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nature conferve à la fcèur les formes les plus
agréables de fa mère , tandis que le frère hérite de
toute la difformité du père.
Les Circadiens font prefque tous voleurs, per-
fides , barbares même ; ceux qui font fous la domination
Rude fe civilisent peu-à-peu. Ils fe nourrirent
de la chaffe , de leur bétail, de l’agricul-
ture , excellent même à monter ces chevaux Tar-
îares dont on vante la vîrèffe.
Le pays produit toutes fortes de fruits & de
légumes. On trouve des mines d’argent vers les
montagnes du Caûcafe. C ’eft de la partie mon-
tueufe que viennent ces chevaux fi eflimés en Ruf-
f ie , & dans tous les pays du monde.
Ces peuples ont des princes particuliers de leur
nation , auxquels ils obéifi'ent, & une partie de
ceux-ci font fous la proteélion de la Rtifîie. Leur
capitale eft Terki : depuis que le czar a étendu fes
conquêtes de ce côté, il a mis garnifon dans toutes
les villes. CM. D . M.)
C IR C E S TER , ou CIRENCESTER, ancienne
ville d’Angleterre, en Gloceftershire, fur leSchurn.
Elle envoie deux députés au parlement. Elle eft à
24 li. o. de Londres.Long.- 1 5 ,4 7 ; lat. 51 , 24.
CIRENZA. Voyel ACERENZA.
C IR IC , ville d'Italie, en Piémont, fur la Sture.
C IR K N IT Z , ou Z IR K N IT Z A , bourg d’Allemagne
. dans le cercle d’Autriche, & dans la partie
du duché de Garniole, appellée la moyenne ou du
milieu. De très-hautes montagnes l’environnent ,
& le fameux*.lac dont on va parler en tire fon nom.
C e bourg eft de la feigneurie de Haasberg ; il a
le droit de tenir marché, & il eft le grand entrepôt
des fels que la cour de Vienne fournit au pays.
Le lac de Cirknitz, remarquable par des fingu-
larités dont on s’étonne de lo in , & dont on profite
de près , peut avoir un bon mille d’Allemagne
d’occident en orient , & un demi-mille du fep-
tentrion au midi. Il eft au centre de monts &
de rochers très-élevés & très-arides, au pied def-
quels fe trouvent, tout à la ronde, deux châteaux
habités , neuf villages & vingt églifes. Sa
profondeur- en général, & indépendamment de
celle des creux & crevaffes-dont il eft percé, &
dont la plupart ont des fonds très-bas, eft d’une
toife au moins, & de quatre toifes au plus. Il contient
trois îles & une prefqifile, dont les agrémens
champêtres contraftent > dit-on , merveilleufement
avec l’air rude & fauvage que le refte de la contrée
préfente. L ’une de ces îles fe nomme Vornek, &
renferme un village avec un temple ; les deux
autres , appelles Vdka-Gont\a & Mala-Goritça ,
font uniquement plantées d’arbres. Dorvofchez ou
Dervofchek, c’eft lé nom de la prefqu île , femble
toucher à Vornek, mais elle en eft féparée par un
canal. Les eaux de huit tôrrens, grands & petits,
entrent dans ce lac ; & de fon fein s’élèvent, de
diftance en diftance, des monticules en aftez grand
nombre..
