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ver-s étoit là & les tenoit.. L ’empereur: lui' ordonna
de les lire, & ajoûta : Ne te mets pas en peine
s’ils font beaux ou non. Un des afliftans dit : Ces
gens-ci , feigneur- , n’en méritent pas de plus
beaux. Il y. avoir douze vers-, dont le fens étoit :
C eu x-c i ont paru à. Jerufalem comme des vaif-
ièaux d’iniquité, pleins d’une erreur iuperftitieu-
iè , & ont été chaflez pour leurs crimes : s’en étant
fuis à CP. ilsn’ont point quitté leur impieté. C ’e it
pourquoi ils-en font encore bannis, étant infcrits
fur le vifage , comme des malfaiteurs.
Saint Théodore continue ainfi fon récit : Après
là leéture de ces vers l’empereur nous fit ramener
au prétoire : mais à peine y fûmes nous-entrez s
qu’on nous ramena cm grande hâte devant l’empereur,
qui nous d it , vous direzfans doute quand
vous ferez partis, que vous-vous êtes mocquez de
moi'j & moi je veux, me mocquer de v o u s , avant
que de vous rcnvoïcr.. Alors il nous fit dépoiiil-
ler & foiietter, commençant, par moi. L’empereur
crioit toujours ,. pour animer ceux qui me
frappaient : & je difois cependant : nous n’avons
rien: fait contre votre majefté , Seigneur ; aiez pitiéde
moi Sainte Viergely venez- à notre fecours»
Mon frere fut enfuite traite de même ; & après
qu’on nous eut déchirez de coups, l’empereur,
nous fit fortir.
Maisauifi-tôt on nous fit revenir ; & un receveur
nous demanda de là part de l’empereur :
Pourquoi vous êtes - vous réjoiiis de la-mort'de
L é o n , & a avez-vous pas embraifé. la même
L i v r e q u a r a n t e - s e p t i e m"e. 3£3
-créance que lui I Nous répondîmes : Nous ne
nous fommes point réjouis de la-mort de Leoni
n o u s ne fommes pas venus vers lui ; & nous ne
pouvons pas changer nôtre créance, comme vous
qui la changez félon les temps. Le receveur ajouta.
N ’êtes-vous pas- venus fous le regne de Léon ?
Non , dîmes-nous, mais fous le préieceiTeur de
l’empereur, c’eft-à-dire, fous Michel le Begue.
Nous revinfm.es au prétoire, & quatre jours après
-on nous prefenta au prefet ; qui après plufieurs
menaces nous ordonna d’obéïr l’empereur.
Nous dîmes , que nous étions prêts a fouffrir
mille morts, plûtôt que de communiquer avec
les heretiques. Le prefet revint aux carelles, &
nous dit ; Communiquez feulement une fo is ,
on ne vous demande pas davantage ; j irai avec
vous à l’églife, allez enfüite où il vous plaira. Jç
lui dis en foûriant : Seigneur , c-eft comme qui
diroit à un homme : Je ne vous demande autre
chofe , que de vous couper la tête une feule fo is ,
après quoi vous irez où vous voudrez. On ren-
Verferoit plûtôt le ciel & la terre , que de nous
faire abandonner la vraie religion. Alors il ordonna
qu’on nous marquât au vifage, &c quoique
les plaies des coups de foiiet fuiTent encore
enflammées & fort douloureufes, on nous étendit
fur des bancs, pour nous piquer le vifage en
y écrivant les vers. L’opération fut longue , & le
. jour venant à manquer , il fallut celfer. Nous d îmes
en fortant : Sçachez que cette infcription
nous fera ou-vrir la porte du paradis, & quelle
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