en feigne. D ’ailleurs, les profefleurs y font choifis
parmi les hommes les plus favans de l’Angleterre.
La plupart des jeunes gens en fortent très-inf-
truits, & n’ont pas ce ton tranchant de nos étourdis
, q u i, dans leur ignorante frivolité, croient
tout fa v o ir , parce qu’ils ont appris deux années à
ergoter fur tontes les petites fubtilités de la philo-
fophie fcholaftique. Il ne faut pas difiîmuler cependant
que ces écoliers étant moins retenus que
les nôtres, il ne s’en trouve qui abufent de cette
liberté au détriment de leur fanté & de la fortune
de leurs familles. Cette univerfité a feize collèges,
& ie nombre des étudians eft immenfe.
On compte à Cambridge treize à quatorze pa-
roiffes ; la ville eft gouvernée comme Oxford , par
un maire, qui, en entrant en charge, prête ferment
de maintenir les droits & privilèges de l’univerfité,
laquelle a autorité fur lui.
On croit que cette ville fut bâtie par Cantaber,
Efpagnol, 375 ans avant Jéfus-Chrift. Elle envoie
deux députés au parlement, & l’univerfité autant-
Elle eft a 5 li. f. d’E ly , 4 f. e. d’Huntington , 7 0 .
de B u ry , 18 n. e. d’O x fo rd , 15 n. de Londres.
(.M .D .M .)
Cambridge (la nouvelle), ville de l’Amérique
feptentrionale, dans la Nouvelle-Angleterre; elle
a une univerfité'.
' C ambrtdge-Shire , province d’Angleterre au
diocêfe d’E ly , d’environ 570,00c) arpë'ns, & de
130'milles de tour Elle eft fertile en bled & en pâturages
: elle abonde en volailles, gibier, poifion ,
& fafran , & on y élève beaucoup de bétail. Le
côté du nord, fujet aux inondations de l’Oufe &
des autres rivières, a des marais afîez mal fains ,
& moins fertiles en .bled. Cambridge eft la capitale
de cette province. (TL)
C AM B R O N , abbaye régulière des Pays-Bas
dans le Hainault, ordre de Cîteaux, à 3 lieues n.
de Mons. C ’eft moins une maifon de folitaires
qu’un fuperbe palais. Le cloître, la bibliothèque,
& fur-tout le réfeâoire font de la plus grande magnificence.
(M. D . M.')
C AME L FORD , petite ville d’Angleterre dans
là province de Cornouailles, près le canal de
Saint - George. Elle envoie deux députés au parlement.
|
C AM È N , petite ville d’Allemagne dans le
comté de la Marck , en Weftphalie. Cette ville eft
au bord de la Zeflck, dans une belle plaine : il y a
une églife Réformée & une Luthérienne,une école
latine, un couvent de religieufes , dans lequel les
Catholiques font le fervice divin. On y compte,
outre l’églife paroifliale, une églife Venède , trois
chapelles & trois hôpitaux. Il y a des manufaâures
de draps & de toiles. La ville a féance aux affem-
blées provinciales. En 1706 elle fut totalement réduite
en cendres. (M. D. M.)
C AM E N T Z , ou CAMEN ITZ ville d’Allemagne
dans la haute-Luface, fur l’Elfter.
C amentz , riche abbaye de l’ordre de Cîteaux,
en Siléfie, dans le duché & à 3 lieues f. o. de
Munfterberg.
. CAMERA ( la terre d e ) , petite ville d’Afrique
en Barbarie, au royaume de Barca.
CAMERAN. Voye^ Camaran.
C AM ERIN O , petite ville d’Italie dans l ’état de
l’Eglife, proche de l’Apennin, fur la rivière de
Chiento. Son évêché ne relève que du St. Siège.
Elle eft ancienne , allez peuplée, & forte par fa fi-
tuation fur une montagne. Elle eft à 10 lieues n. e.
de Spolette-, 16 f. 0. d’Ancone. Long, 30, 56 ylat.
