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l’écriture fainte,pour ôter l’averfion queplufieurs
avoient de cette étude, n’y voïant que des noms
& des exemples tirez des païens.Cet ou vrage n’eft
Mi.imt. Pas imprimé. Il compofa une inftrudion pour un
prince, nommée la voie roïale: foitpour Charles
lui-même avant qu’il fut empereur, foit pour ion
fils Loiiis alors roi d’Aquitaine. Il écrivit des fermons
tirez des peres fur les épures & les évangiles
de toute l’année: le diadème des moines.qui
eft une inftrudion abrégée pour eux ; & un commentaire
fur la réglé deS.Benoifl, compofé après
le concile d’Aix-la-Chapelle de 7 17 .
au«, ss. Be», Adelard abbé de Corbie qui fut envoïé à cette
conférence par l’empereur Charles, étoit,fon cou-
fin germain , filsdeBernad frere du roi Pépin. Il
fut élevé dans le palais, il eût les mêmes maîtres
que Charles : mais il ne put fouffrirle divorce de
ce prince avec la fille de Didier roi des Lombards,
ni fe refoudre à rendre aucun fervice à celle
*UI1' qu’il époufa elle vivante. Ne pouvant donc empêcher
ce mal, il voulut au moins témoigner hautement
combien il le défaprouvoit en’ quittant
la cour dans la fleur de fa faveur & de fon â g e ,
car il n’avoit que vingt ans. Il fe retira au monafi
terede Corbie, fit après l’année de noviciat il y
fit profeifion , & eut le foin du .jardin : mais
ne pouvant fouffrir les vifites de fes parens, les
louanges qu’il recevoit & les affaires du monde
dont on lui parloit, il s’enfuit en Italie, & fe retira
au monc C a flïn , qui étoit regardé comme la
fource de la v ie religieufe. Il y fut re ç u , mais il y
L i v r e q u a r a n t e - c i k q ü ï e ’ me . 1 0 7
demeura peu ; car le roi Charles envo'ïa bien-tôc
le redemander.
Peu de tems après fon retour à Corbie, il fut
élu du confentement de l’abbé, pour être fon
fucceffeur. Enfuite le roi Charlesl’envoïaen Italie
, pour affilier de fes confeils l.ejeune Pépin fon
fils , qui fut couronné roi des Lombards en 781.
A Jclard s’y conduifît de telle forte , qu’on difoit
que c’écoit un ange venu du ciel. Il étoit inaccef-
fible aux prefens, la terreur des grands, la con-
foLdon des pauvres. Il reprima d’abord la tyrannie
despuiffans, rétablit la juftice, & retint chacun
dans les bornes de fes fondions. Il gagna
tellement la confiance du pape Léon 111. qu’il
lui difoit en riant : Sçachez que fi je vous trouve
jamais autre que je ne vous croi, je ne me fierai
plus à aucun François. Les villes de Spolette 8c
de Benevent fe faifant une cruelle guerre , il alla
jufqu a Befrevent, Sc établit entre-ellesunepaix
folide; ehforte que fa réputation s’étendit ju s qu'aux
Grecs 8i aux habitans des files. On lui doïi-
noit dans leflile énigmatique du tems, tantôt le
nom d’Auguftin , tantôt celui d’Antoine. On
le nommoit Auguflin, à caufe de fon éloquence
8c de fon affi-dion pour les oeuvres de ce faint
dodeur; Antoine, parce qu’ils ’étudioit comrhë
ce faint à imiter toutes- les vertus dès autres, &
les raffefnbler en lui feul.
L’empereur Charles fe préparant à la mort, fit
Un teflament pour regler le partage de fes tré-
fors & de fes meubles l’an de Jefus-Chrift 8 1 1_.
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S u P . l i v . X L I T .
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