
A n 8’ 8 lerez vous cette aéHon ? unfacrilege, dirent iîsj
Seigneur,repartit Vala, s’adreffant à l’empereur,
que perfonne ne vous trompe; il eft bien dan-j
gereux de détourner à des ufages profanes les
chofes une fois confacrées à Dieu, contre l’au-;
r torité de tant de canons Sc au mépris de tant
d’anathêmes. C ’eft pourquoi, s’il elt vrai que l’état
ne puiife fubfiiler fans le fecours des biens
ecclefiaftiques, il en faut chercher modeftement
les moïens, fins nuire à la religion ; fi les évêques
doivent quelque fervice de guerre, qu’ils s’en,
acquittent, fans déroger à la fainteté de leur pro-;
Bup.liv. XLT. feflion. C ’eft-à-dire , qu’on les difpensât de fer-,
^ v ir en perfonne, comme•Charlemagneavoit fair.'
Vala reprefenta enfuite les périls où onexpofoit
les monafteres,en les abandonnant à des laïques;
il fe plaignît que les évêchez n’étoient point donnez
félon les canons, ni leséleétions obfervees.1
Enfin il parla contre les chapelains du palais,on
clercs fuivant lacour, qui n’étoient ni moines v i-
. vant fous la réglé, ni clercs fournis à un évêque,
8c ne fervoient que par in té rê t, ou par ambition.
Car il foûtenoit que tout Chrétien dévoie
être chanoine, c’eft à-dire, clerc obfervant les
canons, ou moine,oulaïque,autrement, difoic-
i l , il eft fans chef, Sc par confequent heretique
acephale.
La conclufion de ce parlement d’ Aix fut que
l’empereur ordonna quatre conciles ; Sc pour en
préparer la matière, il refolut d’en voïer des com-,
miflaires par tout le roïaume, quideyoientpar-
L i v r e q j j a r a n t e -s e p t i e *m e . 305
tir à l’oéfave de pâques de l’année fui vante 82.9. ^
LesConcilesdevoients’aiTembleràl’o&ave de la ’ *
pentecôte, 8c dans le même tems on devoit obfer-
ver un jeûne général de trois jours. Lcscommif- Airsu.».*,
faires devoient s’informer de la conduite des
évêques : fçavoir à quoi ils s’appliquoient le plus,
au fpirituel ou au temporel. Quels étoient leurs
miniftres, corevêques, archiprêtres, archidiacres,
vidâmes, curez : quel foin ils avoient d’inf-
truire , Sc quelle réputation. Si les évêques dans
leurs vifites étoient à charge aux curez Sc au peup
le , ôcfaiioient des exaiHons; de l’état des mo-;
nafteres, Scde toutes les églifes données en bénéfices
par autorité du prince; c’eft-à-dire, dont
le revenu étoit attribué à d’autres qu’aux titulaires.
Tout cela fe voit dans une lettre de l’empereur
à tous fes fujets.
Dans une autre lettre generale , il marquoit
plus expreifement la caufe de fa crainte. Qui ne
Voit, difoit-il, que Dieu eft irrité de nos pechez,
par tant de fléaux dont il frappe nôcre royaume
depuis tant d’années■ La famine continuelle, la A 1!»1*
mortalité des animaux, la pefte fur les hommes,
la fterilité des fruits, diverfes maladies, Sc l’indigence
des peuples.D’ailleurs les révoltés des fedi-
tieux Sc les* incurfions des ennemis du nom
Chrétien, qui l’année derniere ont brûlé des
eglifes, emmené des Chrétiens en captivité, tué
des ferviteurs de Dieu. Les rebelles, dont il eft
ici parlé, font Aizon Sc Villemond fur la frontière
d’Efpagne, Sc les infidèles qui attaquèrent i#».«»». »17.
Tome X .