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6 3 1 H I S T O I R-E E CC L E S I A S T I Q U E .
——'.ce.; & après avoir purifié fa confidence , recevoir
B p ! le corps & le fang de Nôtre Seigneur. Ec fçachez
que fi vous ne vous corrigez , vous qui commettez
ces maux dans mon diocefe,je défendrai à mes
prêtres de-vous donner la communion. Et fi quelqu'un
dit : Je pafferai dans un aucre’dioeefe pendant
ces jours-là : il doit fçavoir qu’il ne fe moc-
que pas des hommes ; mais-de D ie u , & qu’il fe
trompe lu i-m êm e : car fi étant excommunié il
.communie dans un autre diocefe, il fe charge devant
Dieu d’une plus grande condamnation,croïant
fe cacher à celui qui eft par tout.
Hincmar envoïa ce mandement au roi Charles,
le priant de le tenir fccret, jufqucs à un jour , ôià
il aiTembleroit fes fideles ferviteurs , & leur feroit
une remontrance mêlée de force & de douceur.
Vous pourrez enfuite , ajoute - t-’i l , faire lire cet
avertiffementeous les jours, à ceux qui viendront
de nouveau auprès de vous. E t ne négligez pas les
articles que le concile de Quiercy envoïa l’année
paffée à Loüis ; & que mon fils Hincmar, c’eft fon
neveu, vous donna de ma part, quand il vous fui-
vit en Bourgogne. C ro ïez-moï., ils ont été faits
pour vous, plus que pour votre frerc.
J ’ai appris trois chofes que j’avois réfolu de vous
■cacher : mais après y avoir bien penfé , je crains
de me rendre coupable moi-même _, fi je ne vous
faifois connoître les bruits qui courent contre
vous. Le premier, c’eft que vous ne voulez point
vous mêler de ces pillages, & que vous prétendez
que chacun fe.'défende comme il pourra. J e
' E i v r e q u a r a n t e - n e u v i e ’ m e . ¿33
f ^ i que c’eft une calomnie ; mais j’ai voulu vous *
en inftruire , afin que vous en montriez la fauffeté A n . 8 j 9*
par les effets. Car ce feroit une impiété à un roi
d’exiger de fes fujets des dons & des contributions
, & ne leur pas conferver les biens' dont ils
les tirent. Le fécond point eft-, que ceux qui vont
porter des plaintes à votre cour, n’y reçoivent ni
confolation , ni bonne réponfe. Je ne le croi pas
non plus : mais je- croi malgré-moi le troifié.me ;
qu’après que l’on a pris aux dépens des églifes tous
lés vivres neceffaires, on exige encore de 1 argent-: •
finon l’on fait de grands débris;
Enfin Hincmar écrivit aux clercs de la cour ,
qui marchoient à la fuite du roi de de la reine ; &
dont les domeftiques commettoient les mêmes crimes
que les autres: pillant p a rtout, pour nourrir
hbmmes & chevaux , & abufant des femmes qu’ils,
rencontroient. Il reprefente à-ces clercs qu’ils doivent
non-feulement s’abfténir du mal ; mais en
détourner^es autreSj & qu’ils font refponfables des
pechez dé leurs domeftiques : puis il ajoûte : Si
vous ne vous corrigez , vous qui êtes de ma prov
ince, je vous interdirai de vos fondtions & de la
communion jufques à un concile, & ceux qui n’en
font pas, je les excommunierai de mon diocefe &c
de ma province, & je les envoïerai à leurs évêques
pour les corriger.'- ; - ■ -
Le voïage du roi Loüis n’eut guercs d’autres Défa\™oa 1|
effets que de multiplier en France les defordres & ,oi Loüis-
les pillages ; il fut obligé de retourner chez lui au.