
io H i s t o i r e E c c l e s i a s t iq u e .
' ~ role, afin de fe délivrer de cette prifon. Il étoit
An. 7 p j . attac.u¿ par jes railleries des moines 8c des laïques
, de iès parens 8c des étrangers : mais il demeura
toujours ferme , 8c foûtint la perfecution
mas. rheod. un an entier. Elle ne fut pas fàns effet ; les moines
& les évêques de la Cherfonefe, du Bofpho-
re , des côtes & des iiles voifines, touchez de
l ’exemple de Platon 8c de Théodore, declarerent
l’empereur excommunié ; 8c ne fè laiflerent fléchir
ni par les menaces, ni par les preièns. Il les fit
donc bannir : mais ils n’en devinrent que plus
hardis à parler contre ce mariage fcandaleux ,
8c ramenèrent plufieurs de ceux qui s’étoient
laiflez entraîner à imiter l’empereur. Irene fà
mere, voïant combien cette conduite lui nui-
foit auprès des gens de bien , prenoit le parti de
ceux qu’il perfecutoit, pour le rendre encore plus
odieux.
Hmi. ep- ; Saint Théodore n’arriva à Theflàlonique que
le famedi, jour de l’Annonciation 25. de Mars,
par confequent l’an 7g 7. De-là il écrivit à fàint
Platon, ce qui s’étoitpaffédepuis leur feparation,
8c tout le détail de fon voïage. Il écrivit àufït
au pape tout ce qui étoit arrivé, 8c en reçut une
r,ta Tïjeod réponse pleine de loüanges de fà prudence, 8c de
fà fermeté.
j v> Ce pape étoit Léon III. car Adrien étoit mort
Mort du pape dès la fin de l’an 79 5 . En deux ordinations au
Adnen' mois de Mars il fit vingt-quatre prêtres 8c fept
diacres, 8c d’ailleurs cent quatre-vingt-cinq évêques.
Il fit aux églifes de Rome un très-grand
L i v r e q u a r a n t e -c in q u i em ë h -
nombre d’offrandes en vafès 8c en ornemens de A n. 77 5..
diverfes fortes , dont le poids montoit à treize
cens quatre-vingt-quatre livres d’o r , 8c dix-fèpt
cens foixante 8c treize -livres d’argent, où il faut
toujours entendre la livre Romaine de douze
onces. Il fit quantité de réparations aux églifes ,
8c en bâtit plufieurs nouvelles, il rebâtit plufieurs
diaconies, 8c ordonna des diftributions confide-
rables d’aümônes, donnant plufieurs terres pour
cet effet. Le monaftere de fàint Etienne, qui por-
toit le nom de Barbe praticienne , près de l’égli-
iè de fàint Pierre , étoit tellement negligé, qu’on t- w - c-
n’y faifoit plus le fervice divin. Adrien le rétablit
, y mit des moines 8c un abbé ; 8c ordonna
qu’ils celebrafïènt l’office dans l’Eglifè de fàint
Pierre , comme les autres communautez qui ve-
noient y chanter. Il rebâtit le monaftere de fàint f* U4t. »,
André , fondé par le pape Honorius, y mit un
abbé avec des moines, 8c ordonna qu’ils chan- p. ï||fe e.
taffent toutes les heures, dans la bafilique du
Sauveur, qui eft l’églifè de Latran, avec les moines
de fàint Pancrace, à deux choeurs, dont chaque
monaftere faifoit le fien. Il unit deux mo-
nafteres voifins, l’un de fàint Laurent dans les
ruines de l’ancien palais, l’autre de faint Etienne,
8c ordonna aux moines de faire l’office dansTé- p. 1744.
glifè de faint Marc. Il rétablit le monaftere de
fàint Adrien, 8cfàint Laurent tombé en ruine,8c
habité par des fèculiers, y donna de grandis biens
8c ordonna que les moines viendroient chanter I7S°* •
jour 8c nuit, dans l’églife de fàinteMarie Majeure.