
o. de Brandebourg. Long, 30, 18 ; lat. 53 , 4 *
n’a rien changé au chapitre de fa belle cathédrale.
(*•)H
AVELHAUSEN, dans la moyenne marche de
Brandebourg, eft comme un ouvrage avancé d’O-
rangebourg, dont il fait partie. (R.)
HAV ELLAN D , contrée de la moyenne marche
de Brandebourg, où fe trouve Potzdam. (/?.)
- H AVENSTEIN ,feigneurie de Bohême, dans le
cercle d’Ellenbogen. (K.)
HAV ERFORD - W E S T , ville à marché d’Angleterre
, en Pembrokeshire : elle envoie deux députés
au parlement, & eft à 65 li. o. de Londres.
Long, 12 , 40 ; lat. 5 1 , 56. (Æ.)
H A V R E , ce mot que les Latins expriment par
celui de portus, étoit appelé par les Grecs ,
& oçfMç ; il ne répond pas au ftatio navium des
Latins, comme l’a penfé le père Lubin. Le port
ou le havre marque un lieu fermé, ou capable
d’être' fermé ; flatio navium lignifie au contraire,
une rade, un ab ri, un mouillage , où les vaiffeaux
font feulement à couvert de certains vents. Le mot
havre fe ifiodifie par quelques épithètes qui en
marquent les avantages ou les inconvéniens.
On appelle havre de barre, un havre dont l’entrée
eft fermée par un banc de roches ou de fable,
& dans lequel on ne peut aborder que de pleine
mer. Le havre de Goa eft un havre de barre, quoique
ce foit un des plus beaux ports du monde.
Le havre de toutes marées eft celui où l’on n’eft
pas obligé d’attendre pour entrer ou pour fortir, la
commodité de la marée, mais où l’on peut entrer
également de haute & de baffe mer.
Le havre d’entrée fignifie la même chofe ; c’eft
un havre où il y a toujours affez d’eau pour y entrer
ou pour fortir, même en baffe marée.
Le havre brute ou crique, eft celui que la nature
feule a foriîié, & auquel l’induftrie des hommes
n’a encore rien'ajouté pour lé rendre plus sûr
& plus commode ; les François qui navigent en
Amérique, appèlent cul-de-fac un hayre de.cette
efpèce.
Quelquefois le havre eft refferré à fon entrée,
par une longue digue qui s’avance dans la mer,
ou même par deux digues qu’on appèle jetées. Voy.
J e t e e s . Quelquefois, fur-tout en-Italie & dans le
levant, au lieu de jetées , il y a un mole qui ferme
le port. Voye^ M o l e . (/?.)
H a v r e AN G LQ is (le ), port excellent de File
d’Antigoa, aux Antilles , muni d’arfenaux & de
magafins. (R.)
H a v r e a l ’A n g l o i s ( le )., port d’Amérique ,
dans l’île Royale , ou cap Breton; il fe nomme
aujourd’hui L o u i s b o ü r g . Voye5 ce mot. (R.)
H a v r e - d e - G r â c e ( le ) , ville maritime de
France, dans la haute - Normandie., au pays dé
Caux, avec un excellent port , une citadelle , &
Un arfenal pour la marine. Elle eft à l’embouchure
de la Seine, dans un endroit marécageux., à 12
lieues de C a en , 18 n. o, de Rouen, 8 f. 0. de Fécafnp,
1 de Montivilliers & de Harfïeur ; 43 n. o.
de Paris. Long. 1 7 ,4 0 , 10 ; lat. 4 9 ,2 9 ,9 .
Cette v ille, considérable par fon port & fes beaux
édifices , doit fon commencement à Louis X I I ,
qui en jeta les fondemens en 1509. François I *
après la bataille de Marignan., y fit bâtir une très-
groffe tour, qui défend les jetées & la rade, &
qui a un commandant particulier avec garnifon. Il
voulut même que la ville s’appelât Francif copolis,
François-ville.
