
Theophaoe
Vit a: ap. Sur. 1 6.
Vsc. c. i p f
3 H i s t oi r e E c c l e s i a s t i q u e .
" tic à Jeru.alcm une églife pour les pèlerins Egyp-
A n . 833. tiens. Denis patriarche Jacobite d’Antioche étant
venu trouver le gouverneur d’Egypte , demeura
quelques jours chez le patriarche Jacob. Jo b patriarche
Melquite d’Antioche vivoit encore : mais
a Jerufalem le patriarche Thomas mourut la fep-
ttéme année 4 Almamon , &c eut pour fucceiTeur
Eutych.p.î. 8. B a file , qui tint le iîege vingt-cinq ans. C ’étoic
l’état des églifes d’Orient.
, A C . P. l’empereur Théophile condnuoit de SoDitrances de _ i- 1
s. Théodore & s. perkeuter les catholiques ^ pour la vénération des
images. On lui défera entre autres Théodore de
Jerufalem & fon frere Theophane , que l’empereur
Michel fon frere avoit maltraitez , & exilez
pour la même caufé. Théodore fut encore fouetté
cruellement , & relegüé avec fon fre re , dans
î’iile Aphufia. Mais deux ans après , l’empereur
Théophile les fit revenir à C . P. fans rappeller les
autres exilez : car il fouhaitoit paffionnément de
gagner ces deux freres. Théodore racontoit ainiî
ce qui fe paffa en cette occafion , dans une lettre à
Jean évêque de Cyzique.
Celui qui étoit chargé des ordres de l’etripcr
reu r, étant arrivé à l’ifle Aphufia , nous mena
en grande diligence à C , P. fans nous en dire
.le fujet. Nous arrivâmes le huitième de Juillet,
Celui qui nous conduifoit aïanc vû l’empereur ,
eut ordre de nous enfermer auffi-tôt dans le prétoire.
Six jours après, c’e ft-à-dire , le quatorzième
du même mois , on. nous mena à l’audience
de l’empereur. Comme tout le monde fçayoit le
fujeç
L ï VU E QTJ ARA NT E-5 Ë ÎTTE ME. 3 ^
fujet pour lequel on nous amenoit, nous n en--
rendions que des menaces. Obeiirez> au plutôt a
l’empereur , difoient les uns ; d’autres : Le démon
les poifede ; &c des difeours encore pires. Environ
la dixième heure | c’eft-à-dire , quatre heures
après midi , -nous entrâmes dans la £allc -dorce ,
le gouverneur marchant devant nous : il fe retira,
.& noüs laiifa en prefence de l’empereur , qui nous
parut terrible & animé de colere. Après que nous
l’eûmes falué, il nous dit d’un ton rude d’approcher
plus près : puis il nous demanda lepaïs de notre
naiifance. C ’eft , dîmes-nous, le païs des
Moabites. Il ajouta: Qu’êtes-vous venus faire ici?
Et fans attendre notre réponfe § il commanda
qu’on nous frappât au vifage. On nous donna
tant & de fi grands coups, que nous tombâmes a
terre tout étourdis : & fi je n’euffe pris celui qui
me frappoit, par le devant de fa tunique, il m au-
roit auffi-tôt jette furlemarçhepieddel'empereur.
Mais je me tins ferme, jufques à ce qu’il fit ceiTer
de nous frapper.
Il nous demanda encore , pourquoi nous-étions
venus à CP. voulant dire que nous n’y devions
pas venir j fi nous ne voulions embraffer fa créance.
Et comme .nous baiffions les yeux fans dite
m o t , il fe tourna vers un officier qui étoit proche
, & lui dit d’une voix rude & regardant de
travers : Prenez-les , écrivez fur leur vifage ces
vers ïambiques, & mettez-les entre les mains de
deux Sarrafins, pour les emmener en leur païs.
Un nommé Chriftodule, qui avoit compofe ces
T om eX . Z z