, d’huile de navette
& de colfat. La mer & les rivières y fournirent
une quantité de poiiTons très-variés: mais
le vin y manque, & l’on y fupplée par la bierre
qui en eh la boiffon ordinaire , & en quelques
endroits par le cidre. L’induhrie y eh des plus actives,
& les fabriques , prefque dans tous les genres,
y font des plus florifiantes. Ses dentelles font très-
renommées. Les haras & la nourriture du bétail
y font une fource de richefle. Le commerce qui
s’y fait eh très-étendu, & répand l’aifance parmi
fes habitans. Le pays eh très-peuplé ; il eh couvert
de villes, de bourgs 8c de villages. On y trouve
fréquemment de grandes villes ; en général elles
font belles*, riches, propres & étoient très-bien fortifiées.
Les Flamands font fincères, judicieux, flegmatiques',
très-appliqués, très-laborieux, amis de
la droiture, bons comrçierçans, 8c très - attachés à
leurs privilèges.
Le comté de Flandre, en particulier, eh fitué
entre la mer d’Allemagne , l’Artois , le Hainault,
le Brabant & le comte de Zelanfle. Il a vingt IL
de long 8c prefque autant de large. La capitale en
eh Garni , & celle de tous les Pays - Bas autrichiens
eh Bruxelles. (R . )
Flandre Françoise ; ce gouvernement ren*
fermeoine partie du comté de Flandre, le Canv
brefis , une partie du Hainault & quelques dif-
triéls, tant du comté de Namur, que de l’évêché
de Liège. C’eh très-improprement qu’on le défigne
auffiLJbiis lé nom de Pays - Bas François, puifqu’il
ne comprend point l’Artois, qui eh une dés provinces
des Pays-Bas de la domination de la France,
A l’exception des villes de Dunkerque , Graver
Unes 8c Bourbourg, le gouvernement de Flandre refi
fortit entièrement au parlement de Douay, & la
juhice y eh rendue conformément aux coutumes du
pays , ou au droit romain, qui eh le droit commun,
lorfque.les coutumes, ou les ordonnances du roi ne
décident point ce qui ehr en quehion. Outre 1$
gouverneur en chef, il y a un lieutenant - général*
pour le roi, deux commandans, trois liepte-
nansde rpi , & deux jieutenans des maréchaux de
France.
Le‘'gouvernement de Flandre s’étend depuis
Dunkerque jufqu’à Charlemont, fur la Meufe. C ’eh
un pays très - fertile, en bled, en lin , en légumes
de toutes efpèçes, en pâturages 8ç en colfa, planté
qui doiine une "huile à peii-prçs femblable à celle de
navette. Les fabriques y font nombreufes très?
Ronflantes ? & le-commerce très-aèlif. L’engrais Ru
T L A
Bétail y fournit une abondante reflource. La boiffon
commune en eh la bierre, le raifin ne pouvant
y venir à maturité, 8c la. tourbe y fupplée
généralement au défaut de bots, à brûler.
La partie du comté de Flandre, que renferme
ce gouvernement, fut conquife par Louis XIV,
en 1667, fur les Espagnols, &: la poffehion lui en
hit confirmée par les traités de paix fubféquens. Les
villes & châtellenies de Lille & de Douay avoient
été cédées, en 131-2,, à Philippe-le-Bel , roi de
France. Ses fucceflèiirs en jouirent*jufqu’en 1363 ,
que le roi Jean les donna à Philippe - le - Hardi,
duc de Bourgogne, fon quatrième fils, à charge
de reverfion a la couronne à défaut d’enfans mâles.
Le cas étoit arrivé en 1477, à la mort de Charles
le-Belliqueux, duc de Bourgogne: mais nos rois
n’avoienr pu jufques-là revendiquer avec fuccès
ces dihriéfs fur lefquels ils avoient des. prétentions
légitimes. Les autres parties de ce gouvernement
font encore des conquêtes de Louis XIV. V o y e ç
chacune d’elles à fon ordre alphabétique. V o y e z
auflî Pays-Bas.* (R.)
Flandre W a l lo n e : on défigne fous ce nom
commun les provinces d’Artois, Hainault, Namur,
Luxembourg , 8c le dihriél de Cambrai. Quelques-
uns y joignent encore le pays de Liège. (R.)
FLARAN, abbaye de France, de l’ordre de Cî-
teaux , au diocèfe d’Auch. Elle vaut 1800 liv. (Je.)
FLAVIGNY, F la v ia Æ d u o r um , petite Ville de
France en Bourgogne, dans l’Auxois, & près de
-Sainte - Reine , avec une abbaye de Bénédiâins ,
fondée au v if fièce par Varey, ieigneur Bourguignon.