C e ’ lac a fi fameux par fes defféchemens 3
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qui font quelquefois que dans le courant d’une
année l ’on y prend du pôiffon , l’on y fauche dû
foin , l'on y fème & môiffonrie du millet , 8c
l’on y cHaffe au fauve & au gibier ; ce lac, dis-je ,
eft aftez irrégulier dans fes écôuléinens ; il eft des
tems où fon defféchement n’arrive que de loin en
loin, de trois ans en trois ans, de quatre éïi quatre,
& même de cinq eh cinq ; & d’autres ôù ce phénomène
à lieu deux & jufqües à trois fois dans un
an , foit en été, foit en hiver, mais plus communément
en é té , dans les mois de juin 8c de juillet ;
cet écoulement ne s’opère jamais que par line Certaine
fuite de jours lecs ; deux grandes cavités ,
ouvertes au niveau du la c , dans dés rochers qui
font à fon nord-oueft, donnant effort à fés eaux
de 1’ autre côté de la montagne, forment, quand il
eft plein , fes débouchés ordinaires ; mais il eft fujet
à des écoulémens inopinés, quî.déyancént lé tems
où il eft comblé, & lui fuppofent d’autres canaux
de fôrtie que cés deux cavités du riôrd-oûeft ; alors
ce font les creux ou crevaffes dont il eft .percé', &
dont le nombre eft de dix huit, qui forment fés
débouchés extraordinaires. De ces dix-huit creux ,
il en eft cinq que l’on peut confîdérer comme fes
principaux entonnoirs, & comme contribuant le
plus à fon defféchement, vu que dans les tems
d’écoulemens réglés, ils fe vuident régulièrement
les uns après les autrés , chacun en cinq jours, &
qu’aihfi dans l’efpace de vingt-cinq, tout le fond
du lac eft à fec. Âü premier indice' d’écoulement
qu’en ont les pêcheurs du voifinage , au moyen
d’un lignai que leur donnent lès habitans du revers
de la montagne, l’on voit des filets par multitude
fe jeter avec empreffement, mais cependant
avec ordre & méthode. dans les divers endroits
où l’eau s’engoufre, & là fe pêchent en abondance
de gros brochets, des tanches, &c. Le droit
d’y pêcher appartient à fix feîgneuries des environs
; favoir , à celles de Haasberg, de Steegberg ,
d’Auersberg , de Laas, de Schneberg & du monaf-
tère de Sittick. La feigneurie de Haasberg cède le
lien à la chartreufe de Freudenthal ; & moins les
dèflechemens de ce lac font fréquens, & meilleure
en eft la pêche. L’entonnoir nommé Ribes-Cajarna
s’alonge obliquement en forme de caverne fou»
terreine, dans laquelle un homme peut defcendre
& marcher à fon aife. Les creux nommés Narte &
Piaule ne font jamais entièrement à fec , mais demeurent
fangeux, 8c deviennent, au départ des
eaux du lac , l’afyle d’une multitude' de fangfues
& de poiffons échappés aux filets des pêcheurs.
Cette dernière circonftance eft remarquable ; elle
explique naturellement la difficulté qui pourroit fe
préfenter à l’efprit au fujet du prompt repeuplement
du lac à fon retour : l’on voit que par la
réfidence du poifi'on dans ces deux creux conf-
tamment humides, il fe fait un dépôt & un entretien
de frai, fécondé & répandu par les eaux dès
qu’elles reviennent à fourdre. S’il arrive au lac de
fe deffécher de bonne heure dans l’année , c’eft
C 1 R Alors que fes merveilles fe déploient ; c’eft alors
que l’herbe y croit eii vingt jûtifs , qti’brt là fauche
, qu’on la recueille, 8c que préparant enfuite
le terrein avec la charrue , l’on y fèrne du millet
; mais toutes les années ne font pas egalement
favorables à cette double récolte, les eaux fe retirant
quelquefois' trop tard pour que l’on ait le
tems de femer, & d’autres fois revenant trop tôt
pour que l’on ait le tems de nïoiffonner. Enfin ,
dans les années où l’abfence des eaux eft de quelque
durée , la métamorphofe du lac eft complette ,
en ce que la place eft alors lé rendez-vous général
du fauve, du gibier & des chaffeurs de la contrée.
Relativement au retour des eaux du lac de Cirknitz
, il faut obferver que de la quantité de pluie, plus
ou moins grande, qui tombe à la fois dans le canton,
dépend ordinairement la vîteffe ou la lenteur
de ce retour: pleut-il beaucoup, 8c le tonnerre fe
fâit-il entendre en même tems, avec un bruit dont
la terre tremble ; alors de toutes les crevaffes du
lac , fans exception , jailliffent à gros bouillons
des eaux qui, dans vingt ou vingt - quatre heures^
en ont abfolumertt rempli le baffin : la pliiie au
contraire n’eft-elle que petite ou modérée, les nues
11e font-elles que médiocrement épaiffes, ou faiblement
agitées, alors ce n’eft que par quelques-unes
des bouches méridionales que les eaux fortant dé
terre, viennent de nouveau former le lac: & un
fait confiant dans l’un & dans l’autre des cas, c’eft
que le lâc une fois bien rempli, l’on en voit la
furface iriceffamment couverte d’oies fauvages, de
canards fauvages , 8c de plufieurs autres efpèces
d’oifeaux aquatiques. Un autre fait de ce genre, 8c
qui ne doit pas être omis dans l ’énumération des
fingularités dé ce lac, c’eft la multitude de canards
gras, fans plumes, aveugles 8c tous noirs, que les
ouvertures appellées Sêquadul^e 8c Urainajamma y
dégorgent en automne avec leurs eaux, lorfqu’il
furvient quelque grand orage : ces deux ouvertures
font au midi du la c , & un peu au-deffus de fon ni
veau; elles ont chacune à leur entrée une toife de
largeur & une toife de hauteur , & l’on peut en
tems fec fe promener dans leur enceinte, & y
pénétrer affez loin : en tems humide 8c à la bruyante
époque du retour des eaux avec éclairs & tonnerres
, il faut les fuir ; le lac n’a pas de bouches
aufli terriblès par l’abondance des eaux qu’elles
jetent, 8c fur-tout par l’impétiiofité qui les accompagne
; les flots fortant de leurs cavernes, s’élancent
à cinq toifes loin de l’entrée, & fe précipitant au
fond du la c , font tout Je bruit 8c produifent toùte
l’écume des plus grandes cataraéles : c’eft donc par
ces deux bouches que viennent alors au jour ces
canards extraordinaires ; ils naiffent comme au
fein du fracas, & fe montrent d’abord fous l’apareil
le plus hideux ; mais bientôt leur nudité difpa-
roît avec leurs ténèbres , 8c dans l’efpace de quinze
jours, fi les chaffeurs les laiffent v iv r e , ils ont des
plumes & voient clair. L’on finira cet article en
ajoutant qu’en hiver les eaux du lac de Çirknit^ s’éc
1 T 443 lèvent ordinairement au point d’inonder la plupart
des cainpagnes adjacentes. (/?.)
