
An. S i 8.
Eginh. ann.
Aflronom.
tom.i.cap.p^ 97
ç . i.
%\C H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
tems : mais il commença fous le regne de
Loüis ; Scil envoïades moines d’Occident, c’eft
à-dire, de Gaule, qui firent depofer l'abbc R a tgar
l’an 817. ôc rétablirent la tranquilité dans le
monaftere.
Alors les moines ayant obtenu de l’empereur
la permiffion d’élire un autre abbé , choifirent
tout d’une voix Eigil venerable vieillard, difci-
ple de faint Sturme, dont il a même écrit la vie,'
Il étoit né dans leNorique, fes parens, qui l’é-
roient auffi de faint Sturme , le lui envoïerent
tout jeune, Sc il le fit inftruire dans l’école du
monaftere. Il s’excufoitfur fa vieillefTe & fes in-
firmitez, pour ne pointaccepter lacharge d’abr
b é : toutefois il fut amené à l’empereur, qui approuva
l’éle&ion , Sc Heiftolfe fuccéifeurdeRi-
culfe dans le fiege de Maïence, lui donna la
benediétion abbatiale , c’étoit l’an 818. Le gouvernement
d’Eigil futtres-doux,il nefaifoitrier;
fans le confeil des freres. Il fervoit lui-même à
table le jour de Noël pour montrer l’exemple:
il obtint même de l’empereur, que Ratgar fon
prédeceffeurfut rappellé d’exil: enfin après avoir
gouverné quatre ans le monaftere où il avoiç
remis la paix, il mourut l’an 8zz.
Au commencement de l’an 819. l’empereur
Loüis tint un parlement à Aix-la-Chapelle, où
il ajouta plufieurs articles à la loi Salique. Voici
ceux qui regardent la religion.Le meurtre commis
dans l’églifeeftpunide mort, fi ce n’eft en
(ç défendant, auquel cas la compofition eft au
L i v r e q u a r a n t e - s i x i e ’ m e : 1 1 7
profit de l’e g liie , outre l’amende au prince. Le
fang d’un clerc répandu dans Péglife augmente
la compofition au triple, Sc fi le coupable ne la
peut païer, il fe rendra ferfde l’églife. Qui aura
tué un homme faifant penitence publique, paiera
triple amende au roi, outre la compofition aux
parens. Qui aura coupé les cheveux à un enfant,
ou donné le voile à une fille malgré fes parens,
paiera la compofition au triple, Sc l’enfant demeurera
libre. Dans un autre capitulaire de cette
année on ordonne aux commiffaires envoïez
dans les provinces,d’avoir foin des réparations
des églifes, du payement des dîmes-, Sc que les
évêques élus foient facrez au plutôt.
Laperfecutiondes Iconoclaftes continuoit en
Orient. Saint Théodore Studite étoit toujours au
château de Metope, où plufieurs attirez par fa réputation
venoient le voir en paffant : car fes gardes
ne les empêchoient pas, tant par le refpedt
qu’ils lui portoient, que pour les prefens qu’ils
recevoient. Un clerc d’A iie , qui avoit déjaune
grande eftimedefa vertu, encore qu’il futlcono-
clafte, l’aïant entretenu, fe defabufa fi bien,qu’ il
retourna chez lui avec un grand deifr de convertir
les autres. Il gagna un clerc fon am i, Sc ils re-
folurent enfemblede ne plus communiquer avec
leur évêque,qui avoit pris le parti des heretiques.
L ’évêque en fit avertir l’empereur & le gouverneur
d’Orient-, qui auffi-tôtenvoïaun desfiens,
avec ordre de donner cinquante coups de fouet
àThepdore. Il ne put le refoudre à cette execu-
Tome X . E e
A n. 818.
t. z.
e. y.
C. t i w
Cap. r i , n 9• 19«
X X X V I I .
Travaux de S*
Theod.Studite»
Vit an» 87«