
________ 88 H i s t o i r e E p c l e s i a s t i q j j r
A n. 808. ce foh for la fo id e l’hiftorien Socrate, mais quel*'
quesfçavans en doutent. il continue : Plufieurs
autres comptant leur volonté pour lo i, ont fait
des chofes femblables; mais l’églife ni fes loix
n’en fouffrent point de préjudice. Faut-il donc
s’étonner, dece que viennent de faire environ
quin ze évêques ; un concile n’eft pas Amplement
une aiTemblée d’évêques & de prêtres, quoique
nombreufe : il faut qu'ils s’aiTemblent au nom du
Seigneur, en paix & pour l’obfervation des canons.
Ils n’ont pas le pouvoir de lier Si de délier
abfolument, mais félon l’exaditude des réglés :
ils n’ont reçu aucune puiflance de les tranfgreflerj
& je ne fçais’il y a quelque choie, qui n’ait pas
ete réglé. Si on accorde aux évêques ce pouvoir
arbitraire, l’évangile eft inutile, en vain il y ades
canons : chacun du temps de fon pontificat fera
kittl» 18, un nouvel1 e^ vange1l u• te , un nouvelt apoa t“re , un
nouveau legiflateur ; mais il n’eft pas ainfi, l’apôtre
nous défend de rien enfeigner , ou ordonner
audelàde ce que nous avons reçu,
C eq u is ’étoitpaffé à C. P. fut rapporté à Rome,'
d’une maniéré qui fit blâmer la conduite deTheo-
dore: en forte que Baille abbé de faint Sabas de
». ef. »s. Rome &c fon ami lui en écrivit durement. Théo-,
dore lui répondit, fe plaignant qu’il lecondam«
noit fans connoiflance de caufe, & fe juftifiant
de l’accufation du fchifme, par les mêmes raifons
j. »»?. b. que dans fes autres lettres il parle du pape aflea
librement, comme en étant mal iatisrait, &c
ajoute; Quanta ce que yous marquez que l’on
pourra
L iv r e q c a r à x t e -c i x q c i ï ’ m e . 8î> _______
■ pourra dire que j’ai pris ce prétexte pour iàtis- 8o8*
■ faire mon chagrin, d’avoir manqué la dignité de
I patriarche : ne vous en mettez pas en peine; Dieu
■ connoît toutes les démarches, & nous compa-
■roîtrons devant fon terrible tribunal. Il témoigné'
■ enfuite fon eftime & fon refped pourle patriar-
■ c h e , & finit en remerciant Bafiledes riches pre-
■fens qu’il lui avoit envoiez.
■ Les ennemis de Théodore difoient, que quand
■même on auroit interdit Poeconome, il attaque-
■ ro it le patriarche , comme àiant communiqué
■avec lui depuis fa dépofition ;& qu’il n’épargne-
■ ro it pas même la mémoire du patriarche défunt. t
■P ou r s’en juftifier, Théodore écrivit ainfi au car-
■tulaire Nicolas, qui s’étoit fouvent entremis de •
■Faccommodement:Que l’on interdife l’oeconome
F'de fes fondions de prêtre, & nous officierons
■avec le patriarche, s’il l’ordonne, chacun félon
■notre ordre. Pour fureté de ce que nous difons,
■noüs en faifons une ample déclaration par écrit ;
■confentant que fi après î’interdidion de l’oecono-
■ me, nous ne rentrons pas auffi-tôt dans la com-
■tnunion du patriarche ; on prononce contre nous
■lacondamnation qu’ori voudra, & qu’il ne nous
■ fo it plus permis de parler fur ce fujet. Il n’y a ni
■ ange ni homme qui nous y oblige: c’eft Dieu
■ même qui nous excite par votre moïen. Dans
■ cette lettre il compte trois ans depuis le rétablifle-
I ment de l’oeconome, ce qui marque l’an 805).
Il y avoit une année entiere que Platon & ôoif^S’ntre
I Théodore fouffroient une rude periècution. Ce
_ - 1 * , I I dore.
Fome X M