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574 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
l’exeeùta aùlli tô t , & y mit un prêtre qui travailla
avec grand fruit. Car il y a voit déjà en ce lieu-
là plufieurs chrétiens, même des principaux de la
ville , qui avoient été baptifez à Dorftat , ou à
Hambourg ; & ils étoient ravis d’avoir chez eux
Je libre exercice de leur religion. Plufieurs infidèles
de l’un & de l ’autre fexe fe convertiffoient
à leur exemple : la joie étoit grande , & l’intérêt
meme temporel s’y rencontrait ; car à cette oc-
cafion les marchands de Dorftat &c de Hambourg
voïant la fûreté établie , venoient plus volontiers
à Slefvic. Mais la plûpart de ces nouveaux chrétiens
fe contentoient de recevoir le figne de la
croix & d’être catechumenes , pour entrer dans
l’églife &î affifter aux divins offices : ils différaient
le baptême jufques à la fin de leur vie , croïant
plus avantageux d’en fortir entièrement purifiez.
Plufieurs malades aïant inutilement facrifié
a leurs idoles, pour recouvrer la fan té , promet-
toient de fe faire chrétiens, appelloient le prêtre,
recevoient le baptême , & gueriffoient auffi-tôt.
Ainfi fe convertit une grande multitude de Danois.
Cependant Anfcaire affligé de ce que la Suede
étoit encore une fois fans prêtre, depuis la retraite
d’Ardgaire : pria le roi Horic de lui aider à
rentrer dans ce païs,; Il en parla auffi à l’évêque
Gausbert , qu’il y avoit autrefois envoie : craignant
que la foi qui avoit commencé à' s’y établir
, ne pérît par leur négligence. Gausbert d i t ,
que pour lu i , en aïant été une fois chaffé, il crai-
L l V R E Q U A R A N T E -N E U V I E ’ME . 5 7 J
gnoit que fa prefence n’irritât de nouveau les infidèles.
Il vaut mieux , ajouta-t-il, que vous y
retourniez , vous qui ayant été le premier chargé
de cette miflion, y avez été très-bien reçû :
j’envoïerai avec vous mon neveu , qui demeurera
pour y faire les fondions de prêtre , s’il y a lieu
d’y prêcher. Cette refolution prife , ils allèrent
demander la permiffion du roi L oü is ,. qui l’accorda
volontiers, donna commiffion à l’évêque
Anfcaire d’aller en Suede comme fon ambaifa-
deur.
Horic roi de Danemarc en envoïa un de fon »• +<-
côté , pour l’accompagner ; & dire au roi de Suede
nommé O le f ou Olave , qu’il connoiifoit parfaitement
le fervitcur de Dieu , que le roi Louis
lui envoïoit ; & qu’il n’avoit jamais vû un fi homme
de bien , ni trouvé en perfonne tant de bonne
foi. C ’eft pourquoi, ajoûtoit-il, je lui ai permis
dans mon roïaume tout ce qu’il a voulu ,
pour y établir la religion chrétienne ; & je vous
prie d’en ufer de même , car il ne cherche qu’à
faire du bien. Après vingt jours de navigation
Anfcaire arriva à Birca , où il trouva le roi & le
peuple fort troublez. Car il étoit venu un homme,
qui difoit avoir affiftéàl’affemblée des dieux,,
que l’on croïoit maîtres du païs ; & qu’ils l’a-
voient envoie dire au roi & au peuple : Nous
vous avons long-temps été favorables, &c vous
avons donné l’abondance & la profperité dans la
terre que vous habitez. De votre part vous vous
êtes bien acquitez des facrifices & des voeux que