Elle eh à 3 li. f. de Semur, 10 n. o. de Dijon
, 8c 4 de Montbard. Elle eh placée fur le fom-
met d’une montagne au milieu de plufieurs autres
dont le pied eh baigné par la petite rivière
d’Ozerain , & fur le penchant defquelles il y a
beaucoup de vignes. L’abbé de Flavigny eh fei-
gneur de la ville , & nomme le juge 8c les officiers
de juhice, a l’exception du procureur d’office
qui eh a la nomination des religieux. Il y a
©titre la paroifTe & l’abbaye , un couvent d’Urfu-
lines & un hôpital. Cette" ville eh le fiège d’un
gouverneur particulier, d’une juhice feigneuriale,
d’une mairie ,8 c d’une fubdélégation de l’intendance.
Elle etoit grande 8c confidérable autrefois :
mais les gu erres civiles ayan t donné lieu d’en faire
une place forte, on ruina toutes les parties de la
ville dont l ’affiette tfétbit pas propre à ia défenfe.
Au tems de la ligue, le parlement de Bourgogne
ayant été obligé de Yortir de Dijon, fe retira à Fla-
^ Y t£n£ ^es, féances pendant dix-huit mois,
en 1581 & 1583.
•’ Lors des ravages des Normands , en 864 , le
corps de Sainte-Reine fut transporté dans l’églife
de l’abbaye de Flavigny, & il y repofe'encore
aujourd’hui. Cette abbaye eh du revenu de 6000
livres.
Remarquons que Flavigny, renommé pour fes
éxeellens anisfut la première ville de Bourgogne
F L E 599
qui fe déclara pour Henri IV, durant les troubles
de religion; ceh la feule, avec Semur, Saulieu
y- Saint-Jean-de Loue , qui ne fût point iiifedée
du poifou de la ligue. L o n g . 22 d. 12', <'/ ; la t . 4 7
d. 3o',47 " . ( R . )
Fléché (la ), en latin F i f c a , F i f f a , F ix a A n d e -
gavorum, petite ville de France, à l’extrémité de
de 1 Anjou vers le Maine, fur le Loir. C’eh le chef-
heu d une éledion & d’un gouvernement parti-
cuber» Il y a fénéchauflee, préfidial, grenier à fel.
Llle eh fituee dans un vallon également grand 8c
agreabxe , dont les coteaux font couverts de vignes
? d,e, ^°Çages. Elle a un fort bon château bâti
des libéralités de Henri IV, & une feule paroifle.
Les Jefmtes y avoient un magnifique collège, fonde
par Henri IV , en 1603 , avec 7000 liv. de rem
tes annuelles fur le papegai de Bretagne. Ce college
pourroit fe glorifier d’avoir été l’école de Défi
cartes, fi ce grand homme ne nous avertifloit lui-
meme qu’il commença par oublier ce qu’il avoit
appris. C’eh ce qu’on eh encore oblige de faire
tous les jours. Nos études font barbares : on courbe
pendant dix ans les jeunes gens, on ufe les refi
forts de ieur mémoire & de leur intelligence, fur
deschofes de nulle utilité pour eux, de nulle utilité
pour la fociété, & qu’il feroit même honteux
ÿ p*™itre Il eh à préfumer que le règne
bienfaifant & éclairé fous lequel nous vivons
i met£ra _£in terme à un abus d’autant plus révoltant
qu il eh plus général.
Le collège de la Flèche eh aujourd’hui occupé
par une des divifions de l’école royale - militaire
C’eh dans fon églife que font dépofés les coeurs
de Henri IV & de Marie de Médicis, enfermés
dans des boîtes d’or. Henri IV donna, pour cet
étabhhement, fon château neuf, avec fon jardin
& fon parc. Le collège a dans fon enceinte trois
grandes cours, bordées de trois grands corps-de-
logis quarrés, avec deux grandes baffes-couïs. Le
long des bâtimens, du côté du jardin , eft un beau
canal d’eau vive qui dérive du Loir. L’églife eft
belle & grande. Un des corps-de-logis renfermé
une grande bibliothèque & une galerie remplie de
peintures, qui repréientent les principales avions
de la vie de Henri-IV, & la fuite de fes ancêtres
depuis Saint-Louis. Cette ville eft à 10 lieues n. e.
d’Angers, io f. e. du Mans, 47 f. o. de Paris.
Longu. fuivant Caffini, i 7, 23, 30 ; lat. 47,42. (R }
FLECKENSTEIN, château fort & baronnie
dans la baffe-Alface, à 20 li. n. de Haiïuenau. Long.
25,36 ; l a t : 40. (RRj
FLEMMING, diftriêl de la Poméranie ultérieure.
> e2 , enÈleux Faillages, & appartient au roi
de Prune. {R . )
_ FLENSBOURG, ville de Danemarck, dans
le duché, de Slefwick , partie du Jutland, avec
une bonne citadelle , & fur le golfe de même
nom. Elle eft fitüée à fi* li. n. de Slefwick, à 4 o.
de 1 île d Alfen, & à 9 f. d’Odenfée. Long. 27
l i -, lut. 5.4, 5©. *