
y io H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
— 7 suffi accompli leur penitence, avant qu’elle puifle
A N . S50. être mariée. On ne doit point fouffrir de clercs
,s- acéphales : c’eft pourquoi il faut apprendre aux
féculiers, que s’ils veulent que l’on célébré continuellement
les divins miftercs dans leurs mai-
ions , ce qui eft tres-loiiable : ils n’y emploient
que ceux qui auront été examinez par les évêques
; & qui porteront dans les volages des let-
*»• très de recommendation de ceux qui les auront
ordonnez. On examinera foigneufement les femmes,
que 1 on accule de donner par art magique
de 1 amour ou de la haine, ou même de faire
mourir des hommes; lî on les en trouve coupables,
on leur impofera une fevere penitence ; &
fi elles en profitent, elles feront reconciliées,
mais feulement à la mort.
75. Outre ces canons ecclefiaftiques, l’empereur
|fg jf| Louis qui affiftoit à ce concile ou parlement de
P av ie , y fit un capitulaire pour les affaires fécu-
lieres, qui fut depuis confirmé par l’empereur
Lothaire fon pere. Le premier article regarde la
fûreté des pelerins qui alloient à R om e , & des
autres voïageurs ; par où l’on voit combien les
brigandages étoient fréquens. On fe plaignoit
auffi des vexations, que les prélats, comme les
». 4. autres feigneurs faifoient à leurs hôtes, quand ils
An». Eertin. sjo, alloient à la cour. Louis avoit été couronné
empereur l’année précédente 849. par le pape
Léon , fuivant l’ordre de fon pere , qui l’avoit
chr.cafn.itb.t, envoie a Rome. Ce jeune empereur fut prié
en 851. par Bafacç abbé du Mont-Ca ffin, au
L i v r e q u a r a n t e - h u i t i e ’m e , 511
nom des Lombards, de les délivrer de la vexa- « ------------
tion des Sarrafins. Louis vint donc à Benevent, A N> 8*r’
où il fut reçu par Radalgife , & on lui livra les
Sarrafins, qu’il fit tous égorger hors de la v ille ,
avec Mailar leur ch e f, la veille de la Pentecôte,
neuvième de Mai.
La perfecution continuoit à Cordouë. Le mar- l i v .
tyredu prêtre faint Parfait excita plufieurs moi- dous.tyifaacCor*
nés à quitter leurs folitudes, & à venir publique- Euleg. ment» libi
ment parler contre le faux prophète : enforte “
que les Mufulmans en furent épouvantez , &
craignirent une révolte : jufques à prier les Chrétiens
de fe contenir. Car ils étoient en grand
nombre, comme on voit par les églifes & les mo-
nafteres dont il eft parlé dans l’hiftoire de cette
perfecution ; & cette hiftoire eft hors de tout
foupçon , étant écrite dans le temps même, par
faint Eulogé prêtre, qui étoit prefent, & qui fut
lui-même un des martyrs. Nous voïons donc ici
l’état des Chrétiens en Efpagne fous les Mufulmans.
C ’étoit deux nations diftiniftes : comme
aujourd’hui les Grecs & lesTurcs. Les Chrétiens
gardoient leurs moeurs, leur langue, qui étoit
un latin corrompu, & leurs noms,. partie Goths,
partie Romains.
Le premier moine , qui fouffrit le martyre en
cette perfécution, futlfaac. Il étoit né à Cordouë
de parens nobles & riches, & comme il fçavoit
bien l’Arabe, il faifoit la charge de greffier public,
étant encore dans la fleur de fa jeunefle ,
quand tout d’un coup il la quitta pour embraffer