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B A R A B A , défert de la Tartane, dans îa Sibérie
, entre la ville de Baraqinskoi, qui efl au nord
du lac de Bara félon de Lille, & l’O b y , au nord
de la première, & au midi oriental de ce fleuve.
Bà r a b a , grand lac d’A f ie , en Sibérie, rempli
d’un fel folide, que les Mofcovires.coupent comme
de la. glace.
BARABINSI, ou BARA B IN SKO I, peuple de
la Tartarie, dans la partie méridionale de la Sibérie
, tributaires de la Mofcovie.
Çes Barabinft , efpèce de Kalmoucs, font un
peuple malin & belliqueux- Ils habitent dans- des
efpèces de villages , fous des huttes en é té , &
dans des cabanes de bois en hiver. Ils cultivent
îa te r re , fèment de l ’avoine, de l’orge, du fara-
sin , & c . ; mais ils n’aiment pas le feigle. Ils boivent
une eau-de-vie diflillée,-faite de lait de jument.
Leurs armes font un arc & des flèches , comme
le refle des Tartares. Leur bétail confifle en chev
au x , chameaux, vaches & brebis; mais ils n’ont
point de cochons. Le pays fournit toutes fortes
de pelleteries : il s’étend depuis Tora jufqu’à
l ’Oby.
On n’y trouve point de montagnes- Us efl couvert
de cèdres , fapins, bouleaux, & entrecoupé
de plusieurs ruifleaux, dont l ’eau.efl claire comme
du criftal ; ils leur efl permis d’avoir autant de
femmes qu’ils en peuvent entretenir ; ils ont une
efpèce d’idole ( nommée le Schaitan ) qu’ils enferment
dans= une boîte, & à laquelle ils offrent
les prémices de leur chafle. {M. D . M )
B A R A CO A , ville de l’Amérique, dans File de
Cuba , avec un port, fur la côte méridionale de
File. Les forêts voifines produifent de très - bel
ébène.
. BAR AN G A D E MELAMBO ( la ) y ville de
l ’Amérique , dans k province de Ste-Marthe , en
Terre-ferme, fur la rivière de la Magdeleine. Long.
306 ; lat. t 1. Les Efpagnols y ont établi un bureau
de recette.
BARANGUERLIS ( le ) r grand étang d’Egypte-,
que les Latins-nomment flagnum magnum-, Te ne fie.
finus-y Sirbonis pal-us, fur les frontières de la Terre-
Sainte y vers-la côte de la. Méditerranée ; on l’appelle
U golfe de Ténèfe, le Grand Etang ou Sta-
gnone. Il avoit autrefois cent vingt- mille pas ; il
efl aujourd?hui beaucoup moindre, & l ’on con-
ieélure qu’il fe remplira.,
B A R A N IW A R , petite ville de la bafîe-Hon-
erîe, au comté de même nom, entre Bude & Belgrade,
fur le ruifleau de Craflb. Long. 36-, 20 ;.
lat. 4 6.
B A R A N O V A , petite ville de Pologne, dans
k haute-Wblhinie, fur la rivière de Slucks.
B A R A T R A , campagnes entre la S y r ie & l’Eg
yp te , allez près du lac SirBon. Les Français les
nomment la Mer de Sable. Ces- fables qui font très-
flns, préfentent fouvent un chemin bien perfide
aux voyageurs. O n croit- marcher fur de la terre
fe rm e , & tout d’un coup on. tombe dans un goufre
fans fond. Des caravanes, des armées entières
ont été englouties de la forte.
B A R A V E , petite ville de France ,• dans le Languedoc
, près de la rivière de la Vène. Elle a.p^
partient à l’évêque de Montpellier.
BARBA., petite ville du royaume d’A lg e r , en
Barbarie.
BAR BA CO A S ( les ) , peuples du Popayan
dans l’Amérique méridionale & dans la terre ferme.
Us habitent vers les montagnes,. entre la mets
Pacifique & la rivière de Cauea-
BARBADE , Me de l’Amérique r & l’une des
Antilles. Long. 3 18 ,4 0 ylat. 13 , 20.
Elle a environ fept lieues de long » depuis deux,
jufqn’à cinq de largeur, &. dix-huit à dix - neuf
; lieues de circonférence. Elle a prodigieufement
déclin de fon ancienne plendeur. On* y compte cependant
encore dix mille blancs & cinquante mille*
. noirs , ce qui-, joint à l’avantage de. fa fituation v
, la met en état de fe défendre contre de très-gran*-
des forces. Les rivières n’y font, pas en- grand-
nombre, ainfi que les fources d’eau vive ; mais
: il y a un lac aflez confidérable, beaucoup d’étangs-
pour le-bétail-, des marais, & prefque toutes les
maifons ont des puits ou-des citernes. La fertilité;
de cette île a bien diminué ; il femble que le fol ,,
qui n’efl qu’un rocher de pierre calcaire , recouvert
de fort- peu de terre,, foit entièrement ufé».
