
A n , 8 4 ;.
xxvn.
Normans à. Pa-
Ann. Bertin. 344- 845* -
Chron. Fontan.
Fiuch. to. 1 .
^ 8 . Mirac. S.
Gt?m. to. 4. aft.
£e&s I c 4 .
4 4 1 H I S T O I R E E c C L E S I A S T I Q U É ;
cinq ans & neuf mois. La paffion exceflive pour
les femmes fut la caufe de fa mort. Il; aimoit la
poëfie , la mufique Sc chantoit bien. Sonfuccef-
feur fut fon frere Jafar Aboufadcl , furnommé
Moutevaquel.
La France étoit cependant attaquée par les
Normans. Dès l’année 844. ils remontèrent par
la Garonne jufques à Touloufc , pillant par tout
impunément. Au retour delà , quelques-uns attaquèrent
la Galice , d’autres les parties d’Efpa-
gne plus, éloignées, d’où ils furent répondez par
les Sarrafins.. L’an 845. indi&ion huitième, au
mois de Mars > ils entrèrent par la Seine avec fix-
vingt bâtimens, fous» la .conduite de Raignier, ôc
abordèrent à Roüen. Là voïant la foibleife des
feigneurs dupais, ils d é b a r q u è r e n t s ’étendirent
de part & d’autre, tuant, prenant des prifonniers,
pillant, brûlant villages, églifes & monafteres.
Etant arrivez à Chalevanne près de S. Germain
en Laye -, ils apprirent que le roi Charles mar-
choit contre eux .3 & pafl'ercnt de l’autre côté de
la Seine , où il y avoit peu de troupes, qu’ils mirent
en fuite ; & dans une ifle voiiîne ils pendirent
à des pieux, environ onze Chrétiens , qu’ils
avoient p ris , & pluiieurs autres à des arbres &
dans des maifons. Enfin il remontèrent .jufques à
Paris, où ils arrivèrent la veille de Pâques, vingt-
huitième de Mars. Ils y entrèrent fans réfiftance,
trouvant la ville abandonnée de fes-habitans, auffi-
bijen que les monafteres d’alentour.
Les moines de faint-Germain- des-Prez tirèrent
’ L i v r e q u a r a n t e -h u i t ï e ’m.e . 443
le corps du faint de fon tombeau , & l’emporte- ^
rent à Combcs-la-ville en B r ie , à fix lieues de Pa- A n
ris, village alors dépendant de l’abbaie. Hebert
abbé de fainte Genevieve en fit emporter le corps
à A th is v illa g e à cinq lieues de Paris, appartenant
au monaftere : & enfuite à D ra v é t, où il
demeura quelque temps. On emporta de même
les autres corps faints.
On avoit déjà tiré de leurs fepulchres les corps
de faint Denis & de fes compagnons : mais le roi
Charles, qui étoit prefent, ne voulut pas qu’on
les enlevât : aïant refolu avec le peu de troupes
qui lui reftoit, de défendre ce monaftere, que
l’empereur fon pere lui avoit particulièrement recommandé
Ce fut là que les Normans, ayant
pillé autant qu’ils voulurent, lui envoïerent des
députez, pour propofer la paix moïennànt une
fomme d’argent. Le roi ne la vouloir point accorder
: mais les feigneurs , dont quelques-uns
étoient gagnez , l ’y firent éonfentir. Raignier &
les principaux Normans vinrent donc le trouver
à faint Denis. On convint de leur donner fept
mille livres d’a rgènt, & ils promirent par leurs
dieux , & par ce qu’ils avoient de plus fa in t, de
ne jamais revenir dans le roïaume de Charles ,
s’il ne les appelloit à fon fecours. Après qu’ils
furent partis., les moines de faint Germain rapportèrent
fon corps, Ebroïn leur abbé le remit
dans fon tombeau le jour où l’on celebroit 1à
première tranflation, vingt-cinquième de Juillet.
•Cet -Ebroïn étoit l’évêque de Poitiers archichaiK
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