
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e '.
----------------fuite-, qu’il s’eft reconcilié avec l’empereur Lo-
A N. 833. thaire fon fils , & racontent la ceremonie de fa
penitence , comme elle vient d’être rapportée. Il
faut remarquer fur cet adte que les evêques af-
femblez à Compiegne , ne prétendirent point y
depofer l’empereur Louis : ils le fuppofoient prive
de l’empire depuis trois mois : auili ne le nomment
ils que le feigneur Loüis , ou cet homme
vénérable : ôc ils ne lui ôterent ni la couronne,
ni les autres marques d’empereur. Us ne le te-
noient plus que pour un fimple particulier portant
les armes, qu’ils lui firent quitter : comme
ne lui étant plus permis de les porter, fuivant les
loix de la penitence. C ’étoit le douzième canon;
de Nicée , &c le cinquième article de la decretale
sup.tm.xu»M. fajnt sirice à Himerius : dont le vrai fens efb l i v , X V I I I . n. 34.
de défend re l’exercice des armes pendant le cours
de la penitence feulement. Les évêques de France
l’avoient jugé eux-mêmes en la perfonne de Loüis:
puifqu’ils ne lui avoient point interdit l’exercice
des armes après la penitence publique, à laquelle
il s’étoit fournis en l’aifemblée d’Attigni. A plus
forte raifon ne pouvoient-ils prétendre que cette
fécondé pénitence lui ôtât la puiifance fouverai-
ne , qu’il avoit exercée librement depuis la première
: auffi ne le difoient-ils p a s , & ils fuppo^
foient que Loüis n’étoit plus r o i , ni empereur.'
Mais cette penitence d’Attigni détruifoit le premier
article de la confeffion qu’ils lui avoient (fieffée.
Car ils avoient mis la mort de Bernard , &
les autres fautes, pour leiquelles il avoit fait cette
a L i v r e q u a r a n t e -s e p t i e ’ m e . 337
première penitence : or toutes les loix divines ôi
humaines défendent de punir deux fois un meme
péché. Auffi tout ce qui fut fait en cette afTemblée
de Compiegne fut cafTé peu de temps après ; & a
été detefté par toute la pofterité. Il femble que les
I évêques & les feigneurs qui y affifterent en euflenc
honte eux-mêmes , car aucun n’ofa fe nommer
a dans l’aéte qu’ils en drefTerent. Au refte on peut
compter cet exemple pour le fécond d’une entre-
prife notable des évêques fur la puiifance temporelle
, fous prétexte de pénitence : le premier eft
celui des évêques d’Efpagne, au douzième concile
de Tofede , contre le roi Vamba , ainfi que
j’ai dit en fon lieu.
La même année 833. z iS . de l’hegire, le calife
Î Almamon mourut le jeudi dix-neuviéme jour du
feptiéme mois, qui cette année revient au mois
de Juillet : aïant régné vingt-ans fept mois, &
treize jours. Il aima fort les lettres & les fçavans,
& ce fut principalement fous fon regne que les
Mufulmans commencèrent à s’appliquer à l’étude.
Au commencement ils n’étudioient que leur
l o i , leur langue , & un peu de medecine : & ils
demeurèrent en cet état fous les califes Ommia-
des.' Almanfor fécond des Abbafides étudia de
plusda philofophie & l’aftronomie : mais Alma-
mon fon petit-fils, pouffa ces mêmes études bien
plus loin. Il fit des dépenfes extraordinaires
pour amafîer les livres les plus, curieux écrits en
Syriaque & en Grec : afin de puifer la fcience
dans les fources ; & pria les empereurs Grecs de
A n . 833,
Sup. l i v . x i. n.ip.
XLI.
Etude des Mufulmans.
Hlm, lib. 1 t . Ci S*
p. 1)8.
S u p i U v . ZbVi
A hulfoerage. p,
j 60.
Bic/l. Or. pi 546'