
¿4 H i s t o i r e E c c l e s i à s t i q o ’ê.
que chofebien & félon vôtre intentipn, il
foit pas détruit après mon decés.
J ’ai fait tout mon poffible afin d’avoir les
clercs neceffaires pour fa ire ! office, fit grâces à
Dieu j ’en ai une bonne partie. Pour cet effet
vous m’avez fait rendre des revenus qui avoient
appartenu autrefois à l’églife de Lyon : auffi l’ordre
de lapialmodiey eff rétabli, fuivant lufage
de vôtre palais. Car j ’ j i des écoles de chantres,
dont la plupart font affez inftruits pour en inf-
truire d’autres. J ’ai encore des écoles de lecteurs
non-feulement pour lire les Leçons de l’office
, mais encore pour méditer les livres divins.
Il y en a qui entendent déjà en partie le fens fpi-
xituel des évangiles : la plupart fçavent celui des
prophètes, des livres de Salomon,des pfeaumes
fie même de Job. J ’ai travaillé auffi autant que
j ’ai pu à faire écrire des livres pour cette églife,
je l’ai fournie d’habits facerdotaux Sc de vafes
facrez.
Je n’ai point ceffc autant qu’il m’a été poffible
de reparer les églifes. J ’ai couyert de nouveau
Sc relevé en partie les murs de la grande égliCe
dediée à faint Jean. J ’ai recouvert celle de faint
Etienne, rebâti celles de faint Nifier Sc de fainte
Marie: j ’ai reparé une des maiibns épifcopales
prefque ruinée , Sc j ’en ai bâti une autre pour
.vous y recevoir, fi vous veniez en ces quartiers.
J ’ai bâti un cloître pour les clercs, où ils demeurent
tous dans une chambre commune. J ’ai
ençore reparé plufieurs églifes dai^ la ville de
L i v r e q u a r a n t e - ¿ i n q u i e ’ m e :
Lyon. Celle de faint Eulalie ou etoit un monai-
tere de filles: celle de S. Paul: le monaftere des
•filles de S. Pierre, où eft enterré faint Anerpond x**l3C'
martyr , 8c fondateur de cette maifon ; Sc il y a
maintenant trente-deux religieufes vivant félon
la réglé. J ’ay préparé le monaftere royal dei’lsle-
Barbe , où font maintenant quatre - v ingt - dix
moines vivant félon la réglé. Nous avons donne
â l’abbé pouvoir de lier Sc délier , comme ont
eu fes prédeceffeurs, que les nôtres envoïoienc
dans les lieuxoù ils ne pouvoient aller , pour
veiller à la confervation de la fo i, contre lcshe-
refies. ils avoient même foin dugouvernement
de l’églife de Lyon, pendant la vacance du fie-
ge. On' voit dans cette lettre le deffein que
Leidrade avoir defe retirer, Sc qu’il exécuta après
la mort deCharles. Cependant on y peut remarquer
deux parties confiderables du rétabliffement
de la diicipline, les écoles Sc les monafteres.
J ’ay parlé des écoles à l’occafion d’Alcuin : il Saint Benoift
faut auffi parler de S. Benoift d'Aniane, le reftau- B B H
rateur de la diiciplinemonaftique. Il etoit delà tm.¡.p. m-
nation desGoths,6c naquit vers l'an 750. Dès fa
première jeuneffe , fon pere, qui étoit comte de
Maguelone, le mit au fervice du roi Pépin, dont
il fut échanfon, 8c il s’attacha enfuite au roi
Charles. Deslors il conçut le deffein de quitter
le monde, 8c s’exerça pendant trois ans à veiller,
à jeûner,Scà reprimer falangue.Enfinfe trouvant
en danger de fe noyer, il confirma par un voeu
fa réfolution ; Sc aïant tout préparé, il par-
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