
friq ue, dans le Biledulgerid, vers la fource de la
rivière de Magrada.
' C A P 1STRANO,.petite principauté d’Italie , dans
le royaume de Naples.
C A P 1T A N A T E ( la ) , province d’Italie au
royaume de Naples, bornée au nord & à l’orient
par le golfe de V enife ; à l’occident par le comté de
Molife ; au midi par la principauté ultérieure, la
Bafilicate & la terre de Bari. Lucera, fuivant quelques
uns , en eft la capitale, d’autres difent Manfre-
donia.
Les terres font fèches, fabloneufes, & cependant
produifent beaucoup de bled ; dans les pâturages,
l ’herbe eft menue ; mais elle eft excellente, & fuffit
a nourrir une grande quantité de bétail. Il n’y a
prefque point de bois. Le mont Gargan, appellé
suffi le mont Saint-Ange, occupe une grande partie
de cette province.
C A P IT E L LO , petite rivière de l’ile de Corfe ,
qui fe jète dans le golfe d’Ajaccio.
C A PO -B L A N ÊO , cap de l’Amérique, dans la
mer du fu d , à la partie occidentale de l’iffiime de
-Panama.
CAPO-DELL’A RM I , nom que porte aujourd’hui
un cap du royaume de Naples , dans la Calabre
ultérieure, formé par un bout avancé de l’A pennin
, que les anciens nommoient Leuco-petra, c’eft-
à-dire, Roche-blanche.
C A P O -D ’IS T R IA , ville confidérable d’Italie,
dans l’Iftrie,fur le golfe deTriefte,à trois lieues de
la ville de ce nom, avec un évêché. Long. 3 1 , 3 5 ;
lat. 4 5 , 58.
Les Vénitiens la prirent d’a/Taut en 932. Les
Génois^èa-emparèrent en 1380 ; mais les Vénitiens
la reprirent dans la fuite , & depuis 1478 elle leur
eft demeurée. L ’air y eft fain & tempéré. Son plus
grand revenu conlifte en excellent vin & en Ter.
C A P O L E T TO , ville & port d’Afie dans la
G é o rg ie , fur la mer Noire.
C A PO L IN IE R I , petite ville d’Italie, dans l’île
d’Elb e, près dés côtes de Tofcane. (Æ.)
C A PO R N A CK , ville & château de Hongrie,
dans l’Efclavoniê.
C A P O U E , Ville d’Italie au royaume de Naples,
dans la terre de Labour, place forte & archevêché
érigé en 968 par le pape Jean XIII. Long. 3 1 , 55 ;
lat. 4 1 , 7 . Son nom latin & Italien eft Capua. Cetre
v ille , li grande, fi fameufe & fi peuplée chez les
anciens, renferme à peine aujourd’hui ftx mille
âmes, eft pauvre , mal pavée & mal bâtie. Elle eft
à 5 lieues de Naples, fur le Volturno, à 4 lieues
au-deflus de fon embouchure. Ses fortifications , à
la moderne, font accompagnées d’un vieux châte
a u , dans lequel On entretient une garnifon confidérable.
C e font les délices de cette ville q u i,
en énervant le courage des foldats d’Annibal, fau-
vèrent la république- Les vins exquis de Falerne,
de Maffiqüe, les huiles deVenafre fe tiroient des
Belles & riches campagnes de cette partie de la !
Campanie. U n’y a guère d’édifice remarquable que 1
la cathédrale , qui eft petite , mais jolie. Les ruines
de l’ancienne Capoue, à une demi-lieue de la nouvelle
3-font juger de la magnificence de cette v ille ,
féjour du luxe & de la volupté.. On y voit encore
un amphitéâtre , & la voie Appia la traverfoit. En
1 7 5 7 , on a trouvé, à 3 lieues de Ca.poue, une
carrière d’albâtre d’un blanc fa le , avec des veines
de couleur fauve : on en tire de très-belles colonnes
& à peu de frais. (Af. D. M.)
C A P O ZW A R , petite ville forte de la baffe Hongrie
, fur la rivière de Capoz.
C A P P Ê L , abbaye de demoifelles , dont l’ab-
beffe eft toujours une comteffe de L ip p e , près de
Lippftadt. (Æ.)
Cappel , ou W ald-Kappel , petite ville d’Allemagne
, dans le pays de Heffe , fur la Wolira.
C A P R A IA , ou CAPRÉ E, île d’Italie dansda mer
de Tofcane , au nord-eft de celle de C o r fe , dont
elle dépend. Elle a environ fix lieues de tour,
eft allez peuplée, & a un bourg & un affez bon
château pour la défendre. Les Génois en dépouillèrent,
en 1507 , Giacomo de Maro, qui en étoit
feigneur. Les rebelles de Corfe l’avoient enlevée
aux Génois en . 1767.
