
A n. 8.14.
l i S H i s t o i r e E c c l e s î a s t i q o b .
ber ? & comme ils fe regardoient Pun l’autrej
n'entendant pas ce qu’il vouloit dire : il ajouta:
Les images ne tomberent-elles pas fous Leon
Ifaurien Si Conftantin fon fils ? ils en convinrent,
Si il concluoit qu’elles fubfiftoient donc auparavant.
Alors l’empereur dit : Sçachez, mes peres,
que je fuis de votre fentiment; & il tira un reliquaire
orné de figures qu’il portoit 8c le baifa;
mais puifqu’il y en a qui font d’un autre avis,6c
que la queilion a été portée devant m o i, je ne
puis m’empêcher de la faire examiner.
Les catholiques qui connoiifoient fa mauvaife
intention, refuferent d’entrer en conference, 8c
Emilien de Cyzique dit : Si c’eft une affaire ec-
clefiaftique, qu’on la traite dans Péglife,fuiyanc
lacoûtume, non pas dans le palais. Mais , dit
l ’-empereur, je fuis enfant de l’ég life , Sc je veux
Yous écouter comme médiateur. Michel de Syn-
nade dit : Si vous êtes médiateur, pourquoi n’ n
tenez-vous pas la conduite? vous cachez les uns
dans le p a la is , vous les raflemblez , vous les
nourrifTez délicatement, vous les excitez Sc leur
donnez toute la liberté d’enfeigner l’erreur:
toutes les bibliothèques leur font ouvertes, il y
a défenfe de nous fournir des livres : nous n’o-
fons même parler dans les rues, vos ordres nous
intimident par tout. Mais pourquoi, lui dit l’empereur,
refufez-vous de parler, finonparce que
vous manquez de preuves ? nous n’en manquons
p a s , ditTheophylate deNicomedie, mais nous
manquons d’auditeurs difpofez a ie s entendre.
Pierre
L i v r e q j j a r a n t e - s i x i e ’ m e ; i d p
Pierre de Nicée ajouta : Comment voulez-vous '— — -—•
que nous conférions avec eux, tandis que vous A n - . 814.“
les foucenez ? ne fçavez-vous pas que les Manichéens
même l’emporteroient, fi vous étiez de
leur côté ? Euthÿmius de Sardes prit la parole,
& die : EcouteZjSeigneur, depuis plus de huit cens
ans que Jefus Chrift eft venu au monde , on le n
peint 8c on l’adore dans fon image ; qui feraaflez
hardi pour abolir une fi ancienne tradition ? Elle
a été confirmée par le fécond concile de N ic é e ,
tenu fous Irene &c Conilantin, Sc quiconque ofe
s’élever contre, foit anathême. Saint Théodore Vltllfi,eei_e%7^
Studice parla.aprèsles évêques, Si dit entre au- EtAiv.n.n.
très choies : Seign eur, ne troublez pas l’ordre
de l’églife. L ’Apôtre d it , que Dieu y a mis des
apôtres > des prophètes , des pafteurs 8e des
doéteurs, mais il n’a point parlé des empereurs.
Vous êtes chargé de l’état 6c de l'armée ; prenez
en foin, Si laiflez l’églife aux pafteurs Si
aux doéleurs.
L’empereur irrité les chafla de fa prefencë,
leur défendant de plus paroître.devant lu i , ni
de parler davantage; Stquandilshm n tretire z,
chacun reçut un ordre du prefetde C. P. de fe
tenir chez fo i, fans avoir aucun commerce les
uns avec les autres, ni parler de la foi en quelque
maniéré que ce fût. Les porteurs de cette
défenfe étant venus à faint Théodore Studire ,
Ll leur dit:Voyez vous-même s’ il eft jufted’obéir
à Dieu ou à vous ? car nous nous ferons plutôt c l€%
gouper la langue, que d’abandonner la défenfe
J'orne X . ' Y