
A n. 8i <>.
v i i i .
Mort de laînt
Théodore Stu-
dite.
Vita n* ixj.
178 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . »
Heriold ne pouvant encore y être paifible demeura
en Frite , dans la terre que l’empereur lui
avoit donnée.
Anfcaire 8c Aubert y demeurèrent avec lu i,
tantôt entre les C h ré tien s , tantôt entre les
païens, prêchant 8t inftruilanc ceux qu’ils pou-
voient. Il s’en convertit plufieurs, & le nombre
des fideles croiiToit de jour en jour. Les deux
millionnaires cherchèrent à acheter des jeunes
efclaves, pour les élever dans le fervice de Dieu.
Le roi Heriold leur en donna des liens à in-
ftruire , 8c leur école lut bien-tôt de plus de douze
enfans. Ils attirèrent d’autres perforînes de
côté 8c d’autre , pour les fervir 8c les aider : la
religion croiflbit avec leur réputation. Ils travaillèrent
ainfi plus de deux ans, après lefquels
Aubert tomba malade,8caïant été conduit en
Saxe à la nouvelle Corbie, il y mourut iainte-
ment.
En Orient S. Théodore Studite tomba grièvement
malade , au commencement du mois de
Novembre8a<i.Sur cette nouvelle un grand nombre
d’évêques, d’abbez, de moines 8c d’autres
perfonnes pieufes accoururent pour le voir. Ne
pouvant plus parler haut, il diétaàun fecretai-
re ce qu’il leur vouloit dire , puis il fe trouva
beaucoup mieux , alla de fon pied à l’ég liie , 8c
ycelebra le faint facrifice, car c’étoitle dimanche
quatrième jour du mois, il parla encore aux
afliftans, 8c après leur avoir donné la communion
, ôc avoir mangé avec eux, il fe remit au lit,
L i v r e qu a r a n t é - s e p t i e’ m e . 179
fit appeller l’oeconome, 8c lui donna les inilru-
¿lions qu'il crut neceffaires; C ’étoit Naucrace ’ 1 *
fon ftdele difciplc 8c fon fucceiîeur. Le fixiéme
du mois, qui étoit la fête de faint Paul évêque
de C. P. 8c confeiTeur fous Coftantius, Théodore
alla encore à l’E g life , célébra la meife, 8c
parla aux freres. Mais la nuit fuivante fon mal
Augmenta notablement; 8c ayant beaucoup iouf-
ferc pendant deux jours, il connut que fa fin ap-
prochoit, parla pour la derniere fois à fes moines,
8c demeura ainfi encore deux jours beniflant
ceux qui l’approchoient, 8c faifant fur eux le
figne de la croix.
Le dimanche onzième de Novembre, fête du
martyr faint Menas ientant qu’il n’iroit pas loin,
il fit faire les prières ordinaires, reçût l’extrêmeo&
ion , puis communia en viatique, sc fit allumer
des cierges, 8c commencer les prières des
funérailles. Les freres fe mirent en rond autour
de lu i, & il rendicl’efprit comme ils chantoient I0,
le grand pfeaume cent dix-huitiéme, que les
Grecs chantent encore aux enterremens. Il vécue
foixante fepe ans, 8c mourut hors de C.P. dans
la peninfule de S. T ry p h o n ,d ’où il fut premièrement
transféré à l’isle du prince, ôc dix-huit
ans après dans fon monaftere de Stude. Naucrace
fon fuccefleur, écrivit une lettre circulaire
a tous ceux que la perfecution avoit difperfez ,
ou il raconte les circonftances de fa m o rt, 8c fa' Viu™n-cm. '
vie fut écrite quelque temps après par Michel W-Vs/T'
Studite fondifciplê. L ’églife Grecque honore