CAPR AN ICA , petite ville d’Italie dans l’état
de l’églife , à deux.milles de Sutri.
CAPR AR A , petite île du golfe de Venife, une
de celles de Trémiti, dépendante du royaume de
Naples. (Æ.)
CAPRÉE. Voyei C apràià.
CAPRÉ ES , ou CAPR1, île de la Méditerranée
au royaume de Naples, fur les côtes de la Princi-w
pauté citérieure, fameufe par la retraite & les débauches
de Tibère, & par la grande quantité de
cailles qui y paffent tous les ans.
C A P R I , capitale de l’île dont nous venons de
parler , eft munie d’un beau château. Elle eft à 8 li.
de Naples. Long. 3 1 , 4 1 ; lat. 40, 35.
Geite ville eft nommée aujourd’hui Vévêchè des
Cailles, parce que fon principal revenu conlifte
dans la vente d’une quantité prodigieufe' de ces
©ifeaux de paffage. Capri eft la feule ville qui fuit
dans cette île. Elle eft fituée entre deux montagnes
de rochers, qui, avec la petite plaine qui eft entre
deux, compofent toute Pîle. On y voit plufieurs
ruines d’anciens édifices -, que l’on regarde comme
les reftes du palais de Tibère, qui étoit fur la croupe
feptentrionale de là montagne, à une hauteur confidérable
au-deffus du niveau de la mer.
Les habitans de Capri font, francs de toute impo-
fition, à caufe de la garde qu’ils font de l’île.
C A PR O N E ZA , petite ville de Hongrie, dans
l’Efclavonie, à deux milles de la Save.
C A P SA , ville de la Turquie en Europe, dans
la Romanie.
C A P SCH A C , ou K IP SCH A K , pays très-con-
fidérable de la Tartarie, qui s’étend en Europe &
en A fie , entre le Jaïck & le Nieper. C ’ eft le pays
d’où font fortis les Cofaques. Il abonde en grains
& en bétail. Il obéit à un k an , & à plufieurs
C A P
autres princes. Les peuples en font guerriers. Serai
en eft la capitale. (&■ ) . _ M . n .
C A P S IR , petit pays de Rouffil on , dont Pui-
val-d’O r eft le chef-lieu. 11 eft de la généralité de
PeCfA P U LO , C A P U , ou CAPOUL , île d’A fie ,
l ’une des Philippines , appartenante a u x Lfoagnols :
elle eft agréable & fertile. Son circuit eft d environ
trois lieues,, : , ,
C A R A B I , petite riviere de Sicile dans la yallee
de Mazara, qui fe jète dans la mer ^Afrique..
C A R A C A S , CAR ACO S , LES C A R A Q U E S ,
ou SAINT-JEAN-DE-LÉON, ville riche & confidérable
de l’Amérique méridionale enTerre-fèrme,
dans -province de Vénézuela, dans la contrée de
Caracas, au n.. de la Guyane. Elle eft fituée dans une
plaine abondante en bétail, & en arbres de cacao,
qui produifent les noix dont on fait le meilleur chocolat.
Il s’cn fait deux récoltes tous les ans, 1 une
au mois de juin, qui eft la meilleure, 1 autre au
mois de feptembre. L’air de cette ville eft très-
b on , & on la dit fort peuplée. Long. 3 12 , 35;
lat. 9 , 40. 1 !
C A R A C A T A Y , grand pays au feptentrionde j
l’A ile , habité par plufieurs nations differentes: on ,
l’appelle auffi Khita. Il ne faut point le confondre
avec le C a ta y , qui- n’eft autre chofe que la Chine.
Voye^ Chine C hinois.
Le nom de Caracatay fut donné au pays de
Scythie après une guerre furieufe que les Scythes
firent aux Chinois , & dans laquelle ces derniers
firent la conquête de ce pays. Le Caracatay eft
ftérile , fabloneüx & défagréable ; il s’étend du midi
au feptentrion, depuis la muraille de la Chine
jufqu’a l’ancien Mogoliftan. Il eft borne a 1 occident
par le mont Imaiis, & à l’orient par la mer
Océane & par la Chine.
C A R A CH ISA R , ou C H U R G O , ville d’Afie
dans la Natolie , avec un grand port & un bon
château , fur la côte d e là Caramanie.
C A R A C O M B O , île d’Afrique , dans l’Océan
Ethiopien , fur la côte de la bafte Guinée.
