
8q H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q u e '.
“ | Le roi Louis prit en affeôfcion particulière faint
A n. Soi. Benoift d’Aniane, & le protégea contre ceux qui
visgBen.ri. +J. s’oppofoient à fa reforme. Ilécoutoic fesconfeils,
lui faifoitfouventdes prefens; & fe fe rv it de lui
pour rétablir plufieurs monafteres. A Menât en
Auvergne Benoiil envoïa par ion ordre douze
moines, qui en attirèrent environ foixante. lien
envoïa v ingt à S. Savin en Poitou, & quarante à
Mafciac ou Maffay en Berry. Le roi lui donna
tous ces monafteres ; afin de foulager celui d'A-
niane trop nombreux pour la fterilité du lieu ;
& Benoift mit en chacun un abbé, retenantl’ija^
fpeétion fur tous,
schirmcà con- Cependant l’ églife de CP. étoit en trouble. Le
ftaatinopie. patriarche Taraiie avoir dépofé le prêtre Jofeph,
s»p.n. i. 7. comme il a été d it , pour avoir donné la benç-
diétion nuptiale à l’empereur Conftantin en fon
mariage illicite avec Theodote. Mais Jofeph ga-
suf. ». t9. g na les bonnes grâces de l'empereur Nicephore ;
en fe rendant médiateur de l’accommodement
Lib Sinad. tom. • 1 • n 1 1 *-r- . . 1 . 7 xonc.p» 1 i^z. entre lui&Bardane le T u r c , quiavoit prisletir
m» ?h. smd. tre d’empereur Nicephore fe mit donc en tête de
",45- faire rétablir Jofeph dans fes fon ¿fions. Le patriarche
Nicephore le refufoit, ne pouvant fe refoudre
à cafter le décret de fon predecefleur : mais
l’empereur foutenoit qu’il n’étoit pas nouveau de
rétablir celui qu’un autre avoit dépofé, 8t qu’il y
avoit de la charité à pardonner. Enfin il preila
tant le patriarche, qu’il crut devoir ceder : craignant
que fa.fermeté nepçrtât l’empereur à quelque
violence contre l'églife. Le patriarche Nice-
L i v r e q u a r a n t e - c i n q ü i e ’ m e ; 81 I phore aflembla donc un concile d’environ quin-
I ze évêques , ou par condefcendance ôc par di£— I penfe il rétablit le prêtre Jofeph dans fes fonc-
I tions. On croit que c etoit 1 an 8o<>.
Saint Théodore Studite qui affiftoit à ce con- I cile s’oppofaàfon décret, comme il s’étoit op-
1 pofé au mariage de Conftantin; &c le lendemain I il le déclara au patriarche Nicephore, par une let-
I tre écrite en fon nom Sc de faint Platon, ou ils di-
I fent : Nous fommes orthodoxes en tout, nous re-
1 jettons toutes les herefies, & recevons tous les
1 conciles généraux & particuliers approuvez &
I leurs canons; nous recevons aufli les difpenfes le-
I gitimes , dont les faints ont ufé félon l’occafion.
I Cette lettre même, par laquelle nous vous fa- I luons, fait voir que nous ufons de difpenfe. ils
I veulent dire, que s’ils agiffoientà la rigueur, ils I n’auroient aucun commerce, même de lettres,
I avec le patriarche. Ils continuent : C ’eft ainfi que
I nous avons reçu le patriarche vôtre prédecefteur,
I au retour de notre exil , après la diflolution du
I mariage illicite, & ladepoficion de l’oeconome.
1 Nous ne voulûmes point communiquer avec lui,
B tandis qu’il donnoit la communion au prince
■ adulcere, quoiqu’il dit qu’il le faifoit par condef-
I cendance: &c qu’on lui eût plutôt coupé les mains,
1 que de faire laçeremonie de ce mariage. Ce fut a
I ces conditions, que nous communiquâmes avec
I lui jufqu’ à fa mort. Nous avons reconnu aufti
I vôtrefainteté pour patriarche, & nous faifons
I mémoire d’elle tous les jours au faint façrificc,
Tome X . L
An- 80c.
Theod, Stud.Hb.
i.ep.
Lib. 1, e£» 10*
Sup. n, 7.