37<? ' C A N fin d’août. La plupart des légumes, fur-tôutles pois,
y réufliffent fort bien , & y font excellens. Les bois
font remplis de vignes fauvages , de gibier, & d’animaux
ünguliers. Le caftor eft le plus utile par fa
pelleterie, & le plus induftrieux de tous. Les étangs,
les lacs, les rivières , font remplis de poiffons. Le
nombre des arbres, dont l ’efpèce eft inconnue en
Europe, eft confidérable ; l’Erable y fournit une excellente
liqueur ; il diftille de l ’épinette blanche ,
un baume, appelé térébenthine du Canada , précieux
pour la guérifon des bleffures, des maux de poitrine
& d’eftomac.
Les fauvages qui habitent ce pays font rarement
contrefaits, ont les yeux gros & noirs, font rapides
à la courfe , infatigables, & très-jaloux de leur liberté.
Ils aiment l ’eau-de-vie avec paffion ; mais
dès qu’ils font enivrés, ils deviennent furieux. Leurs
guerres font très-fanglantes ; ils fe fervent à préfent
d’armes à feu. Les Français , établis au Canada ,
montoient au moins à 30,000. Les Canadiens Français
, ou Créoles du Canada, font bien faits , ro-
buftes, induftrieux & braves ; les femmes y font
belles , adroites , & très-fpirituelles.
C e pays a été abandonné à l’Angleterre par le
traité de paix du 10 février 1763 , & cette colonie,
qui étoit de quelque importance pour la France,
Sl que les circonftances firent céder , eft aujour-
d hui très - floriffante entre les mains des Anglais.
(/kLrf$so:v d e M o r v i l l i e r s .)
C A N A L ( le ) , ou LA M AN CH E , c’eft le nom
qu’on donne ordinairement à la mer, qui fépare la
France de l’Angleterre.
C an a l de Br ia r e , commencé fous Henri IV, &
fini en 1642, joint la Loire auprès de Briare, &
le Loing à Montargis. Son cours de 13 lieues eft
feutenu de quarante-nne éclufes , qui diftribuent
à droite & à gauche les eaux des étangs qui fe
trouvent à l’endroit le plus élevé de fon cours.
Voye1 C an al de Mo n ta r g is .
C an a l de Lan gu edo c , ou C an a l Ro y a l .
C e canal traverfelapartie mérionale du Languedoc,
& ouvre une communication de la Méditerranée
avec l’Océan. Il commence à Cette , & fe perd
dans la Garonne , un peu au deffous de Touloufe»
H a 45 lieues de long, for 30 pieds de large ; c’efi
un ouvrage admirable & bien fait pour illuftrer le
fiècle de Louis XTV. Ce qu’il y a déplus forprenant,
c’eft la voûte & la fini foire de l ’endroit , appellé
Malpas, qui efi une montagne de roche dure qu’il
a fallu percer pour faire un paflage aux eaux. Ce
canal fut commencé par M. Riquet en 1666 , &
achevé en *681.
C a n a l de Malte , bras de mer dans la Méditerranée
, entre l’île de ce nom & h côte de Sicile.
C an al de Mo n ta r g is ; M. le duc d’Orléans
l’a fait faire en 1720, parce que 4e Loing n’étoit
Îlus praticable, depuis Montargis jufqu’à la Seine.
1 continue le canal de Briare.
Can a l d ’O rléans , entrepris en 1682, & fiai
en i ; commence à la Loire, 2 lieues au-deffus.
d’Orléans , joint lé Loing au-defliis de Montargis,
& confondu avec ce dernier, fe rend dans la
Seine, un peu au-defliis de Moret. Son cours de
18 lieues eft foutenu de trente éclufes.
C a n a l d e P i e c o , détroit de l’Océan oriental,
entre les terres d’Yeflb & de Stuat-en-Eilande , au
nord du Japon. Lçs Portugais & les Hollandois
l’ont découvert il n’y a pas bien long-tems.
C a n a l r o y a l , à la Chine , autrement le grand
canal ; il traverfe tout l’empire, depuis Canton ,
jufqu’à Pékin, dans une étendue de plus de 500 li.
Voye-ç C h i n e .
C a n a l d e S a i n t - G e o r g e , entre le pays de
Galles & l’Irlande.
C a n a l d e S a i n t e -B a r b e . On nommoit ainfi
le bras de mer, qu’on nomme aujourd’hui mer vet-
meille, lorfque la Californie étoit réputée être une
île. ( R. )
C a n a l d e l a T o r t u e , bras ou détroit de l a
mer du nord , en Amérique , entre les îles de St-
Domingue & de la Tortue.
