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3 2.0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
fiderables du palais: Adalard , Vala fon frere Sc
Helifachar. Je vous demande, dit- il, vôtre con-
ieil fur ce que je dois faire touchant les eiclaves
païens achetez par les Juifs. Etant nourrischtz
eu x , ils apprennent nôtre langue; ils entendent
parler de la foi, voient la célébration des fêtes :
font touchez, viennent à l’églife,&demandent le
baptême, devons-nous les refufer? Les apôtres S i
leurs diiciples n'ont jamais attendu le confente-
ment des maîtres ,pour baptiier leurs efclaves.;
La difficulté étoitque plufieurs loix défen-
doient aux Juifs d'avoir des efclaves Chrétiens:
ainfi on les leur ôtoit en leur donnant le baptême;
Si plufieurspouvoient feindre de fe conver
t ir , pour obtenir la liberté. Mais les canons
y avoient pourvu, en permettant à l’évêque& à
tout fidele de les racheter.C’eftpourquoi Agobard
ajoute: Nous ne prétendons pas que les Juifs
perdent le prix qu’ils ont donné pour ces efclaves;
nous l’offrons iuivant les anciens reglemens-:
mais ils ne veulent pas les recevoir, croïant que
la cour leur eft favorable. C'eft que les Juifs
comptoient pour une perte , de ne pas gagner
iur leurs efclaves , & d’être forcez à les vendre.
Agobard fe plaint enfuite du muître des Juifs,
c’eff à-dire, du m.igiftrat confervateur de leurs
droits, nommé Lverard, qui prenoit leurs intérêts
au préjudice de l’églife.
Ce fut lui appatemment qui obtint quelque
temps après, un ordre de l’empereur : portant
défenfe de baptifer malgré les juifs leurs eiclaves
L i v r e q u a r a n t e - s e p t i e ’mé. 3 1 1
ves païens. Agobard-en écrivit aux deux abbez,
qui avoient alors le plus de crédit à la cour ,
Hilduin S i Vala. il montre fort bien par l’écriture
que l’on ne doic refufer a perfonne la grâce
du baptême; S i fe plaint encore du maître des
Juifs ,qui menaçoic de faire venir de la cour des
commiflaires pour l’exécution de cet ordre. Il
offre de païer le prix des nouveaux convertis,St
teconnoît qu’il n’eil pas permis d’ôter aux juifs
par force leurs enfans ou leurs efclaves: mais
feulement de les recevoir , quand ils viennent
d'eux-mêmes. ^ nw.i.Aiot;
Vers le même temps Agobard écrivit àNe -
bridius archevêque de Narbonne, l’un des plus
anciens S i des plus venerables évêques de France
: le priant de fe joindre à lui, pour refifter
aux entreprifes des Juifs. Cette année, dit il, en
vifitant mondiocefe, j’ai dénoncé à tout le
monde de fefeparerdu commerce des infidèles:
non des païens, car il n’y en a point parmi
nqus, mais des Juifs:aïant trouvé quequelques-
uns obfervent le fabbat avec eux, travaillent le
dimanche S i rompent les jeunes commandez.
Plufieurs femmes qui les fervent comme efclaves
ou comme mercenaires, fe laiffent corrompre
le corps ou l’arne: car ils difent, qu’ils font
la race des patriarches Sc des prophètes, & plu-
fieurs du petit peuple fe laiffent abufer: jufques
àdire que les Juifs font le feul peuple de Dieu j
Sc quils gardent la véritable religion. Je leur ai
donc défendu de boire, manger ou loger avec
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