
A n . §50.
Martyr. R. z i.
OU. '
Eulog. ibid. c. H
Soll. tç. lo.J>. J84.
' Prud. Perifleph.
hyrn. 4. Martyr*
R. 17.
498 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
monaftere de faine Sauveur de Leyrc nommé alors
Legerenfe. L ’éghfe en fait mémoire le vingt-deu-
xieme d’Oètobre. Mais la grande perfécution
commença l’an 8 jo . Ere 888; la vingt-neuvième
année du regne d’Abderame. Le prêtre Parfait né
a Cordouë & élevé dans le monaftere de faine
A c ifc le , ' où il avoit paffé prefque toute fa jeu-
nef feetoi t fort bien inftruit de la fcience eccle-
fiaftiquei;, 8c connu des Mufulmans, parce qu’il
poffedoit parfaitement la langue Arabique : mais
il avoit autrefois renié la foi devant le c a d i, ou
juge des Mufulmans , pour la crainte de la mort.
Saint Acifcle .que je viens de nommer eft un martyr
fameux qui fouffrit àCordouë fous Diocletien
avec fa foeur Victoire ; 8c l’églife les honore le dix-
feptiéme de Novembre.
Un jour,comme le prêtre Parfait paffoit par la
ville ,pourfesaffaires particulières : quelques Mufulmans
lui firent des queftions fur la religion, &
lui demandèrent fon fentiment touchant J . C. 8c
Mahomet. Jefus-Chrift , dit-il, eft Dieu au-deifus
de tout beni dans tous les fiecles : pour votre prophète
, je n’oiè vous dire ce que les chrétiens en
penfent, vous en feriez trop offenfez; mais fi vous
me donnez parole de ne vous point fâcher, je vous
le dirai. Ils lui promirent, & il continua leur par*
lant Arabe : Nous croïons que c’eft un de ces faux,
prophètes prédits dans l ’évangile, qui en a féduit
plufieurs 8c les.a entraîniez avec lui au feu éternel.
m ajouta plufieurs chofes , touchant les impuretez
que:leur religion autorife. 1
L i v r e q u a r a n t e - b u i t i e ’m e . 4 9 5
Ils diflimulerent pour lors leur indignation : mais
peu de temps après, faint Parfait aïant encore
été obligé de fortir pour quelque affaire : les
mêmes Mufulmans le virent venir de lo in , &
dirent aux affiftans : Voici un homme qui dernièrement
prononça contre le prophète , que
Dieu beniffe , des blafphêmes qu’aucun de vous
ne pourroit fouffrir. Auifi-tôt ils le prirent, &
l ’enleverent avec tant de vîteffe qu’à peine fes
pieds touchoient à terre , le prefenterent au cadi
& dirent : Cet homme a maudit notre prophète
& fait des reproches à ceux qui l’honorent : vous
•fçavez qu’elle peine mérite un tel crime. Le câdi
le fit mettre en prifon, chargé de fers très-peians :
pour le faire mourir à la fête qui leur tient lieu
de Pâq.ue. Saint Parfait s’appliqua dans la prifon
aux veilles, aux jeûnes 8c à la priere, pour fe fortifier
dans la foi qu’il avoit autrefois niée. Cependant
il prédit la mort de l’eunuque Nazar
Hageb ou maître de chambre qui étoit le principal
officier du fultan & qui gouvernoit toutes
le s affaires d’Efpagne. Saint Parfait dit en parlant
de lui : Cet homme aujourd’hui fi puiffant ne
verra pas la fin de l’annçe, après qu’il m’aura fait
mourir.
. Saint Parfait demeura quelques mois en prifon
; 8c eiifin le jeûne folemnel du mois Ramadan
étant paffé, vint la fête qu’ils celebrent le
premier jour du mois Chaoiial 8c qu’ils accompagnent
de grandes réjoiiiffances. Le martyr fut
tiré de prifon, 8c mené au-delà du fleuve Betis s
Tomç X , Q_q q
A n . 850.
Bèbl. Orient.
78. 158.
îb'td. p.