
J 04 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
expofer , ou ne va pas jufques au bout , qu’on le
fafle périr par lé feu.
tint. iii. c. ii. Cependant Hincmar écrivit à Prudence évêque
de T ro y e s, pour le confulter fur la maniéré
de réprimer Gothefcalc. Il lui raconte ce qui s’é-
toit paifé dans le concile, & tous les moïens qu’il
à emploïez pour le convertir ; & demande s’il doit
l’admettre à entendre l’office le jeudi faint ou le
, )our Pâque : ou même lui donner la commu-
Eptft' Rab. ad . . . . TT. f .
Hincm. mon. D ailleurs Hincmar écrivit aux reclus ae
fon diocefe , pour les précautionner contre les erreurs
de Gothefcalc : dont il voïoit quepluileurs
prenoient le parti. ' „
En effet Ratram moine de Corbie écrivit à
Gothefcalc fon ami une lettre, ou il cenfuroit librement
cet écrit d’Hincmar : à qui la lettre de
Ratram fut rendue par les gardes de Gothefcalc.
Maug. ¿¡il. c; D ’ailleurs Prudence évêque de Troyes fit un recueil
de paffàges de l’écriture fainte & des peres,
principalement de faint Auguftin, pour prouver
' la vérité des deux prédçftinations. Il y traitoit
auffi du libre arbitre & de la mort de Jefus-Chrift
pour tous 5 &c l’envoïa à Hincmar & à Pardule de
Laon , du confentement d’un concile tenu à Paris
vers l’automne de l’an 849. Prudence mit en tête
une lettre où il dit : J ’avois fouhaité de traiter
avec vous à l’amiable & en particulier touchant
les queftions propofées : mais n’en aïant pas eu
la liberté , j’ai été obligé de vous écrire : vous
priant principalement de ne pas permettre, que
l’on ajtaque de yotre temps l’autorité de faint
L i v r e q u a r a n t e - hu i t i e’me . jo j
Auguftin. Il s’étend enfuite à prouver combien
cecte autoricé eft grande dans leglifc. ^
Ce concile de Paris étoit affemblé des quatre ti.
provinces de T o u r s ,. Sens „• Reims & Roüen , & à Nom'uo7°ialc
compofé de vingt-deux évêques dont les plus con-
nus font : Landran archevêque de T ours, fécond j*«-
du nom , fucceffeur d’Urfthar , qui avoit fuccedé p' i8‘
au premier Landran: Venilon archevêque de Sens,
Prudence évêque de Troyes , Agius d’Orleans,
Erchanrad de Paris : Hincmar archevêque de
R e im s, Pardule évêque de Laon , Rothade de
Soiffons : Paul archevêque de R ouen , & Freculfe
évêque de Lifieux. Ces évêques envoïerent à N o -
menoy, prétendu roi de Bretagne, une lettre où
ils lui parlent ainfi.
Quoique vous portiez le nom de Chrétien,
la terre des Chrétiens eft ravagée par votre cupidité':
les églifesy partie détruites, partie brûlées,
avec les reliques des Saints. Vous avez réduit in-
juftement à votre ufage les biens des églifes, qui
font le patrimoine des.pauvres, Vous avez corn*
mis beaucoup d’âutres violences : çhaffévde leurs
iieges les évêques légitimés, &c mis à leur place
des voleurs 6c des mercenaires. Vous avez mépris
fé la jurifdiétion de faint Martin notre patron t
dont vous' né pouvez nier que vous dépendez :■
& pour comble de témérité vous avez méprifé
le vicaire de faint Pierre , le pape à qui DieU a
donné la primauté dans tout le monde. Car comme
vous lui aviez demandé , qu’il vous écrivît
dans fon livre ,& qu’il priât Dieu pour vous : il