
H i s t o i r e E c î l e s i a s t i q u e .
tenir la charité ôc la paix avec la puiffance fecu-
liere; mais ce n’eft pas une condition neceffai-
re pour autorifer l’ordination qui ne fe donne
point à la puiffance roiâle, mais feulement par
l’ordre de Dieu Sc le confentement de l’églife.
Car l’épifcopat n’eft pas un prefent des hommes,
mais un don du faint bfprit. C eft pourquoi le
prince pèche grièvement, s’il croit faire une libéralité
, de ce qui n’eft donné que par grâce
divine. Florus apporte enfuite les exemples de
l’ordination de faint Martin ôe de faint bûcher
» de Lyon.
A*relRegie- L ’empereur confirme dans le même capitulaire
mens. ]3 réglé des chanoines 8c celles des moines, qui
t. 54- a v o i e n t été fai tes à Ai x - l a -Ch a p e l l e ,p u i s il pour v
o i r a p l ufieurs abus dans les mat i è res ecc le f i a f -
tiqu e s .
Les ferfs ne pourront être ordonnez, qu’ils
n’aient été affranchis par leurs feigneurs, 8c ceux
qui auront été ordonnez par furprife, feront de-
,,6‘ pofez. Les ferfs de l’églife feront affranchis publiquement
au coin de l’autel avant que d etre or-
*'IS’ donnez, quand ils en feront trouvez dignes. Il eft
défendu aux évêques de Lombardie d exiger ni
ferment, ni prefens, deceux quils ordonnent,
comme ils faifoient par le paffe. On voit ici que
ce capitulaire n’a été fait qu’après la mort de
Bernard, avant laquelle l’empereur Louis n’avoit
,.xl. point de jurifdiélion en Lombardie. Il eft défendu
de chercher la vérité par l’examen de la croix.
J ’ai marqué ailleurs ce que c’étoit que cet exa-
L l V R E Q U A R A N T E - S I X I e ’ M E . 2-43
men. Les deux parties te tenoient debout devant
unacroix, 8t ceiui qui tomboitlepremierperdoit
fa caufe.
Agobard en parle dans fon traité contre le *• p
prétendu jugement de Dieu : c eft-a-dire contre u. i.j, j0I.
les épreuves du feu ou de l’eau , 8c les combats
fingui iers autorifez parla loi des Bourguignons.
il montre que c’tft tenter Dieu, d’emploïer ces
moïens pour connoîcre la vérité; & rapporte a
ce iujet quantité de paffages choifis de l’écriture,
premièrement du nouveau teftament, puis de
l’ancien : mais c’eft principalementle duel, qu’il
attaque en cet écrit.
On croit que c’eft à ce même concile d’ Atti- Binon. Je a.
I, a . . . . . vort, to, i . Î74
gm , que 1 empereur Louis renvoia les plaintes
d'une femme noble, nommée Northilde, contre
Agetnbert fort mari : mais les évêques en ren-
voïerent le jugement aux laïques mariez, comme
mieux inftruits de telles matières, &.de loix
feculières : ordonnant a la femme de s’en tenir à
}eur jugement, à la charge que fi elle fe trouvoit
coupable & demanaoit penitence , les éveques
la lui impoferoient fuivant les canons. Les nobles
laïques furent très-eontens de cette difcretiondes
évêques qui ne leur ôtoienc point le jugement
de leurs femmes, ôc n’entreprenoient point fur
la jurifdiftion feculiere. On v it bientôt un effet
fenfible des reglemens , que l’empereur Louis
avoic fait pour la reformation du clergé : Caries
évêques & les clercs quittèrent leurs ceintures
garnies d’or 3c chargées de couteaux ornez de
• Hhij