
3 14 H i s t o i r e E c c i e s ï à s t ï q u b v
Ÿemmes , par vos parentes 8c d’autres dames du
palais. On leur permet contre la loi de bâtir dé
nouvelles fynagogues: enfin les chofesen font
à tel p o in t, que les Chrétiens ignorans difent,
que les Juifs prêchent mieux que nos prêtres.
Vos commiflaires, pour ne les pas empêcher de
celebrerlefabbat,ontôté les marchezdu famedyt
quoique ce jour foie utile aux chrétiens pour
mieux fol eninifcr ledimanche. Ces lettres 8c ces
commiflaires en faveur des Ju ifs étoient l’effet
delà fo ibh fled e l’empereur Lotus gouverné
par fa femme Judith ôc par ceux qui l’ environ-
noienr.
Agobard ajoute : Après cette lettre écrite, il
eft arrivé un homme,4jui vient de Cordouëen
Efpagne.il dit avoir été dérobé par un ju ifà Lyon
il y a vingt-quatre ans, étant encore enfant :
8c s’être fauvé avec un autre, qu’un Ju ifa vo ie
auffi dérobé, à Arles il y a fix ans.Nous avons
cherché les connoifl'ances de celui de Lyon, ôc
les avons trouvées; Sc on nous a dit que le même
J u i f en avoit dérobé, acheté ôc vendu d’autres:
ôc qu’un autre Ju if cette année avoit dérobé 8c
vendu un aucre enfant. Enfin nous avons trouv
é , qu’ils achètent plufieurs Chrétiens, que
des Chrétiens mêmes leurs vendent; 8c commettent
plufieurs abominations trop infâmes pour
lesécrir .
Dans cette lettre Agobard promet d’écrire à
l ’empereur plus amplement touchant les fuper-
ftitions des Ju ifs , 8cle foin qu’on doit avoir de
L i v r e q u a r a n t e - s e î t i e m e : 315
feparer d’eux les Chrétiens. C’eft ce qu’il exécuta
par un é c r it, que l’on croit du même temps,
ôc qui porte avec le nom d’Agobard, ceux de
Bernard archevêque de Vienne ôc de Faova évê- 1 . p. te. a,
que de Châlôns. Q n y rapporte plufieurs autori-
tez des peres Sc des conciles de France, qui défendent
auxChrétiens tout commerce avec les Juifs:
Enfuite on décrit ainfi leurs erreurs &i leurs fu-
perftitions : Ils difent que leur Dieu eft corporel
, 8c compofé de divers membres comme nous,
pour oüir, voir parler, ôc ainfi du refte: par
confequent que le corps humain eft fait à fon
image. Qu’il eft aflis dans un grand palais, fur
un trône, que quatre bêtes portent de côté 8c
d’autre. Qu’il a une infinité de penfées, qui ne
pouvant être exécutées, fe changent en démons.
Ils croient que les lettres de leur alphabet font
éternelles, 8c que la loi de Moïfe a été écrite
plufieurs années avant la création du monde.
Q u i! y a plufieups terres, plufieurs enfers, 8c
plufieurs cieux: queDieu a fept trompettes, dont
une eft longue de mille coudées, ôc plufieurs autres
rêveries, particulièrement touchant J. Ç.L e
foin que prend le fameux Rabin Moïfe fils de
Maïmon , de montrer que Dieu n’eft point corporel
ôc d’expliquer les métaphores de l’écrnu-
re fur ce fujet: montre allez combien cecte er- }!•*<-
reur etoit enracinée chez les Juifs encore 300.
ans depuis Agobard.
Après la tenue des quatre conciles de Màïen- xxx
c e , de Paris , de Lyon 8c de Touloufe, ôc la
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