
y io H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
gé de faire en France, l’an 844. pour vifiter ceux
A n . 851. du voifinage de Pampelune. Il apporta de cepaïs
plufieurs livres négligez alors & peu connus ; en-
tr’aucres la Cité de Dieu de S. Auguftin, l’Eneïde
de V irg ile , les fatyres d’Horace &i de Juvénal , &c
plufieurs hymnes chrétiennes. Il avoir refolu de
faire le voïage de Rome en efprit de penitence,
pour expier les pechez de fa jeunclTe : mais fes amis
le retinrent.
La perfecution étant émue , un évêque nommé
Reccafrede fe déclara contre les martyrs ; & à
‘ fa follicitation on mit en prifon l’évêque de Cor-
douë &c quelques autres, & plufieurs prêtres, du
nombre defquels fut Euloge : comme celui qui
encourapeoit les martyrs , par fes inftru<ftions.
Ce fut donc alors, qu’il écrivit l’exhortation au
i>ocum. mur:, martyre , adreilée aux vierges Flore & Marie. Il
fànj: P leur dit entre autres chofes : On vous menace de
vous vendre publiquement &c de vous profti-
tuer ^mais fçaehez que l’on ne peut nuire à la pureté
de votre ame ; quelque infamie que l’on
f. 44<- e- vousfaCTe fouffrir. Enfuite il décrit ainfi la perfecution.
Le fonds de la prifon eft rempli de clercs,
qui y chantent les louanges de Dieu , tandis que
les 'églifes font en filence , defertes ôc pleines
d’araignées. On n’ y offre plus d’encens, on n’y
r; f . 448. r. fait aucun fervice. Enfuite : Ceux qui veulent
vous ébranler, vous reprefentent cette follitude
des églifes & la ceifation du faint facrifice. C ’eft
qu’on leur propofoit de ceder pour un temps,
L i v r e q u a r a n t e - h u i t i e ’ m e . j j -i
¡afin de recouvrer le libre exercice de la religion.
Mais, dit S. Euloge , le facrifice le plus agréable
à Dieu eft la contrition du coeur; & vous ne pouvez
plus reculer, ni renoncera la vérité que vous
avez confeiTée.
De cette même prifon S. Euloge écrivit a V il-
lefin , évêque de Pampelune, une grande lettre r
où il le remercie de la charité avec laquelle il l’ar
voit reçu chez lu i, lorfqu’il fut obligé d’aller en
France. Il nomme les monafteres qu’il vifita en
ce voïage : premièrement celui deS Zacarie, au
pied des Pirenées, près la riviere d’Arge, célébré
par tout l’occident pour fa régularité. Ilétoit
d’environ cent moines, fous la conduite de l’abbé
Odoaire , homme excellent en vertu & en
fcience. Ils travaillaient tous, exerçant differens
métiers, gardoient un grand filence & une obéïf-
fance parfaite,, Euloge demeura plufieurs jours
au monaftere de Leire, fondé par Ignigo Arifta
premier roi de Navarre, & gouverné alors par
l’abbé Fortunius, à qui il fe recommande à la fin
de la lettre, & à quatre autres abbez, dont on a
peine à reconnoîtrc les monafteres.
En .cette même lettre , Euloge nomme plu-
fieurs évêques , chez lefqucls il avoit paifé, fça-
voir ; Senior de Saragoife, Sifemondde Sigença,
Venerius de Complut, Viftremir de Tolede ,
vieillard vénérable , qu’il nomme la lumière
d ’Efpagne ce qui montre comme la religion fe
confervoit, imême fous la domination des Musulmans.
Euloge envoie à Villcfind des reliques
Tome X . T £ t
A n . 851 ,
C, 8. Btbl. P P .
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