
_ _ _ _ _ i4 H i s t o i r e E c c l e s iÀstiq.ue.’
An. 7 9 6. du clergé, & fit aux églifes de Rome tant & de
fi grandes & de fi riches offrandes , que le de-
, nombrement en feroit "Egin* annal» A r trop*1 ennuieux. •
an. 796, to. z• Si-tot quil fut pape , il envoia au roi Char-
D"“ ' p' l+8‘ les des légats chargez des clefs de la confeifion
de feint Pierre, & de l’étendart de la ville de Rome
, avec d’autres preièns ; & le pria d’envo'ier
' quelqu’un des Seigneurs de* fe cour , qui reçut
le ferment de fidélité des Romains pour les aflu-
rer dans fon obéiffance. Le roi envoia Angilbert
abbé de feint Riquier , avec une grande partie
du tréfor que Henri duc de Frioul avoit apporté
de Pannonie la même année , après avoir
to. 7. conc. pillé la Ringe ou capitale des Huns. Angilbert
p. uii.Aicmn. auf}i chargé d’une lettre, en réponiè de celle
du pape , qui commence ainfi : A'iant lû vôtre
lettre & le décret de vôtre élection ; nous avons
eu une grande joie, de ce qu’elle a été faite unanimement
: comme auiîi de ce que l’on nous
rend l’obéiffance & la fidélité qui nous eft dûë.
Et eniliite : Nous vous envo'ions Angilbert, un
de-nos plus familiers ferviteurs, que nous avions
refolu d’envoïer à vôtre predecefleur : mais comme
tous les preièns étoient prêts, la nouvelle de
la mort de nôtre bien-heureux pere a retardé fon
départ. Nous l’avons chargé de conférer avec
vous de tout ce qui regarde la gloire de l’égliiè
& l’affermilTement de vôtre digniré, & de nôtre
patriciat. Enfin il l’exhorte à raire obferver par
tout les canons.
Il y avoit une inftruétion pour Angilbert, por-
L i v r e q u a r a n t ë -c i n q u i e ’me . iy
tant qu’il avertira le pape fur ces devoirs, tant
pour la pureté'de lès moeurs, que pour l’obfer-
vation des canons & le gouvernement de l’E-
glife. Repreièntez lui fouvent, dit le ro i, que
cette dignité eft de peu d’années ; & que la re-
compeniè de celui qui s’en açquite bien eft éternelle.
Parlez-lui fortement - pour l’extinélion de
la fimonie, & lui reprefentez tout ce dont vous
fçavez que nous nous fommes plaints enfemble.
Comme ces deux lettres fe trouvent entre les
oeuvres d’Alcuin, il y a apparence qu’il les avoit
compofées au nom du ro i, & il y en joignit une
en fon nom au pape Léon.
On croit que ce fut de ces preièns du roi
Charles, & de ces dépoüilles des Huns, que le
pape au commencement de fon pontificat fit
faire tant de vaiès & d’ornemens précieux pour
les églifes de Rome. On y exprime entr’autres
des couloirs d’argent doré , fervant à purifier le
vin qui devoit être confecré. On remarque une
grande falle dans le palais de Latran qu’il fit in-
crufter de marbre , & orner de colomnes & de
peintures en mofeique. Ib en refte une encore
aujourd’hui où feint Pierre eft repreiènté affis,
aïant trois clefs fur ces genoux, & à fes deux cotez
le pape Léon à droit, le roi Charles à gauche
, tous deux à genoux. D’une main S. Pierre
donne au pape le pallium ; & de l’autre au roi
un étendart chargé de fix roiès. Au deffous eft
une inicription qui porte : S. Pierre, donnez la
vie au pape L é o n , Sc la victoire au roi Charles.
An. 79 6
ap. A ’cuin.
p. Si.
ep. 7 a.
Anaft.
p. 10 78 .
Alam pariât
Later.