
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
depuis abbé de Richeneau , Loup depuis abbé
de Ferrures, Rudolfe qui écrivit la vie de ion
maîtrejOdfrideprêtre Se moinede ViiTembourg,
près de Spire, qui traduifit les évangiles en langue
Tudefqwe. Raban fut ordonné prêtre l’an
814. & eut fa parc de la perfecution que fouffrirent
les moines de Fulde, par la dureté de l’abbé Rat-
gar. Elle alla jufquesa lui ôter fes livres, Si les
mémoires qu’il avoit écrits, pour fefouvenirde
H- ce qu’il apprenoitde fes maîcres.On rapporte à
ce cemps de trouble le voïage qu’il fit à la terre
fainte. La paix étant rendue fous l’abbé L ig il,
Raban recommença d'enfeigner; 8e Eigil étant
m o r t , il lui fucceda dans la charge d’abbé de
Fulde,8c l’exerça vingc ans, La communauté
étoit alors de cent cinquante moines; 8e c’eitle
tempsoùelle futlaplusfloriifante.Raban y con-
ferva foigneuiement l’obfervance reguliere, il
bâtie plufieurs égliies, & y fie apporter de Rome
quantité de reliques; ce qui parut fi confidera-
b le , que Rudolfe ne rapporte prefque autre chofe
dans fa vie. Raban fut en grande eftime auprès
des rois 8e des empereurs, 8e augmenta confide-
rablementles biens temporels du monaftere, Enfin
il y cultiva merveilleufementles études. Depuis
qu’il fut abbé, il laiifa à d’autres, comme au
moine Candide, le foin d’enfeigner les arts libéraux,
mais il fereferva la charge d’expliquer l’écriture
fainte.
inae' La nouvelle Corbie fondée en Saxe dans le même
Cor temps i fut.aufli la fource d’un grand nombre de
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dodeurs 8e de faints évêques.Charlemagne avoit
bien veu, que pour établir folidement la religion
chrétienne en cette nouvelle conquête, il
falloir y fonder des monafteres, 5c dans cette vûë TrMji.s.v,tt.
il y avoit envoïé quantité de jeunes Saxons en £
diverfes abbaïes de France, pour'y être élevez
dans la difeipline reguliere. Il en mit particulie- 5>
rement à Corbie fous l’Abbé Adalard, qui étoit
originaire de Saxe; apparemment par fa mere.
Celui-ci qui fçavoit l'intention du ro i, comme
étant de fon confeil, demanda aux Saxons, qui
étoient fous fa conduite, fi l’on pourroit trouver
en leur païs un lieu commode, pour y bâtir
un monaftere. Un d’eux nommé Theodrude,
lui répondit qu’il en fçavoit un dans une terre
de fon pere. L’abbé l’y envoya auflî-tôt, pour
voir fi fes parens y confentiroienc ; 8e à fon retour
il rapporta, qu’ils le defiroient. C’ étoit l’an
8 1 3.8e du vivant deCharlemagne. Après fa mort,
8e tandis que l’ancien Adalard étoit relégué à
Noirmoutier, le jeune Adalard alors abbé de Jfo
_ , . , r , . , / . . / S u f.n .i» . C o rbie , de concert avec Vala qui s y croit retire,
reprit ledeffeindela fondation du monaftere de
Saxe, de l’avis de toute la communauté. L’abbé
refolut de demander le confentement de l’empereur
Lotus ; Se pour cet effet il l’alla trouver
à Padetborn , où il tenoit un parlement en 8j j .
L’empereur approuva ce deffein avec joie; 8e on
prit auflî le confentement de Hatumar évêque de
Paderborn, dans le diocefe duquel etoit le lieu
deftiné au monaftere.