CAR A CO R AM , ville d’A f ie , bâtie dans le
Cathai par O&ai-Kan , fils de Gengis-Kan, après
qu’il l’eut fubjuguée. Elle fut auffi nommée Or du.-
Balik. . ' •* ? ■ .' : ? -v •
C A R AD IV A , île d’Afie auprès de l’île de
Ceilan, à la pointe occidentale du royaume de
Jafnapatan. Elle n’a pas quatre lieues , mais elle
eft affez peuplée : elle n’eft féparée de celle d’Ou-
rature que par un bras de mer affez étroit, au milieu
duquel eft un rocher où l’on a bâti un fort
qui en défend le paffage. Cette île abonde en gibier
, en bétail : on y cueille beaucoup de. zaye ,
lierbe excellente dont on fe fert pour teindre en
•cramoifi. Cette île eft appellee Amfterdatn par les
Hollandois.
CARA-HISSAR, c’eft-à-dire , le Château No ir ,
place de la Natolie, dans la province qui étoit
anciennement appellée Galatie, Elle eft remplie de
C A R 379
ruines de mafbres & de colonnes qui annoncent
fon ancienne magnificence,
CAR AÏB E S , ou CANNIBALES , fauvages in-
fulaires de l’Amérique ; ils ont poffédé autrefois
les petites Antilles de Barlovento & de la Charité;
ils en occupent encore aujourd’hui une partie. En
général les Caraïbes font triftes, rêveurs & paref-
feüx , mais d’une conftitution vigoüreufe qui les
conduit, j.ufqu’à la plus extrême viéilleffe. Ils vont
nuds; leur teint eft olivâtre, leur front & leur nez
font appîatis. Ils n’enmaillotent point leurs enfans,
q u i, à l*âge de quatre mois , marchent déjà en fe
fervant de leurs pieds & de leurs mains , & en
prennent l’habitude au point de courir de cette
façon , quand ils font plus âgés, auffi vite qu’un
Européen avec fes deux jambes. Chaque père de
famille a fa cabane ,-dans laquelle: il eft ro i, époufe
plufieurs femmes , fans avoir égard aux degrés, de
fanguinité ; & toutes ces femmes cependant ne font
point jaloufes les unes des autres : ce que Montagne
regarde comme un miracle dans fon chapitre
fur ce peuple. Elles accouchent fans peine , & dès
le lendemain vaquent à leurs occupations ; le mari
garde le .lit, & fajt diète pou» elles pendant plufieurs
jours. Ils font rôtir leurs prifonniers de guerre
,. les. mangent, & en envoient des morceaux à
leurs amis. Quant à leur opinion religieufe, ces
peuples admettent un premier homme nommé Lon-
guo, qui defeendit du ciel ; & les premiers habitans
de la terre , fuivant e u x , fortirent de fon énorme
nombril, au moyen d’une incifion. Ils adorent des
dieux & des. diables, & croient l’immortalité de
l’ame. Quand un d’entr’eux meurt, ils font des
danfes lugubres, & pouffent des cris épouvantables;
s’il a un nègre, on le tue pour qu’il aille fer-
vir fon maître dans l’autre monde : on enterre auffi
avec lui fes meubles & fon chien. Mais les moeurs
-& les coutumes de ces fauvages ont éprouvé une
grande altération depuis que les Européens fe font
emparés de leurs îles : ils font fort adroits à tirer
de l’arc ; leurs flèches font faites d’un bois empoi-
fonné, tailléès de façon qu’on ne peut les retirer du
corps fans déchirer la plaie ; & elles font arrofees
d’un venin très-dangereux, fait avec le fuc du
mencenilier. Ces fauvages ne font occupés ^que du
befoin préfent, fans porter leurs yeux fur l’avenir.
Ils ne font point de provifions, & vont chercher
leur nourriture à mefure qu’ils ont faim. On leur a
vu vendre leur hamac le matin, oubliant qu ils en
auroient befoin le foir pour fe coucher. Le larcin
chez eux eft un fort grand crime ; & comme il s’en
trouve peu qui y foient enclins , ils vivent fans
défiance les uns des autres ; auffi leurs cabanes font-
elles fans portes & à l’abandon : mais ils font vindicatifs
, & confervent leur haine toute la vie.
Quand ils fe croient offenfés, la mort feule de
leurs ennemis peut les appaifer. Pendant la paix ,
les hommes paffent les jours a faire de petits paniers
couverts pour ferrer leur fil , leur miroir, une
alêne . leurs hameçons, & c . , & quand le befoin le
B b b ij