
i i 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . 1
~~ prit ; 8c fe plaifoit à exciter des querelles entre les
1 ' Chrétiens ; afin qu'on n’eût pas le loifir d’obfer-
ver fon impieté. Il ordonnoit aux officiers militaires
de traiter les évêques &le s clercs comme
des efclaves; Si de fe loger par autorité dans les
évêchez Si les monafteres. il blâmoit ceux qui
avoient autrefois donné à Dieu des offrandes d’or
Si d’argent, 8c vouloir que l’on convertit en ufa-
ges profanes les biens confacrez aux églifes -. Il
précendoit que tous les empereurs fes predecef-
feurs n’avoient point fçû gouverner, 8c nerecon-
noifToit point de providence ni de puifTance au
deffus d’un prince qui fçait fe conduire.
Dès l’année 808. fixiémc de ion regne, i| y eut
une grande conjuration contre lui: en laquelle
eurent part des évêques, des moines 8c trois officiers
de la grande églife , le fyncelle , le facel-
laire 8c le garde-chartres; 8c il les fit auffi fevere-
ment punir que les fecuiiers, parle foüetleban-
niffement 8c la confifcation. Entre plufieurs tributs
extraordinaires qu’il impofa la huitième année
de fon regne, il taxa les habitans des lieux
de p ie té , hôpitaux d’o rphelins, de pelerins, de
vieillards, églifes, monafteres, de fondation impériale;
8c leur fit payer un droit de cheminées
401. depuis la première année de fon regne : il fit
mettre leurs meilleurs héritages en oeconomat
fous la main de fes officiers, 8c chargea les fonds
qui leur reliaient de toutes les impofitions, en
forte que plufieurs païoientle double de ce qu’ils
devoient porter. Enfin l’an 8n . au mois de Mai
. •'1 'Xi' ' m1
. L i v r e q j j a r a n t e - c i n q j j i e me. 115
I en partant de C. P. pour inarcher contre les Bul-
j gares : il ordonna à Nicetas patrice 8c logothete
| général, dehaufTer les tributs des églifes 8c des
J monafteres. Le patrice Theodofe un de fes plus
I fideles ferviteurs lui dit : Seigneur , tout le raon-
| de crie contre nous, 8c s’il nous arrive accident, I on fe réjouira de nôtre perte. L’empereurNice-
I phore répondit : Dieu m’a endurci le coeur, que
I peut-il arriver de bon à ceux qui font fous ma
I main ? n’attensde Nicephore autre chofe que ce
g que tu vois.
1 Avant que de partir pour cette campagne.il
9 fit un dernier effort pour gagner faintThéodore I Studite, par quelques magiftrats qu’il lui en voïa ; I mais Théodore leur répondit, comme parlant à
1 l’empereur : Vous deviez vous repentir, 8c ne I pas rendre le mal fans remede ; mais puifque non
1 content de vousjetter dans le précipice, vouf y I entraînez les autresd’oeil qui voit tout vous decla-
I re par ma bouche, que vous ne reviendrez point
I de ce voïage. En effet étant entré dans la Bulgarie
1 le plus fo rt, 8c aïant plufieurs fois refufé la paix, I que le roi Chrumne lui offroit : il le pouffa au
I defefpoir , fe trouva enfermé , fut attaqué 8c tué
■ dans fa tente, la nuit du vendredy vingt-cinquié-
1 me Juillet 811. indièlion quatrième, aprèsavoir
I régné huit ansSc près de neuf mois.Les Bulgares fe
I joüerentdefatête; Scieur roi Chrumne fit faire
I une coupe de fon crâne pour s’enfervir dans les
! feftins folemnels,fuivant l’ancienne coutume des
9 Scythes.Plufieurspatrices 8c toute la fleur del’ar-
P ij
A n. 81 1 .
Theoph. an. 9*
p. 414. C.
Vita TJ}. c, $ j»
Theoph. p• 41 f*
Vita Th. Stud.
Herold. lib. IV,
c.