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■ des reliques à l’évêque , qui etoit alors Aldric.
A n . 83 6. Badurad obtint pour cet effet des lettres de l’empereur
Loiiis , Sc envoïa une députation^ de
clercs Sc de laïques, dont le chef etoit un pretre
nommé Ido , qui fit une courte relation de ce
voïage.
Ces députez de Paderborn arrivèrent au Mans
l’an 8 3 6. indidïon quatorzième, le vingt-huitième
d’Avril. L ’évêque Aldric les reçut favorablement
, Sc leur accorda ce qu’ils demandoient.
Pour l’execution il affembla des le lendemain fon
clergé avec David fon corévêque, Sc propofa de
donner aux députez le corps de faint Liboire quatrième
évêque du Mans qui gouverna cette eglife
quarante-neuf ans depuis le grand Conftantin
GetiAepif.cenor»' jufqu’âValentinien, 5efutenterre par faint Martin.
'L 3' Aldric trouva d’abord de la réfiftance à fa propo-
fition ; mais enfin aïant obtenu le confentement
de l’affemblée, il marcha avec fon clergé Sc les députez
à l’églife des douze apôtres, bâtie hors de la
ville par faint Julien premier évêque du Mans ,
qui y étoit enterré avec les premiers fucceffeurs.
On en tira le corps de faint Liboire, que les députez
emporteront: il fut reçu avec folemnite par
tout où il paffa, à Chartres par 1 eveque Bernouin,
à Paris par Erchanrad ; Sc cette tranflation fut accompagnée
de grand nombre de miracles. Enfin
ils arrivèrent à Paderborn le jour de la Pentecôte,
qui cette année 836. étoit le vingt-huitième de
« f a Mai
saint aÛiîc ¿a Aldric évêque du Mans étoit de la première no-
M.ans.
L i v r e q t ia r a n t ê - s e p t i e ’m e . 381
bleffe des Francs, tirant auih fon origine en partie
des Saxons, des Allemands Sc des Bavarois. A 1 âge
de douze ans fon pere le mena a la cour, Sc le recommanda
à Charlemagne Sc a fon fils Loiiis , a
qui il fe rendit très-agréable, Sc à toute la cour.
Après avoir fervi le prince pendant le jour, il veil-
loit pendant la nuit pour prier fecretement Sc
chanter des pfeaumes dans l’églife de Notre-Dame
d’Aix-la-Chapcllc. Un jour comme il prioit à fon
ordinaire , aïant atteint l’âge de puberte , il fe fert-
tit infpiré de quitter le monde, pourfe donner entièrement
au fervice de Dieu. Mais craignant que
ce ne fût une tentation , il pria Dieu pendant fix
mois de lui faire connoître fa volonté ; Sc au
bout de ce terme fe trouvant fortifié dans fon défi
fein , il demanda au roi la permiffion de fe retirer
; Sc l’aïant obtenue à peine , il s’en alla à Metz
avec une penlîon du roi pour lui Sc pour deux
clercs.
Il fut très-bien reçu par I’évêque Sc le clergé
de Metz on lui donna folemnellement l’habit
clérical. Il apprit le chant Romain, la grammaire
Sc la fuite de l’écriture fainte ; puis au bout de
deux ans l’évêque , qui étoit Gondulfe , l’ordonna
diacre dans l’églife de faint Etienne. Trois ans
après il fut ordonné prêtre par Drogon : enfuite
par le choix du clergé il fut chantre , chargé
du foin des écoles, Sc enfin primicier : aïant
infpeélion fur tout le clergé de la ville Sc du dio-
cefe , -Sc des monafteres. L’empereur Loiiis fur
fa réputation le fit venir à la cour malgré lu i,
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A n . 836.
Gefta tom. 3.
Mifcell. Balte z.
Boll. to .i.p . $87,.