
A n. 817,
X X V I I .
Lothaire aifo-
cié à I’emp re.
Charta divif-
to. 1 . capit. p.
J 7 4 .
Ann. Egin•
. AJiron.
198 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
v e r l’éleètion du pape avant qu’il fût facré, comme
nous verrons dans ce même regne de Louis.
Cette donation fut ioufcrite par l’empereurLouis,
fes trois fils Lothaire,Pépin,ôcL,oüis,dix évêques,
huit abbez , quinze comtes, un bibliothécaire,
un manfionnaire & un huiiïier.
Ces iouicriptions femblent montrer que l'a ¿te.
fut fait dans le parlement que l’empereur Loïiis
tint à AiX la-Chapelle cette année 8 1 7 .quatrième
de (on regne, pendant l’efté. Là il fit cette
quellion à l’alfemblée : Doit-on différer ce qui
fert à l’affermiftement du roïaume ?. Tous repondirent
que non. L’empereur declara alors la re-
folution qu’il avoit prife avec très peu de per-
fonnes, Si dit qu’à c aufed e l’incercitudedelavie,
il vouloir pendant qu’il fe portoit bien, donner
le nom d'empereur à un de fes trois fils. Pour cet
effet il ordonna un jeûne general de trois jours,
pendant lefquelsle prêtres offriroient des facri-
fices, 8c tous feroient des aumônes plus abondantes
qu’à l’ordinaire, afin que Dieu fit con-
noitre fa volonté fur un choix , fi important.
Après ces préparatifs l ’empereur Louis donna le
titre d’empereur à Lothaire fon fils aîné, 8c aux
deux autres, des parties de fes états : déclarant Pépin
roi d’Aquitaine 8c Loiiis roi de Bavière : en
forte toutefois que le tout n’étoit qu’un roïaum
e , 8t non pas trois. L’empereur Loiiis fit dref-
fer un aète de ce partage , & l’envoïa à Rome
avec fon fils Lothaire, afin que le pape l’approuv
ât 8c le confirmât. Il le fit auffi jurer à tous fes fu-
jets qui prêtèrent volontiers ce ferment, com-.
L i v r e c^u a r à n t e - s i x i e’ m e. i ¡>9
me légitimé 8c utile à la paix du roïaume.
En cette même aiTemblée d’Aix-la-Chapelle
le dixième de Ju ille t, plufieurs abbez firent un
règlement pour les moines, qui fut depuis ob-
fervé prefque comme la réglé de faint Benoift.
Le chefde ces abbez, le principal auteur de cette
reforme étoit faint Benoift d’Aniane. Car Loiiis
qui l’avoit déjà pris en affeétion du temps qu’il
étoit roi d’Aquitaine, le fit venir en France après
la mort de Charlemagne, 8c lui donna en Alia-
cele monaftere de Maur ou Mormonfter prés
de Saverne, où il mit plufieurs moines de fon
obfervance, tirez d’Aniane : mais comme ce li eu
eft éloigné d’Aix-la Chapelle, qui étoit larefi-
dence ordinaire de l’empereur, 8c que l’abbé Benoift
lui étoit neceffaire pour plufieurs affaires:
il obligea de mettre un autre abbé à ce monaftere
, & de fe rendre auprès de lui avec quelques-
uns de fes moines.
A deux lieuës d’Aix eft une vallée qui plut au
faint abbé, 6c l’empereur y fit bâtir une monaftere
que l’on nomma Inde,d’un ruiffeau qui y coule.
L ’empereur affifta à la dédicace de l’églife, donna
plufieurs terres à la maifon, 8c voulut qu’il y
eût trente moines, que Benoift choifiten diver-
fes maifons. Il commença donc à frequenter le
palais 3c à recevoir lesrequêtes que l’on prefen-
toit au prince. De peur dë les oublier, il les niet-
toit dans fes manches, ou dans le manipule que
les prêtres portoient encore ordinairement à la
main; 6c l’empereur le foüilloit fou vent, pour
A n. 817.
xxvin.
Reforme des
moines.
L e o G j i . J . 6 , i ® .
Vita n J47. [tôt