43 , 6;
C AM IN , ou ÇAM M IN , ville d’Allemagne
dans la Poméranie ultérieure , fituée fur un lac que
forme la rivière de Divenow avant de fe rendre'
dans la mer Baltique. Son évêché fut fécularifé par
le traité de paix de Weftphalie, en faveur de la
maifon éle&orale de Brandebourg , à laquelle il
fut cédé en indemnité partielle de la partie de la;
Poméranie cédée aux Suédois. Le fort & l’état de
cette ville fe font améliorés depuis qu’elle a paffé
fous la domination du roi de Prufl'e. Depuis cette
époque elle s’eft accrue de différens fauxbourgs qui'
y ont été ajoutés, & elle s’eft embellie de plufieurs
beaux édifices. La navigation, la pêche, Fagricùl-
ture qui y ont été favorifées & encouragées par le'
prince, y font devenues de nouvelles fources de
richeffes. Depuis 1355 les évêques de Camin, qui
avoient acquis des ducs de Poméranie, ayant réfilié
en leur faveur, en vertu de la faculté de réméré
qu’ils s’étoient téfervée ; les évêques, dis-je , de
Camin n’y confervèrent que la cathédrale, & hi
franchife eccléfiaftique. Le traité de Weftphalie fti-
pula qu’il feroit libre à la maifon de Brandebourg
de fupprimer les canonicats, mais elle y conferva le
grand chapitre. L ’églife, riche en vafes facrés & en
beaux ornemens,eft un vaiffeau digne de remarque.
On conferve dans le tréfor les ornemens épifco-
paux, notamment la crofle & la mitre des anciens
évêques. Cette ville eft à aolieues.de Stetin. Long*
3 7 ,2 8 ; lat. 5 4 ,4 . (R.)
CAM IN H A , ville forte de Portugal, avec titre
de duché, dans la province d’entre Duero & M inho..
On a bâti un fort dans une île qui en eft proche ; &
il y a toujours une aflèz nombreufe garnifon dans
la ville. Long, o ,' 3 ; lat. 4 1 ,4 4 . (M. O. M.y
CAMIN1T Z A , bourg de la Morée, à 12 lieues
environ de Patras, & à 3 milles de la mer.
CAMISSANO , ville d’Italie dans l’état de Ve-
n ife , & en particulier dans le Vicentin, fur les
frontières du Padouah.
C AM M A L AM M A , ville d’A fie dans file de
Ternate, dont elle eft la capitale.
C AM M AN AH , petite province d’Afrique dans-
la Guinée, fur la côte d’Or.
CAMMART, ancienne ville d’Afrimie ait royau.
me & à 3 lieues n. de Tunis. i Elle eft fermée de
hantes murailles, & fort peuplée. Les habitans font
prefque tous jardiniers, & portent leurs herbes & '
leurs fruits à Tunis. Il y a auffi de grands champs
C A M
de cannes de fucre dans toute cette contrée. (AL
V,M.) - ' V
C AM O N , petite ville de France dans le haut-
Languedoc, au dioçèfe de Mirepoix. Il y a un
prieuré conventuel de la congrégation de Saint
Maur.
C AM O N IC A ,„petit pays d’Italie dans l ’état de
V enife, & en.particulier dans leBreffan, le long
de l’Oglio; C ’eft un paffage très-fréquenté de la
Suifle en Italie. (JL)
C AM P AG N A , ville d’Italie au royaume de
Naples , dans la principauté citérieure, avec un
évêché fiiffragant & à 6 lieues o. de Conza, 7 e. de
Salerne. Long.'32, 4 7 ;/^ . 4 1 , 42.
CAMPAGNANO , petite rivière d’Italie au
royaume de Naples, dans la Calabre citérieure.
C AM P AG N E , petit pays d’Italie, au duché de
Milan ; c’eft la partie orientale du territoire de Pa-
v ie , & la plus proche de cette ville. Elle eft fépa-
fée de la Lomeline par le T e fin ..
