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de Rome 6c de Ravenne : ne pouvant en avoir
d'ailleurs. Il corrigea très- exactement la maniéré
de lire ôc de chanter, étant parfaitement inftruit
de l'un 6c de l’autre ; & toutefois il ne lifoirpas
publiquement, ôc fe contentoic de chanter bas
6c avec les autres. Ce font les paroles d’Eginharc,
qui montrent qu’en ce tcms-là les plus grands
feigneursne dédaignoient pas de faire dans l'é-
glife les fondions de chantres & de led eu r s } 6c
nous en voyons aulE des preuves à C. P.
Charles ne bornoit pas fes aumônes à fon empire
fi v a ile , il lesétendoit au delà des mers, en
S yrie , enEg ypte , en A f r iq u e ,à Jerufalem, à
Alexandrieôc àCarthage. Ilenvoyoit de l’argent
par-tout où ilfçavoit que des Chrétiens vivoient
dans la pauvreté. C ’étoit le principal motif qui
lui faifoit cultiver l’amitié des princes infidèles,,
pour procurer da foulagement aux Chrétiens,
qui vivoient fous leur domination.Entre les lieux
de pieté, ilavoitune vénération finguliere pour
faint Pierre de Rome. Il envoya pour fon trefor
une très grande quantité d’o r , d’argent,. de pierreries
5î des prefens immenfes pour les papes.
Pendanttout fonregne ilm’eutplus rienà coeur
que de rétablir la ville de Rome dans fon ancienne
dignité; 6; non feulement défendre 8c protéger,
mais orner 6t enrichir l’églife de faint Pierre,&
toutefois, ajoute Eginhart,durant un fi long
regne, il n’y fit que quatre voyages de dévotion.
Reflexion qui montre combien les pèlerinages,
étoient frequens-
L i v r e qju a r a n t fi- s i x t b’ m e . 1 57
Tant de loix en faveur deTéglife ne font pas
les moindres preuves de la pieté de Charles. Je
les ai raportées en leur temps : mais il en faut
marquer encore une,dont on ne fçait pas la datte,
& qui n’eft pas moins confiderable. L ’empereur «j. n.
y parle ainfi : Nous voulons que tous nos fujets i66‘ *lu l21*
R omains,Francs, Allemands 6c les autres qui y
font nommez , obfervent cette fentence , que
nous avons tirée du code Theodofien : Quiconque
ayant un procès en demandant ou en défendant,
en quelque état de caufe que ce fo it, aura
choifi le jugement de l’évêque : lui fera auffi-
tôt envoyé nonobftant l’oppofition de la partie
adverfe : 6c ce que l’évêque aura décidé fera
exécuté, fans qu’il foit permis de fe pourvoir
contre fon jugement. Le témoignage d’un feul
évêque fera reçu par tous les juges fans difficulté,
ôcon 11’en entendra point d’autre dans la même
affaire. Cette loi fe trouve effeébivement à la fin c^a.w.VII
du codeTheodofien, comme étant de Conftan-
tin addreflée à Ablavius prefet du pretoire : mais
les plus fçavans critiques la croyent fuppofée,6c
nous n’en voyons point d’execution depuis Con-
ftantin jufqu’ à Charles. Il eft vrai que l’autorité
qu’il lui a donnée la croyant véritable, a fervi de
pretexte aux évêques des fiecles fuivans, pour
étendre bien loin leur jurifdiélion.
Au moisdeJanvier8i4. la fièvre prit à l’em- rx.
pereur Charles au fortir du bain, il crut la guérir koet"nc.Char
à fonordinaireparl’abftinence, ne prenant pour
ioute nourriture qu’un peu d’eau rmaisla pleure-
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