
640 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
————— des murs de la ville de Melun. Il a fait donner
A n . 8j<>. l’évêché de Baïeux àTortold fon parent & mon
c le rc , qui m’avoit prêté ferment. Enfin après
que Dieu m’a donné des forces pour recouvrer
mon roïaume , je me fuis approché de la ville de
Sens, & Venilon ne m’a donné aucun fecours.
Sur cette requête le concile ordonna , que
Venilon feroit cité à certain terme ; & pour cet
i - 6>i- effet on dreffa une lettre fynodique, où nous
voïons les noms de la plûpart des évêques qui af-
fiftoient à ce concile. Il y a premièrement huit
archevêques : Remy de Lyon , Rodolfe de Bourges
, Gonthier de Cologne , Hincmar de R e im s ,
Arduic de Befançon, Teutgaud de Tre ves, Venilon
de Roiien , Herard de Tours. Enfuite trente-
deux évêques, entre autres Ebbon de Grenoble ,
Rotade de Soiifons, Adventius de Metz , Atton
de Ve rd u n, Enée de Paris , Agius d’O rlcans,
Hincmar de Laon , Robert du M an s, Erloin de
Coutances , Ifaac de Langres , Erchambert de
Baïeux : ce qui montre que Tortold en étoit
exclus.
En cette lettre , après avoir marqué toutes les
plaintes du roi contre Venilon de Sens, les évê-
-ques ajoutent: Le roi a choifi pour juges Remy de
Lyon , Venilon de Roüen , Herard de Tours &
Rodolfe de Bourges, devant lefquels vous com-
paroîtrez trente jours après avoir reçû cette lettre
pour propofer vos défenfes. Après la lettre
font des extraits des anciens canons fur les principaux
chefs d’accufation contenus dans la requête.
L i v r e q u a r a n t e - n e u v i e ’m e . 6 4 1
Herard de Tours fut chargé par le concile de -------------- .
porter cette lettre à Venilon de Sens, & de lui A n . 859»
faire la citation : mais étant tombé malade, il p. «*4-
en chargea Robert du Mans fon fuffragant, avec
une lettre par laquelle il exhorte Venilon à fe-
juftifier pour l’honneur de l’épifcopat, &.à.fatis-
faire le roi. Venilon fui vit ce confeil, & fe réconcilia
avec le roi Charles, fans être jugé par les s!9
évêques.
Le concile de Savonieres écrivit auffi aux évè- , xlvii. ■ . Lettres aux Breques
de Bretagne qui demeuroient toujours dans tons.
leur fchifme. La lettre n'eft adreffée qu’aux qua- 9 «•
mm 1 -n. . 1 sup. 1. xirit».
tre anciens eveques, car on ne reconnoilioit pas ». 4Î.
les trois autres, & le concile les exhorte à rentrer r' 6s,m
fous l’obéïffance de l’archevêque de Tours leur
métropolitain : & ne plus communiquer avec
ceux qu’il avoit excommuniez pour leurs crimes.
Enfuite eft un mémoire des avis qu’ils doivent
donner à Salomon , qui fe prétendoit fouverain
de la Bretagne, pour lè réduire à l’obéïiTance du
roi Charles. Le concile écrivit en particulier à
neuf feigneurs Bretons , qui étoient les principaux
entre les excommuniez : pour les exhorter c.
à fe reconnoître , & à penfer à leur falut : les menaçant
d’anathême s’ils- perfiftent dans leur en-
durcifTement. On voit par cette lettre , que les
pillages & les autres défordres n’étoient pas moins
frequens dans la Bretagne que dans la France.
On relut en ce concile les articles qui avoient f
été dreffez fur la matière de la predeftination, par