
140 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ?
g un grand defir de reformer tous les abus intro-1:
’ duits par la négligence des évêques & des feig-;
■ neurs. Les principaux loüerenc extrêmement Ion
deffein. L ’abbé Adalard venerable par ion grand
ag e > dit que depuis le temps du roi Pépin , il
ne fe fouvenoit point d’avoir vu traitcer plus dignement
de l’utilité publique , pourvu que l’o-
Ado chr. beïifance & l’ execution répondit aux réfolutions.
Agobard étoit alors archevêque de L yon , aïant
fuccedéà Leidrade, qui au commencement du
regne de l’empereur Louis, fe retira à Soiifons
dans un monaftere. Agobard avoit été chorévê-,
que de l’églife de L yon , & en fut ordonné évêque
du confentement de l’empereur & de tous
les évêques des Gaules. Il aiïiiloit à cette aftem-
-blée, Sc lui parla fortement contre l’ufurpation
des biens écclefiaftiques par les laïquesftoùtenant
que violer les canons étoit un attentat contre
Dieu même, & que l’on alleguoit en vain des ne-
ceflïtez nouvelles que Dieu auroit bien prevûes,
lors qu’il avoit infoiré à fon églife d établir ces réglés
pour etre éternellement obfervées.
Il eft certain qu’en ce parlement d’Attigny on.
fit un capitulaire, & i l paroît aifez vrâiiembla-
%i- blequec’eft celui de vinet-neufarticles que l’on
Capit. Baluz, to. «. \ i , _ ^ i.p .56}.to 7. rapporte ordinairement a 1 an Si 6.
c"int. M7.iz.' Le fécond article eft conçu en ces termes :
N ’ignorant pas les iacrez canons, & voulant que
l ’églife joiiiiTe de fa liberté : nous avons accordé,
que les évêques foient élus par le clergé &c le
peuple , & pris dans Le diocéfe même, en confideration
X I .V I I .
Election des
L i v r e q^u a r a n t e -s, i x i e *m e. 24*;
fideration de leur mente & de leur capacité ; gratuitement
& fans acception de pçrfonnes. On a
I vû en divers endroits de cette hiftoire,combien
les éleélions desévêques avoieht été troublées par
Japuiflance feculiere, depuis la domination des
Francs & des autres barbares. L'empereur Loüis sirm.pr.fat.
fut le premier, qui par cette ordonnance rendit Tico. C°m' h
a leg! ife fon entiere liberté. On rapporte à ce même
temps un petit traité del’éle&ion des évêques
compofé par Florus diacre de l’églife de Lyon.
Suivant les canons, dit-il, & la tradition apofto-
lique, le fiege étant vacant , un du clergé de la
même égliiedoi.t êtrechoifi par le confentement
unanime du même clergé & de tout le peuple.
On le nomme dans un décret âutentique, puis
il eft confacre par les éveques en nombre légitimé,
& cette ordination eft cenfée un jugement
de Dieu, fuivant S. Cyprien. Il eft conftant aue 1 / a ■ / / . > 1 ^ ad Anton. les eveques ont ete ainh ordonnez par toute l'é-
g l i fe , fans confulter aucunement la puiftance
temporelle, pendant prés de quatre cens ans. Et
depuis que les princes ont été Chrétiens, il eft
évident que les ordinations des évêques font demeurées,
pour la plupart, dans la même liberté :
car quand il n y avoit qu’un empereur, il n’étoit
pas poftible de lui donner connoiffance de tous
les eveques, qui doivent-être ordonnez en tant
de v..ftes pais,d A fie ,d ’Europe & d Afrique.
Quant a la coutume qui s’eft depuis établie
| en quelques rcù'aumes , de confulter le prince
Î pour 1 ordination des évêques,elle fert àentre-
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