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An. 816. te nouvelle, ordonne à fon neveu Bernard roi
d'Italie, d’accompagner le pape ; 8c envoya au-
devant des ambafladeurs pour le fervir 8c le conduire
àR e im so ù il refolut de le recevoir.Quand
' il fçut qu’il approchoit , il envoya au-devant
Hildebaldel’archichapelain, Theodulfe évêque
d’O rleans, Jean archevêque d’Arles, & plufieurs
autres ecclefiafliques en habit de ceremonie.
Enfin l’empereur s’avança lui-même à mille pas.
• du monaftere de faint Remû Ils defcendirenc
tous deux de ch e v a l, l’empereur fe proiterna
trois fois à terre aux pieds du pape, qui à la tro i-
fiéme fois le releva. Ils fe faluerent en latin , l’empereur
dit t Beni foit celui qui vient au nom du
Seigneur; 8c le pape répondit r Beni foit Dieu „
qui nous a fait voir de nos yeux un fécond David.
Enfuite s’étant embraiTez, ils marchèrent à
l’églife , l’empereur Contenant le pape de fa main.
On chanta le Te Deum : le pape 5c l’empereur
prièrent long-teins en filence , puis le pape fe
leva 8c chanta à haute voix avec fon^lergé les
louanges ou acclamations de prières pour l’empereur,
qu’il conclut par une oraifon. On entra
enfuite dans la maifon, le pape expofa à l’empereur
les caufes de fon vo y ag e , que l’hiftoire ne
rapporte point : ils prirent enfemble du pain
8c du vin en forme de benediétion : l’empereur
retourna à R e im s , 8c le pape demeura à faint
R em i, qui étoit hors la ville. Le lendemain
l’empereur invita le pape à manger, lui fit un
repas magnifique , & de grands prefens. Le
L i v r e q o a R a m t é - s i x i e ’ me. 1 8 7 ________
troiiîéme jour le pape invita 1 empereur, 8c lui ^
donna auifr des preiens qu’il avoit préparez 8c à
l’imperatrice 8c aux feigneurs ; 8c le lendemain
qui étoit un dimanche , le pape avant la meife
facrade nouveau l'empereur, lui mit fur la tête
une couronne d or ornee de pierreries , qu il
avoir apportée exprès, & une autreàlrmeingar-
de qu’il nomma impératrice. Tant que le pape
féjourna, il conféra tous les jours avec l’empereur
furies affaires de l’églife. Il obtint tout ce
qu’il lui demanda , 5c retourna charge de prefens
beaucoup plus confiderables que ceux qu’il
avoit fait à l’empereur.
Vulfaire archevêque de Reims mourut vers
le même-tems, c’eft-à-dire, le dix-huitiéme vêque HeReimtl
d’ Aouft 8 1 6 . Le peuple par la permiffion de l’em- ep.Car. Cal. to»
pereur élut pour archevêque deReims un nommé S' “™-A®7*
Giflemar, qui étant affis devant les évêques pour
être examiné, on lui prefenta le texte de l’évangile
à expliquer ; mais à peine le pouvoit-il lire ,
8c il ne l’entendoit point du tout. Il fut donc re-
jetté par fon ignorance. L’empereur propofa
Ebbon, dont le peuple 8c les fages furent contens.
Il étoit né fe rf dans une des terres du roi au delà
du R h in , 8c frere de lait de l’empereur L ou is ,
avec lequel Charlemagne le fît élever dans le
palais VSc lui donna la liberté en confideration
de labeauté de fon efpritSc de fon progrès dans
les bonnes lettres. Il l’envoya en Aquitaine au
fer vice de Louis, quand il lui donna ce royaume;
5c le jeune roi s’en trouva il bien qu’il le fit fon
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