Les murs du havre commençoient à peine à s’élever
, que l’eau, en fe débordant, en noya les
deux tiers, & prefque tous les habitans : Yingt-huit
navires pêcheurs furent portés jufque dans lé sfofr
fés du château de Graville. Une proceflion folem-
nelle rappèle tous les ans ce trifte événement arrivé
le 13 Janvier 152,5. La tempête de 1765 ,
connue fous le nom de coup de vent de S. François
, y caufa aufli beaucoup de défaftre. Depuis
ce tems, la mer a perdu plus de trois cents pas du
côté de la porte de la jetée : le havre a effuyé encore
un débordement en Février 1773. ~
Les religionnaires s’emparèrent de cette ville eu
1562 ; le vidame de Chartres & Beguvoir-la-
Nofcle la vendirent aux Anglois , fur lefquels
Charles IX la reprit en perionne peu de tems
après. Le cardinal de Richelieu fit réparer & fortifier
la citadelle à fes dépens : elle eft très-forte &
la plus régulière du royaume ; enfin Louis XIV en
a fait une place réputée imprenable. On y montre
la maifon qui fervit de prifon aux trois princes
du tems de la fronde en 1650.
Le port dont l’entrée eft accompagnée d’une longue
je té e , .eft large , & peut contenir fix à fept
cents vaiffeaux ; en 1690, on y fit entrer & fé-
journer onze galères du roi.. Mais les vaiffeaux y
font trop ferrés pour manoeuvrer : on pourroit ai-
fément prolonger le port à demi-lieue en creu-
fant le baflin de la Seine. S’il appartenoit à des
Hollandois, dans huit mois la chofe feroit faite ,
difoit un négociant de la Hayè.
La ville a quarante rues tirées au cordeau, &
ornées de fix belles fontainçs : celle de la grande
place où fe terminent quatre rues , jète de l’eau de
quatre côtés : au-deffus eft une figure pédeftre de
Louis X IV , en pierre bronzée & vêtue à la romaine.
Le chantier, la corderie, l’arfenal méritent
d’être vus.
Il peut y avoir dix-huit mille âmes au Havre,
non trente mille , comme le dit la Martinière'.
M. Mefance ne porte même fa population, qu’à
quatorze mille fix cents cinquante-trois , félon le
dénombrement fait en 1763. Traité de la populationf,
j/z-40. 1766. Les Anglois ont bombardé le
Havre en 1674 &, en 17.5.9, Son commerce con-
fifte principalement dans fa manufacture de dentelles
, qui font recherchées.
Cette v ille , avec fon territoire, forme un gouvernement
particulier qui occupe la partie la plus
occidentale du pays de Caux.
l e Havre eft la patrie de Geofge & de Mâ'gde-
laine Scudery. Le plus grand mérite du premier eft
d’avoir préparé le fiècle de Corneille. Le trait fui- •;
vant fait honneur à fa façon de penler.
Chriftine, reine de Suède, avoit réfolu de don- j
iier à Scudery une chaîne d’or de mille piftoles j
pour la dédicace d’un poème qu’il avoit compofe
fous le titre d'Alarïc. Mais parce que le comte de
la Gardie, dont l’auteur avoit fait l’éloge dans le
poème, étoit tombé dans la difgrace de la reine, •
avant que l’ouvrage fut p ub lie, elle fouhaita que
le nom de ce comte en fut retranché. Scudery répondit
q ue , de quelque prix que fût la chaîne, il
ne renverferoit jamais l’autel fur lequel il avoit fa- ■
crifié.; Cette circonftance déplut à la reine qui retint
fon préfent.
Scudery (Georges d e ) , naquit au Havre en
1603. Favori du cardinal de Richelieu , il balança
quelque tems la réputation de Corneille ; fon nom
eft aujourd’hui plus connu que fes ouvrages , fur
lefquels on fait les vers fatyriques de.Defpreaux.
Il mourut à l’âge de foixante-quatre ans.
Scudery ( Magdeleine ) , fa feeur, eft née en
16 0 7 ;elle publia quelques vers agréables, & les
énormes romans de C lé lie , d’Artamène, de Cyrus,
& autres , outre dix volumes d’entretiens. Elle
remporta eh 1671 , le prermer prix d’éloquence ,
fondé par l’académie Françoife ; elle a joui d’une
penfion du cardinal de Mazarin, d’une autre du
chancelier Boucherat, fur le fceau ; &. d’une troisième
de 2000 livres que Louis XIV lui donna en
1683,
On nous a confervé fon aventure dans un
voyage qu’elle fit en Provence ; elle caufoit avec
fon frère, dans l’hôtellerie, de fon roman de
Cyrus , & lui demandoit ce qu’il penfoit qu’on
devoit faire du prince Mazaro, un des héros du
roman , dont le dénouement l’embarraffoit. Ils
convinrent de le faire affafliner : des marchands
qui étoient dans la* chambre voifine , ayant entendu
la converfation, crurent que c’étoit la mort
«de quelque prince appelé Mazaro, dont on com-
plotoit la perte ; ils en avertirent la juftice du
lieu ; M. &. Mademoifelle de Scudery furent mis
en prifon , & eurent befoin de quelque tems
pour prouver leur innocence : cette dame mourut
en 1701.
