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Fermeté de S. Mais faine Théodore Studite ne fut point rapi
àice° ure Stu" pelle. Des le commencement de ion exil au château
de Metope, il continu a â foûtenir la doétrine
mt*n 8i. catl10l*clue >Par ces difeours avec ceux qui pou-
voient l’approcher , ôcavec lesabfenspar ieslet-
■ tres. l ly en aune entre autres à l’archevêque Jo-
ieph fon frere, iur la chute des abbez, qui avoient
communiqué avec les Iconoclaftes. Il nomme
premièrement Jofeph l’oeconome, qui avoit autrefois
célébré le mariage adultérin de l’empereur
Conftantin : puis fept autres abbez, que J o feph
avoit féduits ; 8c il les defigne par les noms
9 io. de leurs monaftercs. Il écrit à Naugrace ion dif-
ciple , qu’à cette trifte nouvelle il a paiTé la nuit
fans dormir; 8c qu’il s’étonne moins de la chute
de ceux qui approuvèrent le mariage adultérin.Ils
on-, dic-il,encore une fois traité d'oeconomie l’a-,
bandon de la vérité.
Iletoicimpoffible que ce commerce de lettres
vu»n. s,, demeurât caché à l’empereur. Il envoya donc un
nommé Nicetas,en qui il avoit grande confiance,
avec ordre d’emmener Théodore plus loin en
Natolieà un lieu nommé Bonite ; & d e l’yreffer-
rer tellement, qu’il ne v ît ni ne parlât abiolument
àperionne. Cet ordre étant déclaré à Théodore,
il dit : Quant au chagement du lieu, j ’y confens
Volontiers, je ne luis attaché à aucun : mais
quant à retenir ma langue, vous ne m’y oblige-;
rez à jamais, puifque c’eft pour cela même que je
me fuis mis dans cet état. L ’empereur encore
Vit«"' ayertid e fa fe rm e té ;ren voy aN ice tas avec ordre
L i v r e q u a r a n t e - s i x i e me. 2,09
de le fouetter cruellement. Le faint homme ota
gaiement fa tunique, 8c fe prefenta aux coups,
difant: C ’eft ce queje defirois il y a long-tems.
MaisNicetas voyant à nudee corps mortifié par
les jeûnes, fut aufli-tôt attendri. Il dit, qu’il vou-
loit faire cette exécution feul àfeul, pourlabien-
feance : puis il apporta une peau de mouton qu’il
mit fur les épaules de Théodore, 8c fur laquelle
il déchargea quantité de coups qu’on entendoit
dehors. Enfin il fepicqua le bras, pour enfan-
glanter le foiiet qu’il montra en fortant, 8c parut
hors d’haleine des efforts qu’il avoit fait.
Le faint abbé continua donc 6c de parler 8c
décrire, entre autres aux patriarches, premièrement
au papePafchal en ion nom, 8c de quatre
autres abbez, dont le premier eft Jean de Cathare.
Il dit dans cette lettre : Vous avez fans
douteoüi parler de nôtre perfecution, mais peut-
ctre ne vous en a-t-on point encore écrit dans les
formes.C’eft pourquoi nôtre chef étant arrêté,
il veut dire Je patriarche Nicephore, & nos freres
diftipez, nous avons trouvé moyen de nous af-,
fembler en efprit, 8c nous prenons la hardieffe de
vous écrire ceci. Ecoutez, homme apoftolique,
pafteurétabli de Dieu fur le troupeau de Jefus-
C hrift, qui avez reçu les clefs du roïaume des
cieuX; pierre fur laquelle eft bâtie l’églife catholique.
Car vous êtes Pierre, puifque vous rem-
pliffez fon fiege. Il décrit enfuite les maux de
cette perfecution, 8c ajoute : Venez donc a notre
fccours. C ’eft à vous que Jefus-Chrift a dit de
■Tome X . D d
xxx ir.
Saint Théodore
écritau pape»
Vitan. 86» i l *
ep' il*