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enfuite les Paralipomenes. En 836. il dédia à l’ini-
petatrice Judith fes commentaires fur Judith 8c
Efther : parce , dit-il , qu’elle avoir le nom de
l’une 8c la dignité de l’autre. Après la mort de
Louis le Débonnaire , il dédia à l’empereur Lo-
thaire fes livres fur Jeremie , quelque temps après
fes commentaires fur Ezeehiel.
sitg. Mahiiu f. Il étoit dès-lors dans fa retraite : car après avoir
gouverné vingt-ans l’abbaïe de Fulde, il renonça
à fa dignité en 8 4 1. & fe retira en deçà du Rhin,
dans le roïaume de Lothaire. Les moines en-
voïerent le prier de revenir : & comme il le re~
fu f a , ils élurent pour abbé Ha tton , qui avoit
été avec lui difciple d’Alcuin. Raban revint à
Fulde peu de jours après, &c fe retira en une cellule
au mont S, Pierre proche du monaftere. Là
il continua d’écrire , 8c dédia à l’archevêque Ot-
ger un livre penitentiel ; & à Drogon évêque de
tom. s. eonc. f, M e tz , un traité des corévêques:oùilconfeilleaux
î8ji. évêques de confentir. qu’ils confèrent .les ordres
fa c re z , puifqu’ils ont la confecration épifcopa-
le. Il répondit vers le même temps à diverfes
queftions fur la penitence, qui lui avoient été
îhd.f. 1845. propofées par Reginbold corévêque de Maïence.
Pendant ce temps de fa retraite il compofa les
vingt-deux livres de l’Univers , qu’il adreffa à
Hemmon évêque d’Halberftat fon compagnon
d’étude ; & dans fon épitre il l’exhorte à ne pas
imiter plufieurs évêques, qui s’occupoient plus
du jugement des affaires temporelles, que de l’ink
truélion du peuple.
L i v r e q u a r a -n t e h u i t i e ’m e . 467
Louis roi de Germanie aïant oüi parler de ce
traité de l’Univers, le demanda à R ab an , qui le
lui envoïa : car ces princes aimoient à s’inftruire
8c avoient des ledleurs. Cet ouvrage traite premièrement
de Dieu , puis de tous les ordres des
créatures ; 8c ne conlifte prefque qu’en explications
de noms 8c définitions de mots, pour fervir
à l’intelligence hiftorique 8c myftique de d’écriture.
Raban avoit compofé dans fa jeuneffe, par
le confeil’d’Alcuin , deux livres des louanges de
la croix qui contiennent vingt-huit figures myf- * *7î>
terieufes : chacune eft tracée fur un tableau dont
le fonds eft rempli de vers ; & les lettres qui fe
rencontrent dans la figure font encore d’autres-
vers. Cet ouvrage étoit d’une extrême difficulté
& d’une utilité mediocre : toutefois il fut fi efti-
m é , que Raban le prefenta à l’empereur Louis
le Débonnaire , 8c depuis l’envoïa à Rome , où
il fut prefenté au pape Sergius en 844. & les an- An. mu. 84+.
nales du temps en font mention.
Raban étant donc fi connu par fes écrits 8c par A». 847.
fa conduite , fut tiré de fa retraite , nonobftant
fon peu de fanté 8c ion grand âge, car il avoit au
moins faixante - dix ans : on le prefenta au roi
Louis ; 8c avec fon agrément il fut élu 8c confa-
cré archevêque de Maïence le jour de faint Je a n ,
vingt-quatrième de Juin 847.
Trois mois après il affembla fon concile, par Con^ c‘
ordre du roi L ouis, à même fin que le concile Maïence.
de Meaux avoit été tenu dans Je roïaume de
Charles ; c’eft-à-dire, principalement pour reme-
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