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468 H i s t o i r e E c c l e s i a t i q u e .
~ ' dier aux ufurpations des biens ecclefiaftiques.'
N. 847. Douze évêques-fes fuffragans s’y trouvèrent avec
11' BxU^cmlm 3 dont les plus connus font Samuel de Vor-
§ s>. i j . 4 ? . tom. mes, Badurad de Padèrborn , Hebon d’Hildef- a h .e t n Qtjii J
heim , Hemmon d’Halberftat , faint Anfcaire ,
alors chalfé de Hambourg , comme il a été dit ;
Salomon de Confiance. : avec les corévêques k.
les abbesz., les prêtres 8c le refte du clergé. Etant
tous à Maïence , ils jeûnerent trois jours en fai-
fant des procédions , pour attirer la* grâce de
îeu fur leur concile : puis*ils réfolurent, qu’en
chaque diocefe on diroit pour le roi , la reine ,
leurs enfans, trois mille cinq cens méfiés 8c dixr
fept cens pfeautiers.
Enfuite ils s’affemblerent dans le monaftere de
S. A lb an , où l’on avoit accoutumé de tenir les
conciles, 8c fe feparerent en deux troupes : l’une
des évêques qui aïant avec eux des fecretaires „
lifoient l’écriture fainte , les canons 8c les peres,
pour chercher les moïens de maintenir la difci-
pline de l’églife : l’autre troupe étoit d’abbez ,
avec des moines choifis., qui lifoient la régie de
faint Benoift , pour en rétablir l’obfervance. Le
refultat de ces conférences furent trent.e-un canons
, dont voici les difpoiitions qui me paroif.
fent les plus remarquables. *
Chaque évêque aura des homelies pour Tin-
ftruétion du peuple., & les fera traduire en langue
Romaine, ruftique 8c en Tudefque, afin que tous
les, puiflent entendre : c’étoit les deux langues
vulgaires de tout l’empire François. On obferve-
L i v r e q u a r a n t e -h u i t i e m e . 4^9 ____
ra le fcrutin avant le bapteme, &c les jours fo- ^ ^
lemnels de l’adminiftrer. Ceux qui feront des
conjurations contre le r o i , ou contre les puiiTan-
ces ecclefiaftiques ou feculieres, feront excom-..«■
müniez. On prononce auffi excommunication
contre les ufurpateurs des biens ecclefiaftiques ;
8c on implore contr’eux la protection du roi.
On défend aux moines la propriété 8c les affaires 14*
feculieres , même les fonctions ecclefiaftiques,
finon du confentement de l’évêque. On exhorte 1 7 . ra ie
roi d’empêcher l’oppreflion des pauvres qui
étoient libres : car les ferfs compofoient encore
la plûpart du petit peuple. On donne plufieurs
réglés pour la penitence. Les parricides etoient
condamnez à vivre errans par le monde, à l’exem- 19i
pie de C a ïn : d’où il prenoient occafion de s’abandonner
aux excès de bouche 8c à d’autres vices.
Le éoncile ordonne qu’ils demeureront en
un lieu , pour faire une fevere penitence : avec
défenfe de porter les armes ni fe marier. Il y ij;
avoit des. prêtres qui étant dégradez , alloient par
penitence en divers pèlerinages. Quelques-uns
d’eux aïant été tuez , le concile prononce excommunication
contre lès meurtriers Les prêtres is,
feront confeffer les' malades, 8c leur déclareront
la penitence qu’ils devroient faire , fans la leur im-
pofer : leurs amis y fuppléront par leur prières
& leurs aumônes : mais fi le malade guérit, il
accomplira fa penitence. Ceux qui fonc execu- J7i
tez à mort pour leurs crimes, ne feront privez ni
des prières de l’églife après leur mort , ni de la
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