Les arbres cependant y font toute: l’année chargés»
.. de fleurs & de fruits. On y plante & on y fème. en-
tout tems , mais principalement en mai Si en novembre.
Les cannes de fucre y viennent en abon-
: dance & dans toutes les faifons. L’île produit auflF
de l’indigo, du gingembre, du,coton , mais en bien-
moins grande quantité qn’autrefois*
Il y a une rivière nommée la Tuyghx.diOnt l’eau,
efl couverte d’une liqueur qui brûle comme de
l’huile ., 8c, dont on fe fert pour les.lampes. On y
voit auffi une petite mouche, dont les ailes , lo r s qu’elle
v o lé , jètent une grande clarté. Us la découvrirent
fous le règne de JacquesTr- La capitale efl
Bridgetowir..
Les. jours 8c les nuits, y font tout, le long de Tannée
d’une grandeur prefque égale. Le climat efl:
fort chaud, fur-tout-pendant huit mois de l’année;
8c la. chaleur feroit infuportable , fi elle n’é -
toit tempérée par des vents qui fouffient au lever,
du foleil, 8c. qui vont, toujours en. croiflant jufqu’à
midi. L ’air efl extrêmement.humide, quoique
brûlant; les fueurs font très-abondantes, 8c affoi-
blifîent la famé : mais- la nature a ,.pour ainfi dire,
prodigué tous- les fruits- néceflaires pour fe rafraî-
; chir ytels que les^citrons, limons, grenades, dattes,
, raifins, acajous, cocos-, figues d’in des,,, poires ,,
pommes, 8cc. Sic. 8cc, Le poiflon de mer y efl
en grande abondance , 8c.de prefque toutes les
efpèces. L’île ne produit point rie bêtes fauvages ;
mais le Bétail, excepté les moutons , y- efl très-
nombreux. Les herbes potagères de tous les genres
s’y trouvent auffi. On y voit auffi des fcor-
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pions gros comme des rats , mais peu dangereux,
& des couleuvres d’une aune 8c demie de longueur,
. Les arbres les plus utiles font la locufle , le
maflic, le bois rou ge , le cèdre, 8cc. Sic. L’île a
auffi plufieurs fouterrains ou caves, dont quelques-
unes peuvent contenir trois cents hommes. La
Barbade efl divifée en onze paroifles, dans le s quelles
il y a quatorze églifes ou chapelles 3 8c
beaucoup de lieux qu’on peut nommer villes ou
bourgs, compofés d’une longue rue , 8c embellis
de maifons bien bâties.
Cette malheureufe île vient d’effiiyer, le 10 8c 11
oélobre 1780, un ouragan fi furieux, que de mémoire
d’hommes on n’a jamais rien vu de fi terrible.
Les vaiffeaux du port ont été pour la plupart
fracaffés , les arbres déracinés, les plantations
arrachées, les maifons renverfées, les fortifications
en partie ruinées, les édifices publics abbatus, plus
de mille perfonnes ont été écrafées, 8c de long-
tems cette colonie ne pourra fe relever d’une auffi
grande perte. (AL D. M.)
BARBA N A , très-petite île, à cinq milles d’A -
quilée, 8c à trois de Grado, dans les Lagunes ,
fujète de la feigneurie de Venife. Elle appartient,
pour le fpirituel, à l’abbaye de F e flo , dans le
Frioul. U n’y a qu’une églife, un couvent de Cordeliers,
une hôtellerie, 8c un pré de peu d’étendue.
Cette île , qui n’eft qu’un arpent de terre
environné de la mer , a vers le millieu une fource
d’eau douce 8c tres-bonne, qui ne tarit jamais. Il
y a dans cette île une image de la Vierge, ,en
grande réputation pour les, miracles que , dit-on ,
elle opère ; ce qui y attire un grand nombre de
pèlerins.
B A R B A N Ç O N , principauté des Pays-Basdans
le Hainault Autrichien. Le village de ce nom efl
à peu de diftance de Beaumont. (Æ.)
