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Slefvic nommé Hovy : qui fie fermer l’égîife , Si
défendit l’exercice de la vraie religion : ce qui obligea
le prêtre qui y réfidoit à fe retirer.
Saint Anfcaire pénétré de douleur , ne fçavoit
à qui s’adreifer : n’aïant auprès du nouveau roi aucun
de ceux dont il avoit gagné l’amitié par fes
liberalitez. Abandonné des hommes il eut recours
à Dieu , à fon ordinaire : &c ce ne fut pas en
vain. Comme il fe difpofoit à aller trouver le roi,
ce prince aïant chaffé & difgracié le gouverneur
de Slefvic , pria dé lui-même le faint évêque de
renvoïer le prêtre à fon églife : d-ifant qu’il ne
vouloir pas moins mériter la protection de Jéfus-
Chrift p l’amitié de l’évêque, que le roi fon pré-
decefleur. Anfcaire alla trouver le r o i, Sc lui fut
prefenté par le comte Bouchard , parent de l’un
'Sc de l’autre prince. Le jeune Horic reçut très-
bien le faint évêque , & lui donna toutes les per-
miilions que l’ancien lui avoit données. Il accorda
même aux chrétiens d’avoir une cloche
pour leur églife, ce qui auparavant parôiiToit abominable
aux païens : & *il permit de bâtir une
autre églife dans la ville de R ipa , & d’y établir un
prêtre.
Cependant l’évêque Gauibert envoïa en Suede
un prêtre nommé Anfrid Danois de naiifance , &
& élevé dans le fervice de Dieu , par Ebbon autrefois
archevêque de Reims. A fon arrivée le
prêtre Erimbert en re v in t, Sc Anfrid y demeura
plus de trois ans, chéri de tout le monde : mais
L i v r e q u â r a n t e - n e u v i e ’m e . y 8 i
aïant appris la mort de leveque Gauibert, il revint
, & mourut lui-même quelque temps après.
Saint Anfcaire ne voulant pas laifler périr l’églife
en Suede , y envoïa un prêtre qu’il avoit | nommé
Ragimbert , qui fut pillé, en chemin par
des pirates Dano is, & mourut. Le faint évêque ,
fans fe rebuter , ordonna exprès pour cette mif-
iïon un autre prêtre nommé Rimbert , Danois
de nation, qui y fut bien reçu par le roi & par
le peuple ; & y exerçoit encore fes fondions en
toute liberté , quand le fucceffeur de faint Ar\f-
caire écrivoit fa vie. Le faint eveque recom-
mandoit à tous ces prêtres, qu’il envoïoit chez
les païens, de ne demander rien à perfonne : mais
de travailler de leurs mains, à l’exemple de l’apôtre
faint P au l, & de fe contenter du vivre &
du vêtement. Il ne laiffoit pas , tant qu’il pouv
o i r , de fournir abondamment à leurs befoins,
& de ceux qui étoient à leur fuite -, & de leur
donner de quoi gagner des amis. Tels furent les
commencem'ens des égüfes de Suede &c de Dan-
nemarc.
En France les quatre articles dreiTez par Hinc-
mar en l’aifemblée de Quierci, furent envoïez, à
l ’églife de Lyon , par le foin de quelques hommes
vertueux ; Sc aïant été examinez par l’archevêque
R em i, avec les plus fçavans de fon clergé , ils en
furent choquez y & trouvèrent que l’on y atta-
quoit l’autorité de l’écriture & des peres, particulièrement
de fiint Auguftin. C ’eft pourquoi
Remi entreprit de réfuter ces quatre articles, par
C c c c iij