
Ra l. epifl. a
Jgfftb. ap. Sirm
to. j.. p. 131t. V
Baudr. Loganet.
Ap. Sirm. to. 2
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4 7 1 H i s t o i r e 1 E c c l e s i a s t i q u e .
avec Valafrid Strabon fon compatriote. Il fut ordonné
prêtre par Rigbold corévêque de Reims ;
& vers l’an 846. fous le pontificat de Sergius, il
.alla en pelerinage à Rome. Au retour il demeura
quelque temps chez le comte Eberard, un des
principaux feigneurs de la cour de l’empereur
Lochaire. Là il parla de la predeftination , d’une
maniéré qui ne parut pas correéte à Nothingue
evêque de Veroneiqui étant venu quelque temps
après en Germanie , dans le Longau ^ près de la
Veteravie , pour y voir le jeune empereur Louis :
en parla à Raban qui étoit dès-lors archevêque
de Maïence ; & ils convinrent enfemble, que
Raban écriroit pour réfuter cette erreur. Il accomplit
fa promeiTe, & adreffa cet écrit à No-
thingue en forme de lettre. Il en écrivit une auifi
au comte Eberard , où il dit : On affùre que vous
avez chez vous un demi fçavant nommé Gothef-
ealc , qui enfeigne , que la predeftination de
Dieu impofe necelfité à tous les hommes : en
forte que celui qui veut être f a u v é & combat
pour cet effet par la foi &c les bonnes oeuvres, travaille
en vain , s’il n'eft predeftiné à la vie II a
déjà pouffe par là plufieurs perfonnes dans le de-
fefpoir ; qui leur fait dire : Qu’ai-je à faire de travailler
pour mon falut ? Inutilement ferai-je bien
fi je ne fuis predeftiné : & quand je ferois m a l,
la predeftination me conduira à la vie éternelle.
Raban conduit enfuite cette erreur, par l’autorité
de S. Auguftin , de S. Profper &c des autres
perçs ; & finit fa lettre en exhortant le comte
Eberard
L i v r e q u a r a n t e h u i t i e ’ m e . 473
Eberard à ne point garder chez lui celui qui enfeigne
une telle doétrine.
Ces lettres obligèrent Gothefcalc à quitter l’I talie
; après avoir parcouru la Dalmatie, la Pannonie
& le Norique , il vint à Maïence. Aufli-tôt
Raban affembla fon concile , vers le commencement
d’Oètobre 8 4 8 . & le roi Louis y affifta.
Gothefcalc y préfenta un é c rit, où il expliquoit
fa doébrine &c d ifo it, qu’il y a deux prédeftina-
tions ; & que comme Dieu avant la création du
monde a prédeftiné incommutablement tous fes
élus à la vie éternelle , par fa grâce gratuite : de
même il a prédeftiné à la mortéternelle tous les
méchans à caufe de leurs démérites. Il reprenoit
Raban de dire que les méchans ne font pas predef-
tinez à la damnation ; mais qu’elle eft feulement
prévuë._Car , difoit-il, Dieu connoît par fa pref-
cience, qu’ils auront un mauvais commencement
& une fin encore pire ; ôc il les a prédeftinez à la
peine éternelle.
Gothefcalc aïant ainfi expliqué fa doctrine,
elle fut rejettée par le concile de Maïertce ; Si on
j réfolut de le renvoïer à Hincmar archevêque de
Reims, dans le diocefe duquel il avoit été ordonne
prêtre. Raban en écrivit à Hincmar une lettre fyç
nodale, où il traite Gothefcalc de moine-vagabond
; & lui fait dire, que Dieu prédeftiné pour
le mal , comme pour le bien ; &c qu’il y a des
hommes qui ne, peuvent fe corriger , comme fi
Dieu les, avoit fait dès le commencement incorrigibles.
Mais ce rapport ne paroît pasexaétemenç
J'orne O o o
A n . 848.
Hincm. depr&de(f*
c. 5.p.
Ap. Hincm, "ibid,
c* t . to. 8. conc»
p. jz .