BARBARIE , grande contrée d’Afrique, enfermée
entre l’Océan Atlantique, la mer Méditerranée,
l ’Egypte 8c la Nigritie. Sa longueurde l’orient à l'occident
efl confidérable, mais fa largeur varie. Ses
parties principales font les royaumes de T r ip o li,
de Tunis, d’Alger, de Fez Sc-de Maroc, celui de
Ta file t, le défert de Barca, 8c le Biledulgerid. Ces
états ont un grand nombre de ports fur la Méditerranée
, 8c les royaumes de Fez 8c de Maroc en
ont même quelques-uns fur l’Océan : ce font ceux
de Tripoli, de la Goulette , de Tunis, d’Alger 8c
de Salé, où l’on fait le plus de commerce. Il y
a à Alger des marchands de toutes les nations ;
les Juifs y ont un quartier. La marine des Algériens
efl très forte : on peut tirer de-là des grains.
Le commerce efl le même àC o u co ; il fe fait en
grains , olives , huiles , figues, raifins fecs, miel
oc cire. On y trouve auffi du fe r , de l’alun, Si
de petits oifeanx. 11' y a peu de négoce à Tripoli.
U vient de Barbarie des plumes d’autruche, de
l’indigo , de For en poudre , des dattes , des raid
is de damas,, des cuirs tannés 8c non tannés,; du
cuivre, de la c ire , de l’étain , des laines , des
peaux de chèvre, du cora il, qui fe pêche au baf-
tion de France; des grains, comme bleds, orges,
fè v e s , millet ; des chevaux. Qn charge pour ces
côtes des draps, de l’écarlate , des velours, des
taffetas, des mouffelines, des foies apprêtées, des
épiceries, des drogues, du coton, du tabac, du
fucre, du bois de campèche, du tartre, de l’alun ,
du foufre, de la cochenille , du papier , de l’acier,
du fe r , du plomb , toutes fortes de quincailleries.'
Il y a beaucoup d’avantage à aller acheter de ces
pirates, tout ce qui n’efl pas à leur ufage, &
qu’ils revendent de leur prife. il n’y a en iBarba-
barie prefque que des monnoies étrangères : ils ont
pourtant leurs burbas, leurs doublas, leurs ru-,
bics ,8 c quelques autres pièces. Le commerce eft
le même par-tout fur cette c ô te , excepté à Salé
& au baflion de France. L’or 8c l’ivoire qui viennent
de Sale en Europe, y font apportés du Sudan
& de Gage en Guinée, par des cafillas. Arabes.
Les plumes d autruches viennent du Sara. Le commerce
de Tambouâon, capitale de Gago , fe fait
fmgulièrement ; c’eft un échange d’or en fel. Le
marchand met fon fel à terre, fur des nattes de
jon c , & fe retire: le nègre vient, il examine-le
tas de fel qui lui convient ; i l met à côté la poudre
d’or qu’il veut en donner, & fe retire à fon
tour : le marchand fe rapproche ; fi là quantité d’or
lui convient, il prend une poignée de fel qu’il
met a cote de 1 or ; li elle ne lui convient pas ,'
il ne met rien ; il fe retire enfuite : le nègre fe
rapproche & emporte le fel , ou augmente la
quantité d’o r , ou retire fon o r , & tout cela fe
fait fans parler. Le filence eft ordonné par la loi ,
comme le feul moyen de prévenir les .querelles
entre les marchands, & i l s’obferve rigoureufe-
ment.
Le baflion de France fait faire la pêche du corail,
& en trafique particulièrement. Voyn à l ’article
C orail cette pêche 8c ce commerce.
Les peuples de Barbarie font mahométans,
belliqueux., fpirituels : ils ont le teint bafané.
Les femmes y font d’une grande, modeftie. En
général la Barbarie eft très-abondante en toutes
fortes de , grains & de fruits excellens ; la
grande quantité de ports y facilite le commerce. Les
chevaux en font très-eftimés, & font d'un feu &
d’une rapidité qui étonne : ils font connus fous le
nom de chevaux barbes. La plupart des rivières
font bourbeufes , & fortent du mont Atlas. L e
dedans du pays eft prefque défert. (R.')
B a r b a r i e (mer de). C ’eft a in fi qu’on appelle
tonte la partie de la Méditerranée, qui baigne les
côtes des royaumes de T unis , d’Alger & de F e z ,
& qui s'étend jnfqu’anx îles de Sicile & de Sardaigne.
On ne comprend quelquefois fous ce nom,
que ce. qui baigne les côtes d’A lger & de Fez.
Barbarie (les feiches ou baffes de ). Ce font
les écueils du. golfe de Sidra , que les anciens»
appelaient Syrtis Magna ou Major,. On entend: