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4 ü H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
| évêque de Poitiers &archichapelain du roi Charles,
A n . 844. Ragen^ire évêque d’Amiens , & Loup abbé de
Ferrieres furent pris en cette occafion. Ainiî les
abbez quoique prêtres & les évêques mêmes por-
'¿nn.f m 844. toient les armes comme les autres feigneurs ;
8c on prétendoitqu’ils y étoientobligez à caufe
de leurs fiefs. Ce combat fut donné le feptiéme
de Ju in 844.
Loup etoit depuis peu abbé du monaftere
de Ferrieres en Gâtinois , autrement nommé
Bethlehem, dédié à faint Pierre. On croit qu’il
¡ j étoit de la nobleife du païs, Il s’appliqua à l’étude
des 1 enfance , •& embralTa la vie monaftique dans
cette maifon , fous la conduite de l’abbé Aldric ,
depuis archevêque de Sens. Loup étant déjà diacre
fut envoie par Aldric en Germanie continuer fes
études à Fulde fous l’abbé Raban : qui étoit alors
le maître le plus fameux pour les lettres facrées &
profanes. Loup y fit un grand progrès, 8c y acquit
beaucoup d amis. Il revint en France avec une
f p f i telle réputation de fcience & de Vertu , qu'il fut
prefenté à l’empereur Louis le Débonnaire. & à
l’imperatrice Judith , & reçû très-favorablement.
L ’année fuivante l’imperatrice le fit venir à la cour ;
8c il crut avec plufieurs autres, qu’il feroit bientôt
élevé à quelque dignité. Après la mort de l’empereur
Louis, Odon abbé de Ferrieres aïant commis
de grands crimes, le roi Charles irrité contre
lui , lui"ôta l’abbaïe, & la donna à Loup déjà
zpip.i 1. é1 41- pretre : qui fut élu par les moines le vingt-deu-
xieme dç Novembre 844. 8c çonfirmç parle roi
X V III.
Capitulaire de
Touloufe.
To■ 7-conc.p.
L i v r e q u a r a n t e - h u i t i e ’m e . 4 1 3
quelques jours après. La communauté étoit defoi-
xante &c douze moines.
Le roi Charles aïant pris Touloufe , reçut les
plaintes des prêtres du païs contre leurs évêques,
& en attendant un concile il y pourvue, par un
capitulaire de neuf articles, datté du mois de Juin '780, t0' 2"
l ’an 844 . Premièrement le roi défend aux évêques
de faire à leurs prêtres aucuns mauvais traitement,
en vengeance de ce qu’ils fe font adreifez à lui. c. t.
Ils fe contenteront de la quantité de bled 8c de
vin & des autres fournitures qui font fpecifiées :
les prêtres ne feront ^obligez de les porter qu a
cinq milles de diftance,& les officiers des évêques
n’en prendront point prétexte de vexation. Les
évêques en faifant leurs v ifite s , choifiront pour
loger un lieu où les paroiffies voifines puiffent commodément
s’aifembler: le'curé du lieu & les quatre
autres vo ifin s , fourniront la quantité de vivres
qui eft ici marquée , pour la dépenfe de levêque,
fans que fes gens puiffent en exiger davantage , ni
faire des débris çhez l’hôte. Les évêques ne viiïte-
ront qu’une fois l ’année: du moins ils ne recevront m.
cette fourniture qu’une fois. Ils ne la recevront, c. 6,
que quand ils vifiteront en perfonne. Ils ne multiplieront
point les paroiffes, pour augmenter leurs
revenus , mais feulement pour l’utilité du peuple ; c ..
8c en les divifant ils diviferont auffi la dépenfe des
curez. Ils ne les obligeront qu’à deux fynodes, & c. ?.
dans les temps reglez. Ce capitulaire eft important
pour connoître combien quelques évêques abu-
foient de leur pouvoir.