C AN AN O R , petit royaume d’A f ie , avec une
ville qui ,porte le même nom, fur la côte de Malabar
, appartenant aux Portugais. Long. 9 5 ,4 5 ;
lat. 1 2 , 15.
La ville efi grande , & a un port très - large &
très-for. Elle a été bâtie par Almeyde , vice-roi de
Portugal, dans les Indes. Laurent de Britto, qui en
fot depuis ^mmandant, s’acquit une gloire immortelle
dans le fiège qu’il foutint contre les armées de
Calicut & de Cananor, qui furent contraintes d’en
lever le fiège. Les Hollandois s’en emparèrent en
1664 , & y ont un comptoir. Elle efi dans un
terroir qui produit en abondance du poivre, dii
cardamone, du gingembre, des mirobolans , &
des tamarins , dont il fe fait un grand trafic.
Le royaume efi gouverné par un ro i, qui peut
lever de nombreufes armées, oes fojets font pour la
! plupart Mahométans. (R.') •
CANAPEYES , nom qu’on donne à une nation
fauvage de l’Amérique méridionale, qui habite une
partie de la nouvelle Grenade.
CANAPLES » petite ville de France en Picardie »
entre Amiens & Dourlens, avec titre de marqui-
fa t , à 4 lieues n. d’Amiens, & 3 f. de Dourlens.
C A N A R A , royaume d’A fie , for la côte de Malabar
, habité par des peuples idolâtres. Leur couleur
efi d’un brun , tirant fur le noir. Le petit peuple y
* efi très-miférable 3 le pays cependant abonde en
bétail, en poivre, en palmiers , en fruits & en riz.
noir , qùi efi meilleur & plus fain que le blanc,
Mangalor^n efi la capitale.
CANARIES { les îles ) , îles de l’Océan , ainfi
nommées de la plus grande : elles étoient connues
des anciens, fous le nom à'îles Fortunées. On en
compte fe p t , qui font celle de Palme, de Fer »
Gomero , TénérifFe , la grande Canarie, Fuerte-
Ventura, & Lancerote : on pourroit encore y en
ajouter quelques autres moins confidérables. La
C AN moins éloignée des côtes d’Afrique en cri à 40
lieues. Elles furent négligées jufqu’en 14 17 , que
Jean de Bétancourt, gentilhomme Normand, du
pays de C aux , s’empara de celles de Lancerote 8c
de Fuerte-Ventura, pour Jean, roi de Caftille. Les
autres furent découvertes , 8c prifes par les Espagnols.
Le terroir y eft bon 8c fertile en tout ce
qui eft néceffaire à la vie. On y a femé c toute cf-
pèce de grains, qui ont parfaitement réuflt. La vigne
fur-tout y produit un vin délicieux. On y cultive
aufli des cannes de fucre. On y recueille de fo r ç a i,
& de la poix qui ne fond point au foleil ; U y a des
mines de fe r , des fruits de toutes les efpèces, 8c
beaucoup de beftiaux. Dans plufieurs endroits de
ces îles on fait jufqu’à deux moiffons par an. Les oi-
feaux de Canarie , qu’on nomme ferins , 8c qui
naiflent en France , n’ont ni le chant fi doux , ni le
plumage ft beau 8c fi varié que dans le lieu de leur
©riginer
Outre les végétaux & les herbes potagères, ces
îles produisent auffi des coches, des goyaves , des
courges, des oignons d’une rare beauté, & une variété
infinie de fleurs. Les côtes & les rivières font
extrêmement poiffonneufes ; le maquereau y eft
d’une prodigieufe abondance, & l’efturgeon n’y
eft guères moins commun. Lancerotta eft particulièrement
renommée pour fes chevaux ; la grande Canarie
, Palme, & TénérifFe pour leurs vins ; Fuerta-
Ventura pour la quantité de fes oifeauxfte mer , &
Gomera pour fes daims. Les habitans f^it robuftes,
bazannés , courageux, vifs , fubtils, & grands mangeurs.
On n’y fouffre que la religion catholique. !
Ces îles appartiennent aux Efpagnols. Long, entre
le premier & le 7e degré , & entre le 26e & 30 degrés
de latitude feptentrionale. (A L D. M .)
CANARIE ( la grande ) , eft à - peu - près
de douze jnîHes de long , & autant environ de largeur.
C ’eft la principale des îles du même n om ,
étant le fiège de la juftice & du gouvernement. La
cour fouveraine eft compofée du gouverneur & de
trois auditeurs, qui font en poffeffion de toute l’autorité
, & qui reçoivent les appels de toutes les autres
îles.
