
3 4 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
examens des cathecumenes à l'occafion du facra-
mentaire de S. Gelafe. Le famedi avant le dimanche
des rameaux le facramentaire portoit, que le
pape étoit occupé à faire l’aumône , ce qu’Amala-
rius croit avoir été inftitué en mémoire de la femme
qui parfuma les pieds de Jefus-Chrift iix jours
avant fa paillon.
Le Jeudi-faint il y a plufieurs lîngularitez. On
ne chante plus Gloria P a t r i, & on ne fonne plus
les cloches, ce qui dure les deux jours fuivans :
on confacre les faintes huiles de trois- fortes : le
faint crème , l’huile des cathecumenes, celles des
malades. On réferve le corps de Nôtre-Seigneur
au lendemain : On fait un repas commun en
mémoire de la cene : on lave les pieds des freres
5c le pavé de l’églife , 5c on dépoüille les autels :
enfin les penitens reçoivent l’abiolution. L ’office
du vendredi-faint étoit tel qu’il eft encore ; 5c
l’adoration de la croix y eft bien marquée , 5c défendue
contre ceux qui l’attaquoient ; comme
Claude de Turin. Ici Amalarius dit avoir appris
de l’archidiacre de Rome , que dans l’églife où le
pape adoroit la croix , perfonne ne communioit ,
5c cet ufage eft devenu univerfel. Le famedi faint
on ne difoit point de mefle , parce qu’elle étoit
réfervée à la nuit fuivante ; 8c- faint Jerôme rapporte
comme une tradition apoftolique , que la
veille de Pâques il n’étoit pas permis de congédier
le peuple avant minuit. Ce jour-là même
l’archidiacre de Rome faifoit les Agnus-Dei de
cire 5ç d’huile , que le pape bçniffoit 5 & que l’on
diftribuoit
L i v r e q u a r a n t e - s e p t i e ’m e . 3 4 ; ,
diftribuoit au peuple à l’oétave de Pâques, après
la communion , pour les brûler 5c en parfumer
les maifons. La veille de Pâque on baptifoit la
nuit ; mais la veille de la Pentecôte on baptifoit a
none ; c’eft-â-dire, a trois heures après midi. Cet
échantillon fuffira pour montrer 1 utilité qu un
leéfceur pieux 8c attentif peut tirer des écrits d’Àma-
larius 5c des autres femblables : pour connoître la
fainteté 5c l’antiquité,des cérémonies de l’églife.
Quand elles n’auroient que neuf cens ans, elles fe-
roienc bien venerables ; mais 011 les regardoitdes-
lors comme très-anciennes. Il traite dans le premier
livre des méfiés de toute 1 annee, dans le fécond
des ordinations 5c du cierge ; dans le troi-
fiéme il explique l’ordinaire de la mefle , 5c dans
le quatrième les offices du jour 5c de la nuit.
Cependant les affaires fe brouilloient de plus en
plus entre l’empereur Louis 5c fes enfans. Il etoit
toujours gouverné par Judith ; & panchoit tantôt
vers l’un , tantôt vers l’autre, fuivant quil etoit
pouffé. Il avoit changé leurs partages, & ôté à
Lothaire le titre d’empereur : tout l’empire etoit
ébranlé par les armées qui marchoient de part 5c
d’autre. Alors Agobard archevêque de Lyon
écrivit à l’empereur Louis en ces termes : Comment
un fujet peut-il s’acquiter de la fidélité
qu’il vous d o it , û vous voïant en perd , il ne
s’empreffe à vous le faire connoître ï Je prens
à témoin Dieu , qui fonde les coeurs , que je
n’ai .aucun autre motif de vous écrire , que la
douleur, plus grande que je ne puis exprimer,
Tome X . X x
A n . 833.
L ib . iy .c . 18.
X X X V I I .
Ecrits Agobard
pour Lothaire.
Epift.Tleb.fo-.z.
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