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V I I
S Anfcaire en
Danemarc.
V i t a to 6. A ¿ h
SS. B en .p , 79.
n. 9•
n: 11.
1 7 6 H I S T O I R E EcCI . Ï .SIASTIQ_UF. ; ’
vouloient l’en détourner: mais il'demeura fer-
meyôctandis que l’abbé Vala étoit au palais, où
il alloit tous jours, Anfcaire demeuroit au logis
, 8c fe tenoit à l’écart appliqué à la priere 8i
à la leéture.
Il avoitécé mis dés l’enfance dans le monafte*
re de Gorbie fur Somme, ôc fut excité à la'vertu
par plulieurs révélations, qu’il ne communiqua,
qu’à les amis- particuliers, & qui-ne furent pu-,
bliés qu’après fa mort, comme il leur avoit recommandé.
Il eut charge d’ënfeigner dans es
monaftere; 8c incontinentaprès la fondation de
la nouvelle Corbieen Saxe , il y fut envoie pour
exercer la même fonétion.
Comme il étoit donc en retraite, fe préparant
à partir pourle Dànemarc, un moine nommé
A-ubert, qui étoit aufli à la fuite de l’abbé Vala,.
vint le trouver , 8c lui demanda fi c’écoit tout ds
bon , qu’il vouloit entreprendre ce voïage. Anf-
eaire foupçonna d’abord,qu’il n’y eût dans cette
queftionde l’artificepouîiébranler: mais Au-
bertl’aïant alfuré de fa fi-ncerité , il lui déclara
fon intention. Et moi, dit Auberr, je ne vous
taillerai point aller feul, je veux vous accompagner
pour l’amour de Dieu, pourvu que vous
m’obteniez la permiflion de l’abbé. Anfcaire allia
audevantde Vala quand’ il revint du palais, Se
lui dit qu'il avoit trouvé un compagnon pour
fon voïage. Quand il eût nommé Aubert, l’abbé
fut fort furpris , parce qu’il étoit de grande naif-
fance, de fes plus confidens, 8c intendant de fa
L i v r e q û a r a k t e - s e p t i e ’m e . 1 7 7
trtaifbn II l’interrogea lui-même, 6c lui accorda
fan congé, mais il déclara à l’un 8c à l'autre, qu’il
ne leur donneroit perionne de fa famille pour les
fe rv ir , s’il n’y vouloit aller de bon gré, trouvant
d e j ’inhumanité à envoïer quelqu’un malgré lui
avec les païens.
Il les mena tous deux à l’empereur qui ravi
de leur bonne volonté, leur donna des meubles
de chapelle, des coffres, des tentes, Scies autres
fecours neceffaires pour un fi grand voïage , 8c
leur recommanda d’avoir grand foin d’aftermir
dans la foi le roiHeriold 8c les fiens, de peur qu’ils
ne retournaffent à leurs anciennes erreurs, &de
travailler à en convertir d’autres. Ils partirent
donc fans avoir perfonne pour les fervir: car He-
riold encore neophy te&groffier,ne fçavoit point
comment on les devoit traiter; 8c les fiens, élevez
auffidans des moeurs différentes, n’avoient
pas grande attention à ces deux étrangers. Ainfi
ilsiouffrirent beaucoup dans ce commencement
de vpïage. Quand ils arrivèrent àCologne l’archevêque
Hadebalde en eut eompaffion, 8c leur
donna pour porter leurs hardes une très-bonne
barque ,où i l y avoit deux chambres, le roi-He-
rioldla trouvai! commode , qu’il y paffa avec
les moines François, prit pour lui une des chambres
8c leur laiffa l’autre , ce qui augmenta
entr eux la familiarité, 8c fes gens en lervi-
rent mieux les moines. Ils dèfcendirenc ainfi le
Rhin jufques à la mer ; 8c aïant paffé la Frife,.
arrivèrent aux frontières de Danemarc ü mais
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An. irs-fi