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craignant que Rome ne fût ailiegée de nouveau ,
on confacra le pape Léon le douzième d’Â v r il ,
quoique le conièntement de l'empereur ne fut pas
encore venu : mais avec proteftation qup l’on ne
prétèndoit point déroger a la fidélité qui lui ¿toit
dûë après Dieu. Cependant les Sarrafins s'embarquèrent
S ai'ant leurs vaiffeaux chargez de butin ,
Si firent voile Vers l’Afrique :-mais comme ils blaf-
phemôicnt contre Jeftis- Chrift Si fes apôtres, il
furviftt une tempère , leurs vaiffeaux ie briferent
les uns lés antres Jgfp ifs périrent la plupart. Avec
les corps que la mer rejetta fur les côtes, on trouva
quelque partie des trefors de l’églife de S. Pierre,
qui y furent rapportez. Il refta toutefois des Sar-
rafins en Italie ; u-n de leurs chefs nommé Mallar,
étant venu au fccours de Radelgife D /, demeuroit à
Benevent : & la même année 847. il prit la ville
de Telefe , & pilla le monaiterc de fainre Marie
de Cingle;
Le pape Léon donna fes premiers foins à réparer
les ornemens de l’églife de faint Pierre , Si continua
pendant fon pontificat, qui fut de huit ans.
Il y donna des croix , des images', des calices,
des chandeliers de diverfes fortes -, des rideaux
ou tapifferies d'étoffes précicufes, avec des perfon-
nages ou figures d’animaux. Mais il orna principalement
la confeffion, c’eit-à-dire , la fepulture
de faint Pierre , & l’autel qui é-toit deffus. Il mie
au frontifpiçe des tables d’or chargées de pierre-;
ries & peintes en émail , où l’on voïoit entr’âu-
cres fon portrait & celui de l’empereur Lothaire:
L i v r e q u a r a n t e -h u i t i e ’m e . 463
le poids en étoit de deux cens feize livres d’or. Il r
y mit des bordures d’argent du poids de deux cens A N. 847.
huit livres , & un ciboire ou baldaquin'de feize
cens fix livres. Tout l’argent qu’il donna a cette
églife feule, & dont le poids eft exprimé , monte
à 3861. livres, qui font 37.91. marcs & demy , ?
Si il orna à proportion plufieurs églifes , entre
autres fon titre des Quatre-Couronnez. Il rétablit
auffi une falle , où fes predeceffeurs avoient accoutumé
de faire le jour de Noël les feftins fo-
lemnels, qui avoient été interrompus fous les deux
derniers papes.
Conftantinople changea de patriarche peu de
temps après. Saint Methodius fçaehant que faint Marche de c. p,
Joannice étoit près de fa fin l’alla v o ir , fe recomman.
d.a .à f„e s , pr rières ■, Si s’ent. retint lon&g -temps v‘t“ s■ 3°m- m “ t- sur. 4-
avec lui. Saint Joannice le tint rort honore de n™.
cette vifite , Si prédit au patriarche qu’il ne le
furvivroit pas long-temps. En effet faint Jo an nice
mourut âgé de quatre-vingt-un an , lé quatrième
jour de Novembre , la cinquième année
de l’empereur Michel, c’eft-à-dire , l’an 846. &
S. Methodius étant-devenu hydropique mourut
huit mois après» fçavoir le quatorzième de Juin
847. Il avoir ténu quatre ans le fiege de C . P. On n
dit qu’il portoit une bandelette , qui lui foûte- /■«»
noit le menton -, parce qu’il avoir eu les mâchoires
brifées pendant la perfecution ; Si que fes fuc- aiyc-t- B-
ceffeurs le firent paffer en coutume , comme un
ornement. L’églife honore ces deux faints le jour Mmyr.
de leur mort. Après faint Methodius, on mit dans 1“L & *'