Marie Pioche de la Vergne , comteffe de la
Fayette , qui a compofé Z-aide , la princejfe de
Cleve, &c. étoit née au Havre : elle mourut en
1693- . . . .
D. Tournois, Bénédiélin, verfe dans les langues
orientales ; M. l’abbé Dicquemare, aftrono-
me-géograpge ; D. Garer, Bénédiélin , éditeur de
Caftidore , font aufli de cette ville.
Le collège du Havre n’eft pourvu que de deux
maîtres , dont le premier n’a que 150 livres, & le
fécond 120 livres fur les oéirois de la ville : mais
à quoi on a pourvu avec plus de raifon , c’eft
une école royale de marine, établie par ordon-
1 nancé du fo i, du 24' août 1773 , pour quatre -
vingts éleves.
M. de la Condamine. remarque, que la marée
- qui arrive à trois heures en Guyenne , n’arrive h
Saint - Malo qu’à fix heures ; à Caën , au Havre,
vers neuf heures ; à Dunkerque, à minuit. Voye1
Journal des Savons ,févr. 176 9 , pag. 70.
Les fpeélacles font en oubli au Havre depuis
Fécroulement & l’affreux incendie de la falle où on
les repréfentoit en 1757. (/?.)
H AW A S , ville de Perfe, fertile en dattes, &
autres fruits que l’on confit au vinaigre, & qu’on
tranfporte en d’autres pays. Cette ville eft la même
qu' Aguas de M. d’Herbelot, & quHaviça, de
l’hiftorien de Timur-Bec. Sa longitude, fuivant Ta-
vernier, eft de 75 d. 40' ; fa latitude de 33 d. 1 5 ',
mais la latitude de Taverniêr n’eft pas exaéle ;
Nafiir-Eddin , & Vlug-Beig fuivis par M. de L ille ,
la mettent de 31 deg. (ft.)
H AW A SCH , rivière d’Abyflinie , dont la
fource eft dans le royaume de Wed ; elle paffe
avec le Maefchi au royaume de Bali, & de-là au
royaume d’Adel ; fournit des eaux à l’Abyflinie
qui en manque abfolument ; & fe trouvant enfin
réduite à peu de chofe, elle fe perd dans les fables
, avant d’arriver à la mer (/J.)
HAX BERGEN, ville des P a ys-Ba s, dans la
province d’Overyffel, & dans le diftriél de Tw en -
te- (Æ0
HAYE ( la ) , grande, eonfidérable & très-
agréable ville des Provinces-Unies dans la province
de Hollande , autrefois réfidence des comtes
do Hollande, d’où lui vient fon nom flamand
S’ Gravenhagen, que l’on exprime en latin par Haga
Çomitum.
C ’eft. aujourd’hui le centre du gouvernement
de la république , la demeure des membres des
états - généraux , des ambaffadeurs & miniftres
étrangers.
Quoique la^Haye n’ait point encore de rang marqué
parmi les villes de la Hollande , elle a par fon
étendue , par le nombre & la "beauté de fes édifices
, par les prérogatives de fes magiftrats , & par
l’agrément de fes promenades, de quoi tenir rang
entre les plus belles villes de l’E urope, & c’eft
improprement que quelques-uns ne là qualifient
encore aujourd’hui que du titre de village,
C ’eft d’une petite maifon de chaffe dans un bois
où les comtes de Hollande venoient quelquefois,
que s’eft formé ce beau lieu ; mais l’éclat où nous
le voyons aujourd’hui n’exiftoit pas encore au
x m e fiècle ; il arriva feulement qu’alors Guillaume
II , comte de Hollande, élu & couronné empereur
en .1-248 ,; tranfporta de tems en tems fort
féjour à la H a y e , où il commença le palais'qui eft
aujourd’hui la cour. En 1291 la Haye devint le
chef-lieu d’un baillage : ce n’étoit encore qu’un vil-
. lage, & même en 15 5 7 , il-ne paffoit point encore
pour être une ville. Voye^ Altingius & Boxhor-
1 nius fur tous les autres détails, '