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A n. 7 9 5 -
8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
lion monaftique.-Saint Platon étant malade, af-
fembla toute la communauté, &. fuppofant que
fa maladie étoit mortelle , il les conjura de lui
déclarer qui ils vouloient avoir pour iuperiéuf
après lu i, affurant qu’il approuveroit leur choix,
car il fçavoitblen leur inclination. Ils répondirent
tous d’une v o ix , quec’étoit Théodore , 8c fàint
Platon fans rien ajouter, le chargea auffi-tôt du
gouvernement. Théodore ne s’attendoit à rien
moins ; mais il ne put refifter au confentement
unanime,
Tel étoit donc iàint Platon retiré & dégagé de
tout, quand il crut devoir témoigner ouvertement
, qu’il défaprouvoit le mariage de l’empereur
Conftantin avec Theodote, jufqu’à iè fepa-
rer de la communion du patriarche Taraiiè. L ’empereur
irrité', le fit menacer d’e x il, de foüet, de
mutilation de membres : on lui envoya des moines
pour le folliciter, on lui écrivit des lettres,’
mais le tout inutilement. L ’abbé Théodore ion
vitaHeoi.pir neveu, fe déclara comme lu i , 8c ne fe crut pas
obligé au même ménagement que le patriarche
Taraife ; mais après y avoir bien penie, il excommunia
publiquement l’empereur, & le dénonça à
tous les moines. L ’empereur diiïimula ion ref-
fenriment 5 8c voulant gagner Théodore, il y
employa ià nouvelle époufe Theodote , qui étoit
parente du fàint abbé , 8c qui s’efforça de le gagner
par de grandes lommes d’argent 8c de grands
prefens, 8c encore plus par la confideration de la
parenté.
L ’empereur
Mich. n, io*
L i v r e qu a r a n t ë-c i n qu i e’ m e. 9 ____
L ’empereur voiant qu’elle n’avoit rien gagné, An< i f e
alla lui-méme au monaftere de Saccudion, fous
pretexte d’une affaire preffée : mais ni l’abbé
Théodore, ni aucun des moines, ne iè preiènta
pour le recevoir} & pas une ne lui parla, ni ne
l ’approcha. Outré de colere, il retourna au pa- <•
lais, 8c envoia Bardane , domeftique des écoles^
c’eft-à-dire, capitaine des compagnies,, 8c Jean ,
comte de fobfequium, pour maltraiter à coups
de foüet l’abbé Théodore & ceux de fes moines
qu’il içavoit être les plus fermes dans les mêmes
fentimens. On les déchira de coups, 8c on fit
couler de leur corps des ruiffeaux de fang , puis
on les envoia fur le champ en exil à Theflaloni-
que , fuivant l’ordre de l’empereur. Ils étoient
douze en tou t, l’abbé 8c onze moines : ils ibuf-
froient ce traitement d’un efprit tranquille -, 8c
comme il y avoit un ordre de l’empereur portant
défenfè à perfonne de les recevoir, les abbez mêmes
n’oioient leur faire l’hofpitalité.
Les mêmes capitaines amenèrent Platon à rw.*n. «,
C. P. 8c l’empereur le fit venir devant lui ; mais il ^ w ‘
lui refifta en face, 8c lui ioûtint que fon mariage
étoit illicite. L ’empereur le fit enfermer dans
une cellule , oh on lui donnoit à manger par
un trou, avec ordre de ne le laiffer voir à perfonne
; 8c il étoit gardé dans le monaftere de S.
Michel, joint au palais ; dont étoit abbé le prêtre
Jofeph, qui avoit marié l’empereur avec Theo-
clote. L ’empereur envoia des évêques à Platon ,
pour lui perfuader de confçntir feulement de pa- r
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