C ampagne de Rome ( la ) , province de l’état de
l’Eglife en Italie , bornée à l ’o. par la mér; au f. par
la Terre de Labour ; à l’eft par l’Abruzze ; au n. par
la Sabine; au n. o. par le Tibre. On eft étonné
de voir à quel point font abandonnées & incultes
les vaftes- plaines qui font autour de Rome. Cette
terre autrefois fi floriffante & fi peuplée, n’offre
par-tout qu’une campagne aride & brûlante, des
eaux ftagnantes dans- plufieurs endroits ; de tous
côtés des landes & un immenfe défert. Ce défaut
de culture a rendu l’air fi mal-fain, que les Romains
qui y ont"des maifons de campagne reviennent tous
les loirs coucher à Rome. Les étés y caufent fou-
vent des fièvres tierces, putrides & ardentes : c’eft
moins la force des chaleurs qui incommode que
leur continuité ; car rarement les pluies’tempèrent
les vapeurs étouffantes de l’atmofphère. On pour-
roit afligner plufieurs caufes politiques & phyfiques
a ce changement. Il eft certain que du tems des anciens
Romains , ce pays étoit très-bien cultivé , &
qu’on y refpiroit un air très - pur. J’accuferois le
gouvernement des prêtres qui, par une avidité mal
raifonnée , ont découragé le cultivateur en le" forçant
à donner, à une chambre établie pour cet objet
, les grains à un v il prix, tandis que cette chambre
les vend aux particuliers à un prix beaucoup plus
haut. J’accuferois une fécondé fois le gouvernement
des prêtres , qui, réunifiant la foibleffe au defpo-
tifrne , a dû contribuer, plus qu’aucune autre caufe,
à énerver le peuplé auquel il commande , & à faire
des clefcendans de ces vieux Romains, un peuple
de bigots fainéans. Cette campagne, jadis couverte
de inaifons charmantes, de jardins, de boccages,
offroit de tous côtés un 'ombrage falutaire ; plufieurs
forêts , qui ont été abattues , tempéroient
alors la chaleur qui eft aujourd hui i n fupp or ta b le ,
& brifoient le choc des vents du raidi; de vaftes
àqiiedues apportoient de.tous côtés le tribut de
leurs eaux ; par-tout couloient des fources, des
àuiffeaux, des fontaines: aujourd’hui que ces mor
numens font ^détruits en partie, les eaux croupif-
fantes, & les marais répandent une infe&ion in-
fupportable. Le défaut de culture laifle dans la
terre un air fixe dangereux , & on ne v o it, de tous
côtés, qu’une plage nue & prefque déferte.
Les eaux cependant de la campagne de Rome,
font très-faines, fur-tout celles du Tibre. Le pape
fe réferve le gouvernement immédiat de cette province
, & y met un vicaire, qui fait fa réfidence à
Frufinone.
On y compte fept places maritimes, dix à douze
fleuves, quatre lacs, dix-fept villes, & plufieurs
bourgs, &c. (M. D . M.)
CAMPAN , bourg & chef-lieu d’une vallée de
France dans le Bigorre, fur l’Adour, à 14 lieues
f. de Bagneres. Cette vallée couverte de nombreux
troupeaux, fournit beaucoup de beurres &
de laitages.
C AM P AN A , lieu d’Italie au royaume de Naples
, dans la terre de Labour, remarquable par fes
bains. .
CAM PECH E , ou SAN -FR AN C ISCO , C am -
pechiutn , ville de l’Amérique feptentrionale , dans
la nouvelle Efpâgne, fur la côte orientale de la
baie de Gampeche, dans la prefqu’île d’Yucatan*
Long. 287 ; lat. 19 , 20.
Elle a un très-bon fort défendu par plufieurs batteries.
Son Commerce & fon opulence ne font plus
ce qu’ils étoient autrefois. C ’étoit alors l’échelle de
tout le trafic qui fe faifoit en bois de teinture, ap-
pellq bois de campeche, quoique ce bois fut tiré de
plus de douze lieues au-delà. Les Anglais la prirent
en 1659. Des aventuriers Anglais & Français
la furprirent en 1678. Les Flibuftiers de Saint-Domingue
la prirent en 1685, la brûlèrent, en firent
fauter la citadelle , & firent un feu-de-joie dans lequel
ils brûlèrent pour plus de 200,000 écus de
bois de campêche. Cette ville eft dans un terrein
où il y a des animaux , des oifeaux & des fruits •
particuliers au pays.. On y trouve des araignées
d’une fingulière grofièur ; une efpèce, entr’autres
eft greffe comme le poing d’un homme. Il y a des
fourmis noires dont la piqûre eft prefque aufiî
dangereufe que celle du feorpion, Les rivières &
les côtes abondent en poiffons de toutes fortes.
(M .D .M .)
CAMPEN, ville forte des Provinces-Uniès des
Pays-Bas, dans la province d’Overifiel. Long. 23 ,
28 ; la t . 52, 38. Elle a une citadelle, mais fon port
eft prefque bouché par les fables. Les Hollandais la
prirent fur les Efpagnols en 1578 , & les Français
en 1672 ; mais ils ^’abandonnèrent l’année iuivânte.
Elle eft fur l’Y ffe l, près du Ztiiderzée, à 8 li. n. e.
de Deventer* 18 n. e. d’Amfterdam. (M. D. M .)
CAMPER, petit royaume d’A fie, dans l ’ile de
Sumatra. Long. 120'd. la t . nord. 1 5 minutes. -
• CAMPIANO , petite ville forte d’Italie, dans le
val & fur la rivière de Taro.
Elle étoit au prince de val d iT a r o , qui la vendit
au,duc de Panne en 1682.
Z z. if