CIRLE, ou ZIRL , village d’Allemagne, dans lé
cercle d’Autriche & dans le comté d u T y r o l , au
quartier du haut Innthal, feigneurie de Hertenberg,
C ’eft dans fon voifinage que s’élève le roc efcarpé
appelle Martinfwand, au fommet duquel les chro-
niqUes du x v e fiècle nous difent que l’empereur
pniiien Ier pourfuivant un chamois., fe trouva
forr imprudemment grimpé, fans favoir comment
en defcendre : elles ajoutent que pour fe tirer de ce
mauvais pas , il fallut qu’un ange même vînt prendre
ce prince par la main, & le ramenât au bas du
rocher; & qu’ôn mémoire & en reconnoiffance de
ce fecours furnaturel , Maximilien fit ériger fur la
place une croix de quarante pieds de haut, auprès
de laquelle il fit placer , en grandeur naturelle,
les ftatues de*l’apôtre Saint-Jean & de la Vierge
Marie.
C ISA LP IN, qui eft en deçà des Alpes. Ce mot
eft formé de la propofition ci s , en-deçà, & Alpes.
Les Romains diftinguèrent la Gaule & le pays
qu’on nomme maintenant Lombardie, en Gaulé ci-
falpine & en Gaule tranfalpine.
Celle qui étoit cifalpine à l’égard de Rome eft
tranfalpine à notre égard. (R.)
CISMAPv., petite ville d’Allemagne dans la baffe-
Saxé , au duché de Holftein, près de la mer Baltique.
CISM O NE , rivière d’Italie, qui prend fa fource
dans le Trentin, & qui fe réunit à la Brente, dans
la Marche-Trévifanne.
CISOIN. Voye^ C hi soin.
C IS T E R N A , petite ville d’Italie , en Piémont,
fur les confins du marquifat d’Afti.
C IT À D E L L A , Jamna, petite ville forte , avec
un port, autrefois capitale de l ’île de Minorque.
Quoique cette ville ait ceffé d’être le fiège du
gouvernement de l’î l e , c’eft cependant encore
la réfidence de prefque toute la nobleffe du pays.
Elle eft abondamment pourvue de maifons reli-
gieufes , & elle eft à 11 li. n.jo. de Mahon. Long.
21 ,48 ',lat. 39, 58. (/?.)
C itadella , petite ville d’Italie, dans le territoire
de Padoue , près de la Brente.
C IT EAU X j Cijlercium, riche & célèbre abbaye
de France, en Bourgogne , au diocèfe de Châlon-
fur-Saone, à quatre lieues f. de Dijon , & 2 n. e. dé
Nuits. Elle eft chef-d’o rdre, & relève immédiatement
du Saint-Siège. L’édifice du monaftère, qui
n’eft conduit qu’à la moitié de fon étendue, fe développe
fur un front immenfe. L’architeélure n’eu
eft pas merveilleufe ; mais l’efcalier eft magnifique
& de la plus grande hardieffe. L’églife , qui eft dans
le genre gothique , ne fe fait remarquer ni par
l’étendue au vâiffeau, ni par fa légèreté. Plufieurs
Ducs de Bourgogne y ont leur fépulture.
L’abbaye de Cîteaux fut fondée des libéralités
d’Eudes duc de Bourgogne, par Robert, abbé de
Moleftne, qui en fut élu. le premier abbé. Saint-
K k k i;