La ville fe nomme Ciudad das P aimas, ou Palme
ou Canarie. La cathédrale eft magnifique ; les offices
& dignités y font en grand nombre. La ville eft
grande, bien bâtie, & prefque tous les habitans fort
riches. Le fable, dont l’île eft couverte, rend les
chemins fi propres , qu’après la moindre pluie, on
y marche communément en fouliers de velours.
L ’air eft tempéré ; on n’y connoît «jamais l’excès
du froid ni du chaud. On recueille deux moiffons de
froment, l’une en février, & l'autre en mai. Le
pain eft excellent, & blanc comme la neige. O11
compte dans la grande Canarie trois autres villes ;
favoir, Tôle , Galder, & Guia. On compte dans la
ville de Canarie environ douze mille habitans. Elle
a quatre couvens, les Dominicains, les Récollets,
les Cordeliers, 8ç les Bernardines. L ’enceinte de la
ville eft d’une bonne iieue. Le mouillage du port
eft très-bon. Le château, bâti fur une montagne,
met cette place en état de défenfe. ( M. D . M. )
C AN A V E Z , ou CAN AVOIS. Voye{ Y vré e ,
C A N C A L E , ville de France, dans la haute-
Bretagne , fur le bord de la mer. Outre la rade
qui efi fort bonne, elle a un petit havre; On
pêche fur les côtes une fi grande quantité d’huîtres,
qu’on dit en proverbe : I l faut Venvoyer à Cancale
manger des huîtres, pour dire, il faut l'envoyer pro-
mener. Les Anglois y débarquèrent fans foccès en
1758. Elle eft à 3 Heues e. de Saint-Malo, 79 o.
de Paris. Long. 1 5 ', 4%" » lat- 4° v> 4o///- #
C A N C E , rivière de France, dans le Vivarais
qui fe jète dans le Rhône.
CANCHE,rivière de France , en Picardie, qui
prend fa fource en Artois , à 7 lieues d’Hefdin,
& fe jète dans la mer à Eftaple. Elle eft navigable .
depuis Montreuil. ;
C AN CH E S , fauvages de l’Amérique méridionale
, au Pérou, près de Cufco. Ils font d’un naturel
doux , induftrieux, & ennemis de la tromperie.
Le travail ne les rebute point ; ce font eux qui
ont creufé les mines de cette contrée. Leur terroir
eft fertile en froment, en maïs, abondant en divers
oifeaux , & leurs rivières font très-poiffonneufes»
Ces pétiples font riches en brebis du Pérou.
C AN CH EU , ou C AN T CH E O U , grande ville
de la Chine , dans la province de Kiangfi, capitale
’ d’un pays qui porte le meme nom» Entre autres
chofes qu’on y ramarque, il s’y trouve un puits
qui fe remplit & fe sèche deux fois en vingt^quatre
heures. Cette v ille ,’ qui eft gouvernée par un vice- .
roi, eft fort marchande, & a douze moindres villes
fous elle. Elle a, for le C an , un pont bâti fur cent
• trente bateaux. Long. 1 3 3 ,3 2 ; lat. 23 , 53.
C A tf CIVEN , ville de la Chine , dans la province
de Xenfi, au département de Jengan , huitième
métropole la provipce. Elle eft plus occidentale
que Pékin de 8 d. 16 m ., par les 37 20 mé
.de latitude.
C AND A D I , petit pays d’Efpagne, dans lEftra-
madoure. ’ Kr
C AN D AH AR , grande & forte ville d A f ie ,
capitale de la province du même n om , fous la
domination du roi de P erfe, aux frontières des
états du Mogol. Long. 85 ; lat. 33* ’
Cette ville eft très-commerçante & très-riche.
Elle eft défendue par deux citadelles. Les Guèbres
& les Banians y font en grand nombre , & la gar-
nifon ordinaire monte a près de dix mille hommes»
Son terroir eft très-fertile , & fournit en abondance
tout ce qui eft néceffaire à la vie. .
La province de Candahar eft bornee au nord par
le pays de Balk, à l’eft par la province de Cabul,
au fud par celle de Bukor & le Segeftan , a 1 oueft
bar d’autres provinces de Perfe. Elle eft petite &
montagneufe; du côté de la P e r fe ,le terroir eft
très-ftérile. Il y a quelques petits rajas dans les
montagnes ; en les laiffe vivre en liberté moyen-
nam de légers tributs. (R-) A a a