
9 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q t j e .
trat civil , comme dans la trigamie, 8t la polygam
ie: carlesperesontainfi nommé les mariages
au-delà du troifiéme. Peut-être demanderez vous
encore, quand l’une des parties eft vierge, s’il faut
lui mettre la couronne fur la tête,. & à l’a>utre fur
l'épaule,comme difent quelques-uns? Cela me
paraît ridicule, car où mettra-t-on la couronne
pour lestroifiémesnôces ? J ’eftime donc que la
partie vierge merite.de perdre fon privilège en
s'unifiant pour fon choix à celle qui nel’eft pas:6e
qu’elle fefoumet par là à la peine de la bigamie.
t. ep. 4i. Entre les lettresde Théodore écrites pendant
faprifon, on trouve le chiffre qu’ildonnoità fes
amis. Ce font les lettres de l’alfabet grec , qui
fignifioient vingt - quatre perfonnes. Alpha faint
Platon, betha l’archevêque Jofeph, gamma Cae
logere,deltaAthanafe; ôeainfi des autres jufqu’à
oméga, qui eft Théodore lui même. On y voit
les noms de plufieurs:de ceux à qui fes lettres font
adreifées: fçavoir,Athanafe,Nicolas, Arfene,Bar
file, Euprepien, & de ceux dont il parle dans fes
xr v i i , lettres.
Lettre de Théo- ' i / * r f f
dore au pape. i neodore étant ainli perfecute, ne manqua pas
d’avoir recours au. pape Léon I I I . Il lui écrivit
avant fon exil une lettre qu’il effaça par la crainte
de 1 empereur: mais l’abbé Epiphane,qui en
étoit porteur &c qui en fçavoit lecontenu, lq refit
& la porta au pape, après que Théodore fut exilé:
nous n’avons point cette lettre La première qui
refte fut envoyée par Euflathe, & commence
j. ep, jgi ainfi : Puifque Jefus-Chrift a donné à faint Pierre
L i v r e q x j a r a n t e - c i n q j j i e ’ me , 99
la dignité dechefdespafteurs,c’eft à faint Pierre,
©u a fon fuccefleur qu’il faut porter la plainte de
toutes les nouvelles erreurs qui s’élèvent dans
l’églife: comme nous l’avons appris de nosperes
Il fe plaint enfuite de deux conciles tenusà C. P.
le premier pour le retabliffement de l’oe conome,
le fécond pour la condamnation de ceux qui ne
vouloient pas y confentir ; & ajoute, que l’on
veut juftifierces conciles, enétablifiantunehe-
re fie , car, dit-il, on déclare que ce mariage
adultérin a été contraélé par difpenfe: que les
loix divines n’ont point depouvoirfur les empereurs
} qUe ceux qui combattent jufques au fang
pour la vérité & la juftice, ne font point les imitateurs
du précurfeurfic de faint Chryfoftome ;
& que chaque évêque eft maître des canons,
pour rétablir quand il lui plaît les prêtres dépo- It. I?>
fez. Il ajoute: Nous ne pouvons dire avec l’apôtre
qu il y a maintenant plufieurs antechrifts, fi tous
lés hommes ne font pas fujets aux canons. Enfuite
: S ils n’ont pas craint de tenir un concile
heretique de leur autorité , quoiqu’ils n’eufient
pas du en tenir un, même orthodoxe, à vôtre infçu,
fuivant l’ancienne coutume : combien eft-il
plus convenable 8i plus neceffaire que vous en
aflembliez un , pour condamner leurs erreurs?
Il ajoû te à la fin ,q u e la le ttre e ftd e îu îfeu l; parce
quelereclus, c’eft-à-dire faintPiaton & l ’arche-
veque de Theflalonique fon frere font dans d’autres
Iites: mais, dit-il, ils parlent par ma bouche,
& fe jettent avec moiaux pieds devôtre fainteté.
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